" Pourquoi IPL a quitté la Bourse ", par Julien Métivier

Publié le 18/04/2011 à 00:00, mis à jour le 18/04/2011 à 11:30

" Pourquoi IPL a quitté la Bourse ", par Julien Métivier

Publié le 18/04/2011 à 00:00, mis à jour le 18/04/2011 à 11:30

En 1986, Julien Métivier a décidé d'amener à la Bourse l'entreprise spécialisée dans les plastiques, fondée par son père en 1939. Le président du conseil, âgé de 73 ans et originaire de Saint-Damien, dans Bellechasse, estime aujourd'hui que ce n'était pas sa meilleure décision. Trop petit, trop cher, trop de paperasse ! IPL a donc fermé son capital en octobre dernier.

"Je me rends compte aujourd'hui que nous étions beaucoup trop petits à l'époque, avec 30 millions de dollars (M$) de ventes en 1986, pour aller à la Bourse. Avec 200 M$ aujourd'hui, nous sommes toujours trop petits. À moins de 500 M$ de chiffre d'affaires, ça coûte trop cher d'être à la Bourse. Plus d'un million de dollars par année, en fait.

En plus, être à la Bourse impose des exigences qui demandent beaucoup d'efforts aux dirigeants : réunions, comités, rapports, états financiers trimestriels, etc. Et c'est encore pire aujourd'hui avec les nouvelles exigences sur la gouvernance d'entreprise. Je comprends que c'est pour la protection des investisseurs et je ne suis pas contre l'idée, mais ça finit par prendre beaucoup de temps et d'énergie, et ça fait beaucoup de paperasse ! C'est du temps que vous n'avez plus pour développer de nouveaux marchés ou de nouveaux produits, ni pour améliorer l'efficacité de votre entreprise.

Sans compter que, quand votre capital est ouvert, vous êtes parfois obligé de prendre des décisions à court terme pour plaire aux actionnaires, décisions qui ne sont pas toujours dans l'intérêt de l'entreprise. C'est une façon très différente de gérer; je me rends compte aujourd'hui que nous aurions très bien pu rester "privé".

En 2000, nous avons fait une acquisition à Windsor, en Ontario, dans le domaine des plastiques pour l'industrie automobile. Avec les problèmes importants qu'ont connus les constructeurs automobiles par la suite, ce n'est pas la meilleure décision que nous ayons prise. Et puis, avec le " juste-à-temps ", c'est le sous-traitant qui assume tous les risques : les moules appartiennent aux donneurs d'ordres et, quand ça ne leur convient plus, ils peuvent les reprendre lorsqu'ils veulent.

Voilà pourquoi, en octobre dernier, j'ai décidé, avec mes deux frères, de vendre le contrôle d'IPL à Novacap et au Fonds de solidarité FTQ, deux organisations québécoises qui se sont chargées de la privatiser. J'ai trois garçons, mais deux d'entre eux (Luc et Louis) ont leur propre entreprise dans le recyclage de plastique, Recyc RPM. Prendre ma relève chez IPL les aurait obligés à négliger leur entreprise; ce n'était pas la meilleure solution. Et mes deux frères voulaient vendre.

Nous aurions pu vendre nos actions tout en laissant IPL inscrite à la Bourse, mais c'était plus rentable de vendre en bloc à Novacap et au Fonds de solidarité [N.D.L.R. : 14, 5 millions d'actions à 6,50 $, soit 94,2 M$, dont 50 M$ (53 %) à la famille Métivier]. Cela dit, nous aurions dû réagir plus rapidement et racheter toutes les actions de l'entreprise quand la Bourse a dégringolé en 2008 [N.D.L.R. : le cours de l'action est tombé à 1,15 $ le 21 novembre 2008); cela aurait été très rentable ! Ou on aurait pu continuer en vendant à des cadres d'IPL et peut-être aussi à mes fils. "

Texte publié le 26 mars 2011

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