Cette dame peut-elle prendre sa retraite à 60 ans ?

Offert par Les Affaires


Édition du 23 Janvier 2016

Cette dame peut-elle prendre sa retraite à 60 ans ?

Offert par Les Affaires


Édition du 23 Janvier 2016

[Photo : Shutterstock]

Êtes-vous en voie d'atteindre l'indépendance financière à votre retraite ? Chaque semaine, nous vous présentons la situation de lecteurs qui se sont posé la question. Un planificateur financier a étudié leur dossier et rend jugement.

Le cas

Madame est âgée de 44 ans. Elle occupe un poste de direction et vit seule avec deux enfants, âgés de 10 et 12 ans.

Son salaire est de 98 000 $ par année. Elle reçoit également une pension alimentaire de 7 800 $ par année. La maison est évaluée à 300 000 $, avec une hypothèque de 40 000 $.

Elle a eu un écueil matrimonial en 2008 et a dû partager le patrimoine familial avec son conjoint. Toutes les sommes accumulées dans son régime enregistré d'épargne-retraite (REER) y sont passées.

Le compte REER de madame atteint aujourd'hui 69 000 $, tandis que son compte d'épargne libre d'impôt (CELI) est à zéro. Les régimes enregistrés d'épargne-études (REEE) des enfants s'élèvent à près de 40 000 $. Son fonds de retraite a une valeur approximative de 240 000 $.

Elle s'interroge. Elle souhaite assurer l'éducation des enfants et se demande si elle pourra se retirer de son travail à 60 ans. Elle souhaiterait avoir un train de vie qui lui coûte annuellement 42 000 $ (après impôt).

Le peut-elle ?

L'opinion de Nathalie Jacques, planificatrice chez Financière Sun Life

La dame cotise actuellement pour 500 $ par mois au REEE de chacun des enfants. C'est une bonne discipline qu'il faut conserver jusqu'à ce qu'ils aient 16 ans. À ce niveau de revenus, le gouvernement ajoute une subvention de 20 % du montant cotisé chaque année. Cela devrait leur donner un montant qui se situe entre 80 000 $ et 100 000 $ à la fin des contributions, ce qui leur suffira à financer des études supérieures.

Elle cotise actuellement à hauteur de 5 000 $ par année à son REER, en plus d'allouer 8 % de son salaire à son fonds de retraite, dans lequel son employeur verse 7,5 % de son salaire. Côté CELI, la cotisation annuelle est de 0 $. La cotisation au CELI sera augmentée lorsqu'elle aura terminé de contribuer aux REEE de ses enfants.

Supposons un rendement de 6 % par année sur le fonds de pension et tous les autres comptes d'épargne. À 60 ans, madame devrait avoir accumulé un capital de 1 385 000 $ en valeur à la retraite, en excluant le CELI et les épargnes non enregistrées.

Supposons maintenant un revenu désiré à la retraite de 42 000 $ après impôt (indexé à un taux d'inflation de 2 % par an) et un taux de rendement de 5 % par année sur le capital accumulé à partir de 65 ans (le rendement projeté est plus faible qu'auparavant parce que les placements seront exposés à moins de risques). Notre calcul montre que madame pourrait obtenir ce revenu de 42 000 $ (actualisé à l'inflation) jusqu'à l'âge de 94 ans.

De plus, la résidence devrait à ce moment être complètement payée et libre d'hypothèque.

La simulation permet donc de penser qu'effectivement madame aura les moyens de prendre sa retraite à 60 ans, et peut-être même à 59 ans.

Quelques recommandations supplémentaires de Mme Jacques

Nathalie Jacques y va de quelques recommandations supplémentaires.

La conseillère a remarqué qu'un certain nombre de fonds communs de placement détenus dans son REER et les REEE ne sont pas évalués par la firme Morningstar et affichent des rendements sur trois ans discutables. D'autres sont évalués par Morningstar, qui ne leur accorde pas nécessairement beaucoup d'étoiles. Elle recommande de communiquer avec le conseiller financier afin qu'il investisse dans des fonds de qualité supérieure, cotés 4 ou 5 étoiles, et que tous les nouveaux dépôts se fassent dans des versions de fonds sans frais de retrait. Mme Jacques pense aussi qu'il serait sage de procéder à une analyse plus exhaustive des besoins d'assurance (vie, invalidité et maladies graves). Il s'agit à ses yeux de maintenir la qualité de vie actuelle et tout au long de la retraite, ainsi que d'assurer la qualité de vie des enfants advenant un décès prématuré.

Évidemment, elle recommande aussi qu'une ou deux fois, en cours de route, un planificateur financier révise l'exercice auquel on vient de se livrer. Les rendements postulés sont linéaires, alors que les marchés financiers n'évoluent pas de façon linéaire. Une contre-performance à un mauvais moment est susceptible de nuire à la valeur des comptes à la retraite, tout comme une meilleure performance peut l'améliorer.

Portrait de notre lectrice de 44 ans, mère de deux enfants de 10 et 12 ans

Actifs / Total

CELI / 0 $

REER / 69 000 $

REEE / 40 000 $

Fonds de pension / 240 000 $

Actifs financiers / 349 000 $

Résidence / 300 000 $

Hypothèque / 40 000 $

Actifs non fin. / 260 000 $

Valeur nette tot. / 609 000 $

Experte invitée

Nathalie Jacques est planificatrice financière chez Financière Sun Life.

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