Routes agrotouristiques et gourmandes : des circuits qui font du chemin


Édition du 06 Octobre 2018

Routes agrotouristiques et gourmandes : des circuits qui font du chemin


Édition du 06 Octobre 2018

Par Claudine Hébert

Le visiteur qui s’arrête dans une entreprise agrotouristique ou de tourisme gourmand dépense en moyenne 18,73 $, selon le rapport réalisé par Lemay Stratégies en 2016.

Grâce à une clientèle qui frôle les 26 millions de visiteurs par année, l'agrotourisme et le tourisme gourmand figurent parmi les secteurs touristiques de la province dont les activités sont les plus fréquentées. Une popularité qui revient en grande partie à la vingtaine de routes et de circuits aménagés qui permettent de rencontrer les artisans et de visiter leur lieu de production.

«Ces circuits sont devenus des leviers majeurs pour accroître la visibilité des producteurs, des transformateurs et d'autres artisans de l'agrotourisme et du tourisme gourmand d'un territoire. Ce sont devenus des outils de mise en marché très importants», souligne Odette Chaput, directrice générale de l'Association de l'agrotourisme et du tourisme gourmand du Québec.

Selon une étude économique réalisée par Lemay Stratégies en 2016, plus de 40 % des visiteurs ont parcouru plus de 40 km pour profiter des infrastructures agrotouristiques et gourmandes qui leur sont offertes au Québec. Un visiteur sur dix (11 %) provient même de l'extérieur de la province, indique le document.

Des retombées importantes

Ces déplacements ont rapporté près d'un demi-milliard de dollars en revenus aux quelque 1 840 entreprises liées à ces deux secteurs. Ce qui représente la moitié des revenus de ces producteurs, précisent les auteurs de l'étude.

Il est à noter que ce total n'inclut pas les retombées dont bénéficient les autres acteurs qui se greffent à ces circuits.

Prenez la Route des vins, dans la MRC de Brome- Missisquoi. Outre les 22 viticulteurs dont elle fait la promotion, cette route réunit également près de 120 membres surnommés «Amis de la Route des vins». Ils étaient moins de 55 en 2008. «Ces entreprises veulent profiter, elles aussi, du rayonnement du circuit. Elles utilisent ce levier pour créer des forfaits qui, au final, permettent de garder les visiteurs plus longtemps dans la région», signale Guylaine Beaudoin, conseillère en développement du CLD Brome-Missisquoi.

Dans la péninsule gaspésienne, le circuit Gaspésie Gourmande, qui rassemble une vingtaine de producteurs agrotouristiques intégrés, compte, lui aussi, plus de 120 transformateurs, restaurateurs et autres membres qui veulent bénéficier des retombées de cette route devenue un important moteur touristique pour la région.

Des budgets promotionnels

Qu'est-ce qui explique la popularité de ces circuits ? «Les gens aiment être pris en charge», répond Mme Chaput. Ils veulent, dit-elle, qu'on leur propose des itinéraires. «Mais attention, pour que ces itinéraires demeurent viables, ils ont besoin de la participation active des producteurs, mais ils requièrent aussi un appui majeur de leurs organismes locaux et régionaux», insiste-t-elle.

Actuellement, les budgets de promotion dont bénéficient les principaux circuits agrotouristiques et gourmands s'échelonnent de 35 000 $ à 115 000 $ par année.

«Ce montant sert essentiellement à la production et à la publication de cartes touristiques, à la gestion du site web, à des campagnes d'achats de mots-clés, à des publicités sur Facebook, à de la signalisation et de l'affichage», dit Éliane Larouche, coordonnatrice aux communications de Tourisme Lanaudière. S'ajoutent également des activités promotionnelles dans des foires touristiques et l'organisation de plusieurs tournées pour des agences de voyages, des voyagistes, sans oublier des membres de la presse, fait savoir Diane Leblond, directrice générale de Tourisme Lanaudière.

Une partie de ces budgets promotionnels provient de la cotisation annuelle versée par les producteurs, transformateurs, restaurateurs et autres membres de ces itinéraires. Selon les circuits, les producteurs et autres membres payent en moyenne de 250 $ à 450 $ par année. Notez que cette cotisation s'ajoute à toutes les autres qui leur sont exigées pour faire partie notamment de leur association touristique régionale.

Leviers touristiques

Les gestionnaires de la plupart de ces circuits disposent d'une charte et d'une liste de critères pour sélectionner les entreprises. Ces critères vont varier d'un circuit à l'autre. Alors que les restaurateurs et les lieux d'hébergement sont admis sur la liste de la Route des vins et de Gaspésie gourmande, ce n'est pas le cas pour le Chemin du Terroir dans les Laurentides.

«D'autres leviers touristiques ont été mis en place pour favoriser la promotion de ces produits», explique Mme Leblond.

Dans Lanaudière, les producteurs qui veulent faire partie de la promotion Goûtez Lanaudière doivent minimalement pouvoir accueillir les visiteurs du jeudi au dimanche, de 10 h à 17 h, du 23 juin à la fête du Travail.

Pour figurer sur la carte du Circuit du Paysan, l'une des routes agrotouristiques les plus âgées de la province (elle célèbre cet été son 20e anniversaire), les restaurateurs doivent, pour leur part, présenter au minimum quatre produits locaux au sein de leur menu, dit Maude St-Hilaire, agente de développement économique, agrotourisme et loisirs du CLD des Jardins- de-Napierville.

Au départ, raconte-t-elle, la route a été créée par deux vignobles, une cidrerie et une cabane à sucre qui cherchaient à développer un forfait touristique. Aujourd'hui, ce regroupement, qui compte plus d'une centaine de membres, est devenu un outil identitaire pour une large partie de la Montérégie.

14 000

C’est le nombre moyen de visiteurs que reçoivent les entreprises agrotouristiques. Cela dit, un peu moins d’une entreprise sur dix accueille plus de 50 000 visiteurs par année. La moitié des 1 840 entreprises accueillent généralement moins de 3 000 visiteurs par année.

Source : Retombées économiques et importance touristique de l’agrotourisme et du tourisme gourmand, Lemay Stratégies 2016.

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