COP21: les fabricants nord-américains d'aluminium font pression sur la Chine

Publié le 30/11/2015 à 11:59

COP21: les fabricants nord-américains d'aluminium font pression sur la Chine

Publié le 30/11/2015 à 11:59

Par François Normand

(Photo: Shutterstock)

Excédés par la concurrence chinoise qui inonde le marché mondial, les fabricants nord-américains d'aluminium demandent à Ottawa et à Washington de contraindre la Chine à améliorer drastiquement l'efficacité énergétique de ses alumineries.

Dans une lettre envoyée au secrétaire d'État, John Kerry, et à la ministre de l'Environnement et du changement climatique, Catherine McKenna, l'Association de l'aluminium du Canada (AAC) et The Aluminum Association (AA) affirment que la «surproduction» chinoise crée non seulement une distorsion sur le commerce international, mais qu'elle sape aussi les efforts pour décarboniser l'économie mondiale.

«Il y a dix ans, la Chine fournissait 24% de l'aluminium primaire au monde. Aujourd'hui, stimulés par les subventions énergétiques, les fabricants chinois ont plus que doublé leur production, pour fournir 52% de tout l'aluminium primaire produit dans le monde. Dans le même temps, cette augmentation massive de la production entraîne une conséquence importante sur l'environnement», écrivent Jean Simard, président de l'AAC, et Heidi Brock, présidente de l'AA, dans une lettre dont Les Affaires a obtenu copie.

Selon eux, l'industrie chinoise est la plus intensive en carbone au monde.

Une aluminerie canadienne émet en moyenne un peu plus de 2 tonnes de gaz à effet de serre (GES) pour produire une tonne d'aluminium comparativement à 17 tonnes de GES pour une aluminerie en Chine.

Il va sans dire que les coûts de production des alumineries chinoises augmenteraient si elles devaient se soumettre aux mêmes normes environnementales que celles du Canada et des États-Unis, ce qui réduirait la pression sur l'industrie nord-américaine.

En entretien avec Les Affaires, Jean Simard a déclaré que les conséquences sur l'industrie nord-américaine seraient désastreuses si la Chine continuait à produire de l'aluminium sans améliorer son efficacité énergétique.

«On parle ici d’un risque sérieux que les marchés canadien et américain héritent des inventaires considérables d’aluminium accumulés en Chine, qui sont produits avec une forte empreinte carbone, en utilisant du charbon largement subventionné.»

Selon lui, on maintiendrait ainsi le prix mondial sous la barre des coûts de production, engendrant la fermeture de nombreuses alumineries utilisant de meilleures pratiques.

Au début du mois de novembre, Harbor Intelligence, une firme américaine d'analyse spécialisée dans le secteur de l'aluminium, a affirmé que la plupart des alumineries aux États-Unis fermeront leur porte en 2016 si le prix des ressources ne remonte pas.

Selon Jean Simard, l’industrie canadienne de l’aluminium a toujours été en faveur du libre échange, mais du libre-échange équitable.

«Ce qui n’est pas le cas ici. Nos marchés ne doivent pas devenir le déversoir de l’inefficacité chinoise», dénonce-t-il.

 

 

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