Votre guide REER 2016

Publié le 25/01/2016 à 09:17

Votre guide REER 2016

Publié le 25/01/2016 à 09:17

Économisez maintenant, profitez d'une retraite confortable. Si le REER était un produit de marque, ce serait un slogan de ventes simple et efficace.

Certains parlent du REER comme s'il s'agissait d'un produit de placement spécifique. En fait, c'est un acronyme pour « Régime enregistré d'épargne-retraite », programme gouvernemental générique qui permet aux individus d'économiser pour la retraite, moyennant une imposition différée, à l'aide de placements achetés auprès d'institutions financières.

Les placements admissibles au REER que l'on achète à une banque, une coopérative de crédit, une compagnie d'assurance ou un courtier en placement sont détenus dans un compte enregistré de cette institution financière, et l'argent se fructifie sans être immédiatement imposable. Cela veut dire que l'on peut déduire de son revenu le montant de sa cotisation l'année de l'achat, et l'argent du compte prend de la valeur avec les années sans être imposé jusqu'à ce qu'il soit retiré du régime, moment où le montant total (capital et revenu) devient imposable. Dans l'idéal, cela se produit après le départ à la retraite, et le taux d'imposition est alors plus faible.

Que vous preniez de l'avance sur votre cotisation REER de 2016 ou que vous cotisiez juste avant la date limite pour 2015, il convient de se rappeler les règles fondamentales suivantes pour les REER :

Combien peut-on cotiser chaque année?

La limite imposée aux individus pour l'année fiscale 2015 est 24 930 $, mais votre montant pour l'année ne peut pas dépasser 18 % de votre revenu gagné, qui est en gros le revenu brut que procure un emploi, ainsi que certains autres types de revenu comme les paiements reçus au titre de l'appui au conjoint et des pensions alimentaires pour enfants, et le revenu net provenant d'une entreprise ou d'une location. Si par exemple vous avez gagné 70 000 $ en 2015, votre limite personnelle de cotisation pour l'année est de 12 600 $. Si vous étiez membre d'un régime de pension de votre employeur en 2015, votre limite sera diminuée du montant de votre facteur d'équivalence. En général, ce montant représente ce que vous-même et votre employeur avez cotisé à votre régime de pension au cours de l'année.

Les droits à cotisation inutilisés augmentent votre limite.

Si vous disposez de droits à cotisation inutilisés parce que vous n'avez pas cotisé jusqu'à la limite annuelle de votre REER les années précédentes, votre limite personnelle maximum pour l'année sera augmentée d'autant. Les droits à cotisation inutilisés peuvent être indéfiniment reportés. Vous pouvez découvrir quelle est votre limite personnelle pour 2015 en jetant un oeil sur votre avis de cotisation de 2014. La limite du REER s'accroît chaque année selon l'inflation; la limite pour 2016 est de 25 370 $ et celle de 2017 sera de 26 010 $.

Que se passe-t-il si vous cotisez trop?

Vous pouvez conserver une cotisation excédentaire de 2 000 $ par rapport à votre limite personnelle en tout temps, sans pénalité, et ce montant peut gagner un revenu à imposition différée avec les autres placements de votre REER. Toutefois, vous ne pouvez pas déduire ce montant de votre revenu imposable. Ce qui dépasse votre limite personnelle de plus 2 000 $ est soumis à une pénalité fiscale de 1 % par mois jusqu'à ce que le montant en question soit retiré ou que votre limite de REER personnelle couvre le montant de cette cotisation excessive. N'oubliez pas qu'une cotisation excédentaire sera pleinement imposable à son retrait, et donc soumise à une double imposition parce que ce montant n'était pas déductible lorsqu'il a été ajouté à votre régime, à moins que vous n'enleviez le montant excédentaire de votre REER dans les 90 jours suivant la fin de l'année fiscale au cours de laquelle vous étiez dans une situation de cotisation excessive. On peut parfois avancer qu'il est bénéfique de conserver une cotisation excessive dans son REER, pourvu que le revenu gagné avec cet argent dépasse le 1 % de pénalité et l'impact de la double imposition.

Quels types de placements sont admissibles?

Alors que certains placements liquides, que ce soient des comptes d'épargne ou des certificats de placement garantis à long terme, ainsi que des fonds communs peuvent constituer des investissements REER autonomes, d'autres placements sont admissibles s'ils sont détenus dans un compte autogéré (que l'on peut ouvrir auprès d'une banque, d'une caisse populaire ou d'un courtier en placement, avec des frais annuels à payer). Il s'agit, outre de l'argent liquide et des fonds communs de placement, de toute une série de véhicules de placement, notamment des actions cotées sur une bourse canadienne ou certaines bourses étrangères, ou des obligations négociables. Il n'y a plus de limite au contenu étranger que peut détenir un REER.

Pourquoi il est payant de cotiser tôt.

Les avantages de cotiser à un régime aussi tôt que possible dans la vie sont importants. Par exemple, un REER débuté à l'âge de 40 ans avec des cotisations annuelles de 20 000 $ sur une période de 30 ans, et sous réserve qu'il rapporte un revenu annuel composé constant de 4 % jusqu'à l'âge de 71 ans produira un pécule de 1,1 million $, ce qui est près du double de ce que l'on obtiendrait si l'on avait commencé à 50 ans. Si l'on commence à 30 ans, le montant sera de 1,9 million $. (Les calculs de cet article proviennent de la calculatrice du revenu-retraite sur gerezmieuxvotreargent.ca, le site web sur l'éducation des investisseurs mis en place par la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario. Il existe plusieurs autres calculatrices de ce type en ligne, notamment celles des institutions bancaires.)

Ces chiffres présument que l'argent a été investi chaque année au cours de la « saison des REER » vers la fin de la date limite, qui est fixée à 60 jours après la fin de l'année où les cotisations peuvent être déduites du revenu. (Pour l'année fiscale 2015, la date limite de cotisation au REER est le 29 février 2016). Mais si vous avez préféré cotiser au début de chaque année d'imposition (dans ce cas, le 1er janvier 2015), vous aurez près de 65 000 $ de plus en épargne-retraite à l'âge de 71 ans. Même si vous aviez cotisé ces 20 000 $ graduellement tout au long de l'année, ce serait tout de même à votre avantage : 769 $ cotisés toutes les deux semaines produiraient près de 40 000 $ de plus que si vous aviez attendu le début de l'année suivante, alors que 1 667 $ par mois vous fournirait un avantage de plus de 35 000 $.

Débuter un REER à l'âge de 30 ans et effectuer des cotisations tôt dans l'année jusqu'à l'âge de 71 ans produiront des pécules d'autant plus importants : près de 200 000 $ de plus si la totalité des 20 000 $ a été placée dans le REER au début de l'année d'imposition, et 78 000 $ de plus avec des cotisations toutes les deux semaines et 70 000 $ avec des cotisations mensuelles. Même un REER débuté à l'âge de 50 ans recevra un sérieux coup de pouce avec des cotisations effectuées au début de l'année : environ 44 000 $ pour des cotisations en une seule fois, 18 000 $ deux fois par mois et 16 000 $ tous les mois.

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