Phénix aide les supermarchés à réduire le gaspillage

Publié le 03/11/2016 à 11:39

Phénix aide les supermarchés à réduire le gaspillage

Publié le 03/11/2016 à 11:39

Deux ans après son lancement, Phénix est présent dans plusieurs grandes villes françaises

Un semblant de hangar où trône une table de baby-foot, une verrière ultra moderne où s’agitent une dizaine de trentenaires : bienvenue chez Phénix, une start-up née en mars 2014 de l’idée de deux amis, Jean Moreau et Baptiste Corval. Au départ, l’idée que le gaspillage alimentaire est un marché comme les autres. Phénix, du nom de l’oiseau qui renaît de ses cendres, se veut l’intermédiaire entre les grands groupes et les associations afin d’éviter le gaspillage alimentaire. Une économie circulaire appliquée aux professionnels et une « quête de sens » pour le cofondateur Jean Moreau, 33 ans, ancien banquier d’affaires, reconverti car il n’avait pas envie de « dresser des tableaux Excel toute sa vie et finir à cinquante ans avec beaucoup d’argent sur un compte ». Dans les supermarchés, les produits impropres à la consommation en raison du dépassement de la durée limite de consommation ou simplement écornés sont empilés dans des locaux annexes puis jetés parfois enduits de javel, ou encore réduits en cendres. « Détruire ces produits a un coût pour les entreprises », Jean Moreau fait défiler les slides ornés de graphiques colorés : jeter pour une entreprise engage des frais, de stockage, de manutention, de transport et la taxe d’incinération s’ils sont brûlés.

Par Julie Chauveau, Les Échos, France

Phénix cherche à faire comprendre aux grandes surfaces qu’avec elle, les détaillants peuvent cesser de perdre de l’argent et même en gagner. Là, rentre en jeu le modèle économique de la start-up. Grâce au don en nature à des associations, Phénix trouve appui sur le législateur et permet aux sociétés de déduire 66 % de leurs impôts de la valeur du don. Phénix touche une partie de cette défiscalisation sous forme d’une commission de 30 %. Tout est bon à prendre tant que cela a encore une valeur comptable : nourriture mais aussi pots de peinture cabossés, jeux de société passés de mode (par exemple, un Trivial Pursuit spécial euro 2012), des habits de fin de saison.

Un partenariat avec 220 magasins

Phénix est un « animal hybride qui fonctionne de façon physique et numérique », dépeint Jean Moreau. Une plateforme permet à une grande surface désireuse de travailler avec Phénix de scanner les produits qu’elle veut donner, avec la date de péremption. Et la mise en relation est faite entre les distributeurs et les associations, comme un match sur un site de rencontre. Pour les petits volumes type supermarchés de centre-ville, Phénix se déplace. Ses collecteurs circulent sur des triporteurs écolo et livrent les associations. Le travail des membres de la start-up consiste aussi à former les employés des magasins à trier et à les sensibiliser à la problématique du gaspillage. Sur le marché de l’alimentaire, sa principale cible, Phénix a déjà noué un partenariat avec 220 magasins des enseignes Carrefour, Franprix, Leclerc, Système U. … Quant aux produits non consommables par des humains (qui représentent le quart des dons), ils sont donnés à des cirques, zoo et aquariums.

Deux ans après son lancement, Phénix fait état d’un chiffre d’affaires d’un million d’euros (2015) et est présent dans plusieurs grandes villes françaises en plus de Paris comme Montpellier, Rennes ou Lyon. La start-up emploiera 40 personnes (38 CDI et 12 stagiaires) le 5 septembre avec son ouverture à l’international en Espagne et au Portugal, pays « proches des règles fiscales françaises ». Une des craintes du cofondateur de Phénix réside d’ailleurs dans un éventuel changement de la législation en France qui serait moins favorable aux dons des entreprises. L’autre perspective à laquelle songe Jean Moreau est la possible saturation du marché : « si toute la grande distribution donnait ses invendus, il y aurait plus d’offre que de besoins. »

 

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