L'ÉTS améliore le transcodage vidéo

Publié le 22/10/2011 à 00:00, mis à jour le 10/09/2012 à 13:56

L'ÉTS améliore le transcodage vidéo

Publié le 22/10/2011 à 00:00, mis à jour le 10/09/2012 à 13:56

Fait indéniable : la transmission de contenu multimédia a explosé au cours des dernières années. Et le phénomène n'ira qu'en s'amplifiant.

Selon l'Union internationale des télécommunications, la planète comptait déjà 5,3 milliards d'abonnés cellulaires et 2 milliards d'internautes en 2010. De quoi donner quelques maux de tête aux opérateurs qui cherchent à faire communiquer entre eux des terminaux (iPhone, PC, téléviseurs, etc.) dotés de fonctions diverses et faisant partie de réseaux ayant des exigences techniques différentes. Voilà le genre de défi auquel mon équipe et moi aimons nous attaquer.

En étroite collaboration avec l'industrie, nous effectuons des travaux de recherche sur le transcodage vidéo sur mesure. Depuis 2005, nous menons notamment une recherche collaborative avec Vantrix, une entreprise de Montréal spécialisée dans la livraison optimisée de média sur les réseaux mobiles.

Toutes les percées technologiques que nous effectuons par notre programme de recherche sont intégrées dans leurs produits et aident à maintenir leur avance technologique dans un marché en pleine effervescence.

Notre but : accroître la performance des processus de transcodage actuels, tout en améliorant la qualité visuelle.

Des usagers plus exigeants

Il y a quelques années, les usagers mobiles se contentaient d'une piètre qualité de transmission. Aujourd'hui, ils sont de plus en plus exigeants et nombreux. Résultat : ces exigences entraînent une plus grande pression sur l'infrastructure, et l'enjeu premier consiste à trouver des solutions pour réduire le temps de calcul requis pour le transcodage, tout en procurant une bonne expérience à l'utilisateur. Il n'y a donc jamais de solution parfaite. Tout le défi réside ici dans l'art de gérer les compromis.

Grâce à l'algorithme que nous avons développé, nous avons réussi à doubler et parfois même à quintupler cette vitesse de traitement, réduisant ainsi considérablement le nombre de serveurs déployés chez les clients. Non seulement ils font ainsi une économie en matériel informatique, mais encore en espace physique pour loger les appareils, en électricité, en climatisation, etc. Chaque fois que l'on peut diminuer le temps de traitement, l'avancée se traduit en dollars et en impact environnemental.

Précisons également que, dans cette course technologique, plusieurs concurrents se sont attardés aux problématiques de complexité, mais peu travaillent à améliorer la qualité. Cette dernière composante devient donc un «différentiateur» important sur le marché.

Du génie au service de l'industrie

En parallèle, nous travaillons aussi sur un système permettant aux opérateurs et aux fournisseurs de services d'évaluer la qualité de leur diffusion sans intervention humaine. Fondée sur des critères humains, l'application que nous développons est aussi performante que les solutions existantes sur le marché, tout en étant radicalement moins complexe en calculs.

Cette percée laisse entrevoir la possibilité de l'intégrer directement à un encodeur afin d'améliorer la qualité vidéo, surtout à bas débit.

Parmi nos autres travaux, nous concevons des outils de collaboration sur mesure. En outre, nous cherchons des solutions pour améliorer des vidéos endommagées ou corrompues. Nous obtenons d'excellents résultats à ce chapitre.

Malgré toutes ces avancées, le plus grand défi reste à venir : développer des outils de transcodage efficaces qui tiendraient compte de la perception humaine et de nouvelles normes de compression vidéo de plus en plus complexes, par exemple la norme H.265. Nous nous attaquerons ensuite aux environnements collaboratifs qui s'appuient sur la vidéo ; ceux-ci représentent la prochaine grande bataille techno.

Des technologies à surveiller : le téléchargement de vidéos sur n'importe quelle plateforme, les environnements d'outils collaboratifs fondés sur la vidéo, les technologies moins énergivores et polluantes.

Des étudiants à l'école des brevets

En s'investissant dans des projets industriels, nos étudiants apprennent qu'il est important non seulement de faire avancer la science, mais tout autant de faciliter l'adoption de nouvelles technologies dans les entreprises. Ainsi, nos étudiants comprennent mieux les réalités et les enjeux du marché du travail.

Pour tirer leur épingle du jeu, les entreprises canadiennes doivent davantage jouer le jeu des brevets, surtout dans le secteur des télécoms. Cette réalité est d'autant plus criante avec la guerre aux brevets que se livrent actuellement les Apple, Microsoft, Samsung et Google de ce monde. C'est pourquoi la majorité de mes étudiants ont déposé des brevets. Dès leur entrée sur le marché du travail, ils sauront non seulement comment procéder pour protéger leurs idées, mais ils auront le réflexe de le faire. À ce jour, nous avons déposé une quinzaine de brevets. Un phénomène assez unique pour des étudiants en TI.

En savoir plus :

Titulaire de la chaire de recherche industrielle Vantrix en optimisation vidéo, Stéphane Coulombe est professeur-chercheur à l’École de technologie supérieure (ÉTS). Partie intégrante du réseau de l’Université du Québec, l’ÉTS forme des ingénieurs et des chercheurs reconnus pour leur approche pratique et innovatrice. Au Canada, elle se situe dans le peloton de tête des 35 écoles ou facultés de génie. Elle abrite plus d’une quarantaine de chaires, centres et laboratoires de recherche. www.etsmtl.ca

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