Une app pour prévoir la pollution de l'air en ville

Publié le 03/11/2016 à 12:07

Une app pour prévoir la pollution de l'air en ville

Publié le 03/11/2016 à 12:07

L’application développée par Dmitry Solomentsev est ses amis intéresse les métropoles de la planète.

Avec une année 2016 qui bat tous les records de température dans des pays et des régions du monde entier, l’un des impacts principaux de l’augmentation des températures et des saisons plus sèches pour les grandes villes est l’accroissement de la pollution atmosphérique. Les informations qui concernent la qualité de l’air deviennent aussi importantes que les prévisions météorologiques, selon AeroState, une start-up créée par quatre jeunes physiciens moscovites, qui ont lancé un système de prévision de la pollution atmosphérique en ligne à un niveau local pour toutes les métropoles du monde.

Par Angelina Davydova, Kommersant, Russie

La Russie a été confrontée à un été particulièrement chaud et sec dans la plupart de ses régions, ce qui a eu pour conséquence un nombre plus important de feux de forêt, qui se sont pour la plupart étendus en Sibérie et dans l’extrême est de la Russie, régions éloignées des installations humaines. Cependant, le vent a poussé la fumée des feux de Sibérie 4 500 km vers l’ouest, jusqu’à la capitale. Greenpeace Russie et d’autres groupes attachés aux questions environnementales ont exprimé leur inquiétude au sujet des impacts environnementaux de l’augmentation du nombre d’incendies, mettant à la fois en cause la gestion forestière en Russie et les conséquences du changement climatique.

« Cet été, nous avons observé ce que l’on appelle une inversion de la température à Moscou : à cause d’un temps particulièrement chaud et sec, les températures augmentaient avec l’altitude. Ce phénomène, ajouté à la fumée des feux de forêt dans une ville comptant plus de 15 millions d’habitants a rendu l’air plus pollué qu’à l’ordinaire. Cependant, nous avons prévu ce phénomène et informé nos utilisateurs des risques », affirme Dmitry Solomentsev, président et fondateur d’AeroState.

La startup, soutenue par un investissement de Mikhail Kokorich, le fondateur du développeur russe de satellites privés Dauira Aerospace, a été lancée l’année dernière. L’idée était de donner aux habitants des villes des informations très précises concernant la pollution atmosphérique en fonction d’un certain nombre de polluants (comme le CO, le CO2, NOX, SO2, O3, PM 2,5 et PM 10 [particules fines en suspension]) dans le voisinage. « Après avoir pris connaissance de notre prévision, une mère avec un enfant, par exemple, peut choisir de se rendre dans un autre quartier pour se promener, ou un jogger peut modifier son trajet, car la qualité de l’air dans les grandes villes varie même dans une zone de quelques kilomètres », explique Alexander Ganshin, l’un des créateurs du projet.

AeroState récolte des données concernant les émissions industrielles et de centrales électriques, ainsi que du trafic routier (en se basant sur OpenStreetMap et HERE de Nokia), des informations à partir des stations de surveillance de la qualité atmosphérique dans les villes, des données météorologiques (surtout concernant le vent et l’humidité, qui peuvent beaucoup influencer le niveau de pollution) ainsi que des données satellitaires. Ces informations sont traitées à l’aide d’un modèle mathématique, développé par les fondateurs d’AeroState, et permettent d’établir une prévision sur deux jours dans des zones spécifiques des villes. « Nous ne cessons de vérifier si nos prévisions se réalisent, par exemple, en comparant les résultats avec le système de surveillance de la qualité de l’air de la ville de Moscou, et nous constatons que nos prévisions de pollution atmosphérique tombent juste à 95 % », affirme Alexander Ganshin.

En plus de fournir gratuitement en ligne des prévisions de la pollution atmosphérique à de simples particuliers, AeroState a pour objectif de développer un commerce B2B en établissant des coopérations avec des agences immobilières, des applications mobiles de course à pied ou de comptage des pas et des compagnies pharmaceutiques. Pour l’instant, des cartes détaillées indiquant la pollution sont disponibles en ligne sur le site web de la startup pour huit villes pilotes, Moscou, Londres, New York, San-Francisco, Chicago, Denver, Los Angeles et Barcelone, avec une précision d’un kilomètre carré par pixel. Jusqu’à présent les prévisions de pollution ont surtout intéressé les clients américains et européens, mais AeroState espère s’étendre prochainement en Asie, où la pollution de l’air devient un enjeu environnemental crucial. AeroState est confronté à deux concurrents au niveau mondial, la compagnie française Plumelabs et l’entreprise israélienne Breezo-meter, mais ces derniers se contentent de donner des informations sur des niveaux de pollutions pour des villes entières, sans s’intéresser à un niveau hyper-local.

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