COP24 - La Chine veut réduire son empreinte écologique

Publié le 06/12/2018 à 09:04

COP24 - La Chine veut réduire son empreinte écologique

Publié le 06/12/2018 à 09:04

(Photo: courtoisie)

Trois ans après l’adoption de l’Accord de Paris, les gouvernements du monde se réunissent du 3 au 14 décembre en Pologne, dans l’espoir de combler le fossé entre l’ambition et l’engagement pour la lutte contre les changements climatiques. Or, la participation des entreprises et des investisseurs est primordiale pour atteindre ces objectifs. 

À l’occasion de la COP24, Les Affaires, en partenariat avec Solutions & Co, s’associe à des médias économiques du monde entier dans un projet unique de journalisme d’impact afin de vous présenter des solutions d’affaires mises en place aux quatre coins du globe pour accélérer la transition vers une économie à faible émission de carbone et qui représentent de réelles occasions commerciales.

Par Zhu Liming, Yicai Global

En ratifiant l’accord de Paris en 2016, la Chine a pris des engagements afin de limiter l’augmentation de la température mondiale à moins de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels.

Concrètement, cet objectif signifie que la Chine doit réduire ses émissions de carbone des deux tiers d’ici 2030. Malgré le retrait de l’administration américaine de l’accord, la Chine garde le cap qu’elle s’est fixé, avec de nouvelles politiques gouvernementales, des modèles économiques innovants, des actions locales et de nouvelles habitudes de consommation.

Jusqu’à présent, le pays a même dépassé son objectif. Lors du Global Climate Action Summit (GCAS) de 2018 à San Francisco, Xie Zhenhua, représentant spécial chinois sur le changement climatique, affirmait que « les émissions de dioxyde de carbone de la Chine par unité de PIB ont chuté de plus de 4 milliards de tonnes en 2017, soit une diminution de 46 % par rapport à 2015. »

La consommation de charbon du pays a également diminué, régulièrement de 2013 à 2016, en même temps que la croissance des secteurs de l’industrie et du bâtiment pavait le chemin pour l’expansion de l’économie de services.

Les projets de rénovation des chaudières à charbon dans les régions du nord-est (Pékin, Tianjin, Hebei), ainsi que les efforts visant à utiliser les déchets et la géothermique comme sources de chaleur, ont permis de réduire la consommation de charbon de 190 millions de tonnes en 2016.

Entre-temps, la Chine a accru sa consommation de gaz naturel et de combustibles non fossiles.

Au niveau gouvernemental, le 13e Plan quinquennal national pour le développement des industries émergentes stratégiques établi par le Conseil d’État stipule que la Chine encouragera la production de véhicules (voitures, autobus et camions) fonctionnant aux énergies renouvelables, l’économie d’énergie et la protection de l’environnement en tant qu’« industries piliers ».

Les pratiques des entreprises évoluent également. En novembre 2017, neuf secteurs représentant un total de 450 000 sociétés chinoises ont lancé conjointement une série d’initiatives à faible émission de carbone lors de la COP23 à Bonn, en Allemagne.

Un consensus sur la réduction des émissions en milieu rural a également été atteint. La Global Alliance for Clean Cookstoves lancée par Hillary Clinton en 2010 est représentative de ces initiatives.

Déployé en 2017 à Yan'an, dans le nord-ouest de la province du Shaanxi, ce projet encourage l’utilisation d’énergies propres comme le solaire, le biogaz et la biomasse compressée en combustible pour réduire les émissions de CO2 générées par la pratique traditionnelle de brûler de la paille pour se chauffer et cuisiner.

Lors du Forum économique mondial de 2017, le géant des fintech Ant Financial Services Group a annoncé une Alliance de la finance numérique verte en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement.

L’entreprise chinoise a également lancé un projet d’aide sociale nommé Ant Forest, dont l’application mobile encourage les utilisateurs à privilégier les transports en commun, le paiement en ligne des factures de services publics et les billetteries dématérialisées.

Cela aurait permis de réduire les émissions totales de carbone de 670 000 tonnes en avril de l’année dernière, selon les calculs de l’entreprise de Hangzhou.

Jongler entre le e-commerce et la protection de l’environnement

Le développement rapide du commerce électronique en Chine engendre d’énormes défis environnementaux pour le secteur de la logistique.

L’année dernière, lors de la frénésie annuelle des achats en ligne du 11 novembre (journée baptisée « double 11 », ou journée des célibataires), la plateforme Tmall de commerce en ligne du géant Alibaba a livré un milliard de colis, soit un volume estimé à 100 000 tonnes de déchets d’emballages.

En réponse, des acteurs du commerce électronique et de la logistique commencent à fournir des solutions d’emballage plus respectueuses de l’environnement.

Alibaba Group Holding recourt désormais à des algorithmes spécifiques qui minimisent l’emballage, économisant ainsi 45 millions de boîtes l’an dernier. L’entreprise technologique Xiaomi utilise quant à elle le big data pour sélectionner les emballages appropriés.

Minimalistes, ces derniers sont recyclables jusqu’aux rubans, hydrosolubles.

Le distributeur d’appareils électroniques Suning a mis en place un système de collecte par coursier des boîtes vides après la livraison, et la plateforme d’e-commerce JD.com promeut les reçus électroniques et les cartons sans scotch dans certaines de ses activités.

Le logisticien SF Express utilise des glacières et des emballages réutilisables dans sa chaîne du froid, tandis que le transporteur aérien SF Airlines économise 2 000 tonnes de kérosène par an en optimisant ses vols et en améliorant le système de freinage de ses appareils.

Une transition qui passe par la population

La population chinoise devient également plus réceptive aux modes de vie écologiques à mesure que le nombre de services proposés par l’économie du partage augmente.

Par exemple, les vélos en libre-service de Mobike et Ofo contribuent à la tendance vers des déplacements propres.

L’an dernier, Mobike a réduit de 1,27 million de tonnes les émissions de carbone et de neuf milliards de microgrammes les émissions de particules dans l’air.

Fin 2017, Ofo avait réduit ses émissions totales de carbone de 3,24 milliards de tonnes et prévoyait de recycler les vélos usagés ou cassés.

La Chine entend poursuivre sur sa lancée : continuer d’assumer ses responsabilités internationales en matière de changement climatique tout en répondant à ses besoins économiques et énergétiques.

 

Cliquez ici pour consulter le dossier «Changements climatiques 2018».

 

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