Le Canada boude encore les investissements étrangers

Publié le 10/09/2011 à 00:00, mis à jour le 10/09/2012 à 13:59

Le Canada boude encore les investissements étrangers

Publié le 10/09/2011 à 00:00, mis à jour le 10/09/2012 à 13:59

Nous entamons cette semaine notre Courrier universitaire, une rubrique consacrée à des résultats de la recherche qui touchent la vie des entreprises ou les politiques publiques.

Le Canada s'affiche comme un des pays de l'OCDE les plus restrictifs à l'égard des investissements directs étrangers. Or, ces restrictions freinent considérablement la productivité des entreprises locales et, par conséquent, la croissance économique du pays. Le constat alarme à un point tel qu'en 2010, l'OCDE recommandait au Canada de réduire en priorité ces barrières à la propriété étrangère.

Le commerce international est reconnu depuis longtemps pour ses effets positifs sur la productivité et la croissance économique. Bien que, dans l'esprit populaire, il fasse généralement référence aux exportations et aux importations, il comprend également les investissements directs étrangers (IDE) qui renvoient aux investissements effectués par une personne ou une organisation dans le but d'exercer une influence significative - au moins 10 % des actions - dans une entreprise située dans un pays autre que le sien.

Une méfiance néfaste pour notre économie

Les gouvernements évoquent souvent la sécurité et la souveraineté nationales pour expliquer leur méfiance à l'égard des investissements étrangers. Pourtant, les IDE entrants peuvent grandement contribuer à améliorer la productivité et accroître le niveau de vie, notamment grâce aux impacts positifs qu'ont les multinationales sur les entreprises locales.

Ces retombées ont d'ailleurs été observées dans de nombreux pays, y compris au Canada. En augmentant la part des sociétés sous contrôle étranger de 10 % dans le secteur manufacturier, les entreprises canadiennes de ce même secteur voient leur productivité croître de 0,5 % par année, selon des études effectuées par Industrie Canada et Statistique Canada.

C'est toutefois le secteur des services qui a le plus à gagner, selon une importante recherche portant sur les retombées des IDE sur l'ensemble des secteurs de l'économie de 17 pays de l'OCDE. Or, loin de profiter de ces avantages, le Canada reste très protecteur à l'égard de certaines de ses industries, notamment celle des télécommunications. Or, en diminuant le potentiel des retombées des IDE, les restrictions retardent la diffusion de nouvelles technologies et l'accès à des services de meilleure qualité à moindres coûts pour nos organisations.

Bien qu'en 2010, le gouvernement canadien ait annoncé ses intentions de s'ouvrir davantage à l'investissement étranger dans les secteurs clés, notamment ceux des satellites et des télécommunications, ses démarches stagnent. Cette inertie pouvait jusqu'alors s'expliquer par les limites d'un gouvernement minoritaire. En ayant désormais les coudées franches, le gouvernement Harper n'a plus de raisons de freiner l'évolution du dossier, à moins de subir l'influence de quelques lobbys.

Les avantages des IDE pour nos entreprises

La concurrence incite à adopter de nouvelles technologies, des méthodes de gestion plus novatrices et des processus de production multinationaux.

À titre de fournisseurs, les entreprises peuvent bénéficier d'un transfert de compétences des multinationales et accéderà de nouveaux marchés.

Elles pourraient bénéficier de nouvelles technologies et de services de télécommunications de meilleure qualité à moindres coûts.

Robert Gagné est professeur titulaire à l'Institut d'économie appliquée de HEC Montréal et directeur du Centre sur la productivité et la prospérité (hec.ca/cpp).

Cliquez ICI pour consulter l'étude


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