Dette américaine: les élus sur le point d'abandonner

Publié le 21/11/2011 à 15:27, mis à jour le 21/11/2011 à 16:28

Dette américaine: les élus sur le point d'abandonner

Publié le 21/11/2011 à 15:27, mis à jour le 21/11/2011 à 16:28

Par AFP

Les parlementaires américains de la "super-commission" chargés de s'atteler à la réduction de la dette pourraient annoncer leur échec dès lundi, adressant un signal négatif aux marchés financiers au moment où l'Europe se débat elle aussi avec son endettement.

Les 12 membres de cette commission mixte --six républicains et autant de démocrates-- sont chargés de trouver 1.200 milliards de dollars d'économies et ont jusqu'à mercredi minuit pour adresser leurs recommandations. Ensuite, nouvelle épreuve, les mesures proposées devront passer le cap de la Chambre des représentants et du Sénat d'ici fin décembre.

Mais lundi, à 48 heures de l'échéance, les élus étaient plus que jamais divisés sur les moyens d'arriver à une réduction de la dette; les démocrates misant sur des hausses d'impôts pour les plus riches, les républicains prônant des coupes drastiques dans les programmes sociaux.

Ces différences sont manifestement irréconciliables, à en croire le sénateur républicain John Kyl, l'un des membres de la commission.

"Je ne suis pas optimiste. Je ne veux créer aucun faux espoir", a-t-il lancé sur la chaîne Fox News.

Faute d'accord, la loi prévoit la mise en oeuvre automatique, à partir de 2013, de réductions des dépenses à hauteur de 1.200 milliards sur dix ans, réparties à part égale entre la défense et les programmes sociaux.

Ce scénario se rapprochant à grands pas, les élus ont prévenu lundi que la réduction de la dette --qui atteint à l'heure actuelle 15.000 milliards de dollars-- serait sans aucun doute un des thèmes majeurs de la campagne pour la présidentielle de l'an prochain.

Le président Barack Obama, candidat à sa réélection, a déjà prévenu qu'au cours de sa propre campagne, il ne manquerait pas de fustiger la posture républicaine qui consiste à refuser coûte que coûte des hausses d'impôts pour les Américains les plus aisés.

Lundi, M. Obama a toutefois refusé de s'exprimer sur l'échec annoncé de la super-commission alors qu'il était interrogé à deux reprises par des journalistes sur cette question.

"Le président peut continuer à diffuser son message selon lequel le Congrès ne marche pas. Cela lui permet de faire porter à d'autres la responsabilité de la mauvaise situation économique", a observé le sénateur Kyl.

A court terme, l'impasse sur la réduction de la dette conjuguée aux convulsions économiques européennes pourrait envoyer un signal négatif aux marchés.

"La situation est très grave et, à plusieurs égards, inédite", a jugé dimanche la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, mettant en garde contre d'éventuels troubles sociaux si la stagnation de la croissance et le haut niveau de chômage continuaient à entamer le moral des marchés.

En milieu de matinée lundi, Wall Street était en berne. Le Dow Jones perdait 2% et le Nasdaq 2,17%. En Europe, Paris a plongé de 3,41%, Francfort a chuté de 3,35%, Londres de 2,62% et Milan de 4,74%.

A cela s'ajoutait le spectre d'une nouvelle dégradation de la note de la dette américaine par les agences de notation, après la perte du "AAA" attribué aux Etats-Unis par Standard & Poor's, dans le sillage du cafouillage au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette, l'été dernier.

Mais "le risque d'une dégradation à court terme par Moody's est faible, à moins qu'une part substantielle de la réduction soit atteinte grâce à des tours de passe-passe, ce qui, le cas échéant, donnerait lieu à un dérapage des finances publiques", a estimé l'agence.

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