Comment Hidocreto panse les plaies de Mexico

Publié le 03/11/2016 à 12:00

Comment Hidocreto panse les plaies de Mexico

Publié le 03/11/2016 à 12:00

Alejandro Alvarez Gomez, directeur commercial d’Hidrocreto.

Les 2 250 mètres d’altitude qui font de Mexico l’une des agglomérations les plus élevées du pays ont commencé à s’amenuiser lorsque le Système national d’eaux de Mexico (Sacmex) a signalé l’affaissement de la capitale de 15 centimètres en moyenne chaque année.

Par Zyanya López, El Empresario, Mexique

Les fissures et les nids-de-poule deviennent de plus en plus visibles dans les rues de la ville. Au cours des cinq derniers mois, Sacmex a repéré 21 nouveaux trous, en plus des 289 enregistrés depuis 2010. En outre, Jehoshaphat Renato Molina Arias, secrétaire des Communications de la Chambre des députés, a déclaré qu’environ 100 kilomètres linéaires de fissures affectaient 40 banlieues de la capitale.

Bien qu’il ne s’agisse pas d’un problème récent, nous continuons d’observer un manque de politiques préventives concernant l’affaissement de la ville de Mexico qui, selon Sacmex, est dû à l’exploitation excessive des aquifères (qui fournissent 72 % de l’eau potable). C’est pourquoi en 1996, l’ingénieur mexicain Jaime Grau a créé un additif permettant de produire du béton écologique, de reconstituer les aquifères et de mettre fin à l’affaissement de la ville.

L’Hidrocreto, son invention, facilite la construction de trottoirs respectueux de l’environnement, et dont le sol poreux permet la formation d’un système de récupération et d’utilisation des eaux pluviales.

« Le béton est fait d’eau, de ciment, de graviers et de sable. Nous remplaçons le dernier composant par notre additif qui permet aux autres de se lier entre eux. Lorsque les éléments s’associent, des trous se forment et permettent de filtrer l’eau », explique Alejandro Alvarez Gomez, directeur commercial d’Hidrocreto, impliqué dans le projet depuis son commencement.

Cependant, les ingénieurs de la société étaient conscients que la mise en place d’un système permettant la filtration de l’eau n’était pas suffisant. Ils ont alors construit une structure en polyéthylène acheminant l’eau récupérée vers un système d’épuration qui pouvait être un réservoir d’eau, une citerne ou tout autre réceptacle similaire.

Par ailleurs, Hidrocreto travaille également à résoudre les problèmes relatifs aux nids-de-poule et aux inondations qui, selon un rapport de Sacmex remis à l’Assemblée législative, menacent 44 banlieues de la capitale.

« Les trous se créant dans le béton empêchent l’eau de stagner à la surface », affirme Alejandro Alvarez. Il ajoute également que les prévisions pour 2016 faisant état de précipitations jusqu’à 20 % supérieures à la normale sont une source de préoccupation majeure pour les citoyens.

Une nouvelle ère pour la construction

Bien que la création de l’additif par Jaime Grau remonte à une dizaine d’années, ce n’est pas avant 2010 que le produit commence à être connu. « J’ai commencé en construisant des garages pour nos amis, ainsi que quelques trottoirs », confie le directeur commercial. Après trois ans de tests et l’obtention d’une certification, le gouvernement du District fédéral de l’époque avait alors intégré l’additif à la liste des produits autorisés pour les travaux de construction au sein de la ville.

Cette reconnaissance officielle a contribué à la notoriété de la société dans tout le Mexique. Plus de 1 500 produits finis portent la marque d’Hidrocreto, notamment l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM) et l’Institut polytechnique national (IPN). « Des routes secondaires, des parkings, des trottoirs, des pistes cyclables, des pistes de course, des entrepôts, des terrains de sport, des parcs, des jetées et des récifs : toutes ces constructions sont à citer parmi nos créations », déclare Alvarez Gomez.

En 2012, Hidrocreto a remporté la première place du Cleantech Challenge, une compétition ayant pour but de promouvoir les entreprises écologiques poursuivant des objectifs similaires. « Ce prix nous a permis de distribuer le produit de manière intéressante, explique le directeur. Nous avons eu l’occasion de travailler avec le gouvernement américain ». Des pays tels que la Colombie, Cuba, l’Espagne, la France, l’Allemagne, le Guatemala, le Costa Rica, le Panama, le Brésil et l’Argentine ont également recours à l’additif mexicain.

Après de nombreuses années de travail acharné, divers prix ont été décernés à la société, dont les chiffres viennent témoigner de ce succès. Au cours des cinq dernières années, sa croissance est passée de 12 à 17 %. Il n’est donc pas étonnant qu’Alvarez Gomez prévoie de clôturer l’année 2016 avec un chiffre d’affaires de plus de 17 millions de dollars, soit 11 % de plus que l’année dernière.

 

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