Les trois piliers de la réussite en TI

Publié le 04/03/2011 à 15:25, mis à jour le 10/09/2012 à 14:03

Les trois piliers de la réussite en TI

Publié le 04/03/2011 à 15:25, mis à jour le 10/09/2012 à 14:03

Par Les Affaires
Les TI dans les organisations du Québec

R. Roy : Comment les organisations québécoises se classent-elles par rapport aux autres sur chacune des trois dimensions que nous venons d’évoquer?

S. Rivard : De manière générale, elles s’occupent bien du pilier « appropriation ». Autrement dit, nos gestionnaires gèrent assez bien le changement TI lorsque celui-ci a trait aux processus d’affaires de leur organisation. Mais ils ont peut-être moins d’expérience dans d’autres types d’activités.

R. Roy : Vous avez par exemple montré que le succès d’un nouveau système dépend en forte partie, dans un hôpital, de la prise en compte des besoins et des attentes des médecins et des infirmières, prise en compte qui n’est pas toujours faite de manière adéquate.

S. Rivard : Oui. On oublie entre autres parfois que les médecins ne peuvent pas vraiment partir trois jours en formation pour se familiariser avec les TI mises à leur disposition. De plus, la manière dont les TI sont pensées ne s’arrime pas toujours parfaitement avec la pratique médicale.

R. Roy : Et en matière de gouvernance? Quelle note peut-on donner à nos organisations?

S. Rivard : La situation paraît moins bonne sur le plan de la gouvernance. On remarque qu’un nombre élevé de projets TI semblent connaître des ratés importants. Cela tient en bonne partie au fait que nos organisations devraient vraiment s’engager dans la gestion des risques associés aux projets TI, une question cruciale à laquelle elles n’accordent pas encore assez d’importance.

R. Roy : La situation est pire ici qu’ailleurs?

S. Rivard : Je ne crois pas. Les organisations québécoises ne connaissent sans doute pas plus de problèmes de gouvernance des TI que les entreprises et les organismes publics d’autres États. En fait, dans un volet comme celui de la gestion des contrats d’impartition, elles sont peut-être plus aguerries que beaucoup d’organisations étrangères.

C’est sans doute sur le plan de l’alignement TI-stratégies que le Québec connaît le plus de difficultés. Beaucoup de hauts dirigeants pensent constamment « alignement » aux États-Unis, mais relativement peu de nos dirigeants semblent avoir développé ce réflexe.

R. Roy : On achète une TI simplement parce qu’elle est nouvelle plutôt que parce qu’elle aidera l’organisation à atteindre ses objectifs.

S. Rivard : Cela arrive, oui. Mais on voit également le contraire, c’est-à-dire beaucoup de méfiance envers les projets TI, dont on comprend parfois mal la nécessité. On perçoit souvent ces derniers comme une dépense plutôt que comme un investissement. Il existe un besoin d’éducation à la fois des dirigeants en matière de TI, mais aussi des spécialistes TI en matière de gestion et de stratégie !

En conclusion, il faut comprendre que les décisions TI sont managériales plutôt que technologiques. Les dirigeants doivent donc les prendre en tenant compte de la vision stratégique de leur organisation, de ses problèmes, des causes de ces problèmes, puis des solutions technologiques qui s’offrent à eux.

*Suzanne Rivard est professeure titulaire à HEC Montréal et titulaire de la Chaire de gestion stratégique des technologies de l'information (TI).

En octobre 2009, l’Association francophone pour le savoir (l’ACFAS) a reconnu la forte contribution de cette chercheuse à l’avancement des connaissances scientifiques dans le domaine des sciences sociales en lui décernant le prix Marcel-Vincent, du nom du premier président francophone de Bell Canada.

En décembre 2009, le Réseau ACTION TI du Québec et le journal Les Affaires ont pour leur part nommé Suzanne Rivard « Personnalité du mois » dans le secteur des technologies de l’information. Madame Rivard a obtenu cette distinction à cause de la robustesse et l’avant-gardisme de ses travaux, qui font d’elle l’un des principaux chercheurs mondiaux dans son domaine.

Suzanne Rivard détient une maîtrise en administration des affaires de HEC Montréal. En 1983, elle a reçu de l’Université de Western Ontario le premier doctorat canadien jamais décerné au Canada en gestion des systèmes d’information. Sa thèse portait sur la pénétration de l’informatique dans d’autres cercles que celui, restreint, des programmeurs.

La diffusion des résultats de recherche contenus dans cet article est rendue possible par une subvention octroyée par le Fonds de recherche sur la société et la culture (FQRSC) à une équipe de chercheurs composée de Benoit Aubert (HEC Montréal), Bouchaib Bahli (Université Concordia), François Bergeron (Télé-Université), Anne-Marie Croteau (Université Concordia) et Suzanne Rivard (HEC Montréal), dans le cadre d'un programme de recherche sur la Gestion stratégique des technologies de l'information.

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