Productivité et prospérité : le Québec cumule du retard depuis 30 ans

Publié le 12/11/2011 à 00:00, mis à jour le 10/09/2012 à 13:55

Productivité et prospérité : le Québec cumule du retard depuis 30 ans

Publié le 12/11/2011 à 00:00, mis à jour le 10/09/2012 à 13:55

Par Les Affaires

Chaque automne, le Centre sur la productivité et la prospérité publie un bilan complet sur la productivité et la prospérité du Québec. Après trois ans de veille et d'analyse, un constat s'impose : si le niveau de vie au Québec traîne la patte derrière les principaux pays industrialisés, c'est essentiellement parce que la productivité du travail n'y croît pas assez rapidement. Et les écarts se sont même accrus ces 30 dernières années.

Par Robert Gagné

Ce constat est également valable pour le Canada dans son ensemble.

Plus spécifiquement, le Bilan 2011 nous apprend qu'au début des années 1980, le niveau de vie du Québec était comparable à celui des 20 pays de l'OCDE retenus pour notre analyse. La moyenne des niveaux de vie observés dans ces États était alors supérieure d'à peine 2 % à celle du Québec. En conséquence de la faible croissance enregistrée au Québec, cet écart s'est creusé par la suite. Résultat : la moyenne des niveaux de vie des 20 pays sélectionnés dépasse aujourd'hui le nôtre de 16 %.

Pour redresser la barre, la productivité du travail des Québécois devra considérablement progresser. Or, à ce chapitre, l'économie provinciale montre peu de signes encourageants.

Dans l'ensemble, la croissance du niveau de vie et de la productivité du travail au Québec depuis le début des années 2000 (0,96 % et 0,93 % par année en moyenne respectivement) est inférieure à la performance du Québec au cours des 30 dernières années (1,33 % et 1,06 %). Une performance largement insuffisante.

Et d'où provient la croissance ?

Sans grande surprise, l'analyse révèle que la croissance de la productivité du travail au Québec dépend principalement des grands centres urbains. À elles seules, les régions de Montréal, de la Capitale-Nationale et de la Montérégie comptent pour plus de la moitié de la croissance observée au Québec depuis 1999.

L'activité des régions dont l'économie repose sur l'exploitation des ressources naturelles s'avère profitable également à l'économie québécoise.

Ainsi, la Côte-Nord et le Nord-du-Québec expliquent approximativement 8 % de la croissance québécoise, alors que ces régions ne représentent que 3 % des heures travaillées. Il semble donc évident que le déploiement du Plan Nord pourrait contribuer à améliorer la productivité provinciale et ainsi favoriser une augmentation du niveau de vie.

À l'échelle nationale, le Bilan 2011 établit que les provinces qui contribuent le plus à la croissance de la productivité du pays sont le Québec et l'Ontario, en raison de leur poids économique important, ainsi que l'Alberta et la Colombie-Britannique, puisque leur économie repose en bonne partie sur l'exploitation des ressources naturelles, une valeur refuge dans le contexte économique actuel.

L'analyse montre également que le véritable moteur de la croissance, notamment au Québec et en Ontario, est le secteur des services qui a connu, par ailleurs, la plus forte progression au cours des dernières années.

Le Bilan 2011 fait très clairement ressortir que le retard qu'accusent le Québec et le Canada sur le plan de la productivité et du niveau de vie n'a rien de conjoncturel. Pour corriger la situation, nous devons donc identifier les facteurs structurels qui plombent notre économie. Un défi auquel s'attaquent au quotidien nos équipes de chercheurs.

Pour en savoir plus, consultez le Bilan 2011 : Productivité et prospérité au Québec sur www.hec.ca/cpp.

Professeur titulaire à l’Institut d’économie appliquée de HEC Montréal, Robert Gagné est directeur du Centre sur la productivité et la prospérité. Créé en 2009, ce Centre se consacre à la recherche sur la productivité et la prospérité en ayant comme principaux sujets d’étude le Québec et le Canada. Il a également comme mission de faire connaître ses résultats de recherche par des activités de transfert, de vulgarisation et, ultimement, d’éducation.

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