Une Silicon Valley dans Lanaudière?

Offert par Les Affaires


Édition du 17 Juin 2020

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Édition du 17 Juin 2020

La Zone Agtech offre jusqu’à 250 000 $ de financement par projet et l’appui de plus de 3 000 scientifiques. (Photo: Zone Agtech)

AGRI-AGRO. La pandémie souligne à grands traits le besoin d'innover pour augmenter la sécurité et l'autonomie alimentaire du Québec. C'est justement la mission de la Zone Agtech, située dans la MRC de L'Assomption.

La fermeture de l'usine d'Electrolux, en 2014, avait constitué un dur coup pour la région. Près de 1 300 personnes avaient perdu leur emploi. Ce fut l'occasion de réfléchir à de nouvelles voies de développement économique. «Nous cherchions un créneau qui nous ressemblerait, et environ 80 % de notre territoire est agricole, explique le maire de L'Assomption, Sébastien Nadeau. Nous nous sommes donc tournés vers l'innovation agricole.»

Cela tombait à pic, puisque la MRC de L'Assomption travaillait sur le projet CIEBIO, centré sur le développement de bioproduits végétaux (valorisation résiduelle, extraits de plantes, etc.) et les innovations technologiques visant à augmenter les performances du secteur agricole. «CIEBIO se dirigeait beaucoup vers l'agriculture extérieure, et nous, vers l'agriculture intérieure, alors les deux visions devenaient très complémentaires», précise Sébastien Nadeau.

La Zone Agtech est née de l'union des deux initiatives. «Elle a pour mission de rassembler les innovateurs en technologie agricole et de les aider à se développer et à rayonner», explique la directrice Marilou Cyr. La Zone a été lancée officiellement le 6 février 2020, même si elle accompagnait déjà à ce moment une quinzaine d'entreprises. La pandémie a fait exploser la demande en remettant à l'ordre du jour la question de l'autonomie alimentaire du Québec. Une bonne trentaine de sociétés bénéficient présentement des services d'Agtech.

Située sur un terrain de 15 kilomètres carrés, la Zone Agtech offre jusqu'à 250 000 $ de financement par projet et l'appui de plus de 3 000 scientifiques, partenaires et utilisateurs potentiels. On y trouve un incubateur, auquel s'ajoutera en 2021 un accélérateur, où l'on devrait voir l'une des plus grandes serres sur toit du monde. Enfin, un espace d'accueil des entreprises rendues à l'étape d'introduire leurs produits ou services sur le marché viendra compléter le tableau.

«Il s'agit aussi de réunir au même endroit des entreprises complémentaires, qui pourraient amorcer des collaborations entre elles, indique M. Nadeau. Nous voulons rayonner tous ensemble et changer l'agriculture ici et dans le monde.»

Culture en conteneurs

Les mesures de soutien et d'accompagnement ainsi que la forte mobilisation des acteurs du milieu comptent parmi les principaux attraits de la Zone, selon Richard Giunta, cofondateur de La boîte maraîchère.

Son entreprise propose des complexes d'agriculture hydroponique construits à partir de conteneurs récupérés. «Cela permet d'offrir une deuxième vie aux conteneurs et de produire des légumes, des fines herbes et bientôt des fruits localement, sans OGM ni pesticides», explique Richard Giunta. Ses complexes peuvent être démontés et déplacés sur un autre territoire. Ils sont notamment utiles dans des régions arctiques et désertiques, par exemple dans les secteurs miniers.

En plus d'une entente avec le géant français Sodexo, les projets de R-D de l'entreprise l'ont amené à collaborer avec l'Agence spatiale canadienne et la NASA, qui s'intéressent à la culture d'aliments dans l'espace. Près de 90 % des intrants de l'entreprise proviennent du Québec.

La boîte maraîchère est en discussion avec les responsables de la Zone Agtech pour y implanter son siège social et une vitrine technologique. Éventuellement, elle y installerait aussi un laboratoire et y transformerait des conteneurs en complexes de production.

Développer l'aquaponie

La Zone Agtech avait aussi approché ÉAU (Écosystèmes alimentaires urbains) dès l'automne 2018, pour obtenir son appui dans la conception d'une ferme aquaponique (le projet Messis). L'aquaponie combine l'élevage des poissons et l'agriculture. Chaque jour, une portion de l'eau du bassin de pisciculture et les rejets solides des poissons viennent irriguer et fertiliser la culture maraîchère.

Le Québec a pris un peu de retard dans ce domaine. «Le tilapia a beaucoup servi à développer les fermes aquaponiques, mais c'est une espèce exotique dont l'élevage est interdit au Québec, souligne Benjamin Laramée, cofondateur et directeur scientifique d'ÉAU. Maintenant, on arrive à utiliser des espèces plus sensibles, comme la truite ou l'omble chevalier.»

«Nous nous sommes découvert beaucoup d'atomes crochus avec Agtech, notamment dans notre vision de l'innovation en agriculture et de ce qu'elle peut apporter comme solutions aux défis de l'autonomie alimentaire», confie Olivier Demers-Dubé, fondateur et directeur stratégique d'ÉAU. Cette dernière a été ajoutée au répertoire d'entreprises innovantes d'Agtech et a intégré son comité consultatif.

Conscient des effets de la pandémie sur la disponibilité des travailleurs temporaires, Agtech a lancé la Grande Initiative Agtech du Québec. «Il s'agit d'un appel de propositions pour des entreprises détenant des solutions innovantes, susceptibles d'aider les agriculteurs qui manquent de travailleurs», explique Marilou Cyr. Agtech souhaite aussi réunir les acteurs du milieu pour tenir un grand chantier de réflexion sur la situation alimentaire au Québec.

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