Bien épargner, mieux décaisser, une responsabilité partagée
Normandin Beaudry|Mis à jour le 12 juin 2024Chaque année, des centaines de milliers d’épargnants québécois – des millions de Canadiens – procèdent au retrait graduel de leurs épargnes pour assurer leur retraite. Tout comme ils ont eu plusieurs options pour épargner, ils en ont plus d’une pour décaisser : achat d’une rente viagère, report des rentes gouvernementales et paniers d’investissement en sont quelques exemples. Pensons collectivement!
Les changements apportés aux lois encadrant les régimes de retraite et l’évolution de l’industrie des régimes d’épargne permettent maintenant aux employeurs de prolonger leur offre d’accompagnement jusqu’au moment de la retraite. Ils peuvent dorénavant proposer aux employés des solutions collectives de décaissement.
Quels risques doit-on surveiller?
Les cinq grands risques suivants guettent les (futurs) retraités : la longévité, l’inflation, le placement, les erreurs et le déclin cognitif.
Le risque de mortalité vous est peut-être plus familier que le risque de longévité. Avec l’espérance de vie qui a augmenté d’environ 5 années en l’espace de 40 ans, le risque le plus important demeure certainement celui de survivre à ses épargnes, soit le risque de longévité. L’épargnant averti doit donc prévoir des économies suffisantes pour couvrir de nombreuses années de retraite. Devant la complexité que représente la gestion des finances personnelles et la difficulté d’estimer le prix d’une paire d’espadrilles dans 20 ans, le risque d’inflation, comment prévoir le niveau d’épargne nécessaire pour vivre confortablement pendant plus de 30 ans?
S’ajoutent à cela les frais de gestion des placements, souvent très élevés pour les particuliers, et les conseils financiers puisés à différentes sources, soit le risque de placement et le risque d’erreur. Allons encore plus loin : selon le profil d’épargne, il y a de fortes probabilités qu’un individu ait des actifs aussi importants à 80 ans qu’il en avait à 55 ans, son épargne ayant continué de fructifier dans son bas de laine pendant la période de décaissement. Toutefois, ses capacités cognitives et sa capacité à supporter le stress ne seront peut-être plus les mêmes à 80 ans, d’où le risque lié au déclin cognitif.
Faire place à une solution intéressante : le décaissement collectif
Les structures collectives d’épargne, déjà mises en place dans plusieurs organisations, font bénéficier les employés de frais de gestion de deux à quatre fois moins élevés que ceux facturés aux particuliers par les institutions financières. De plus, les employeurs ont davantage accès à des services d’experts objectifs qui peuvent élaborer des stratégies de décaissement favorisant une saine gestion des risques liés à la retraite. À titre d’exemple, au Canada et aux États-Unis, le fait d’attendre le plus longtemps possible avant de demander les rentes gouvernementales — idéalement jusqu’à 70 ans — peut constituer une stratégie gagnante qui aidera les retraités à composer avec les risques de longévité, de placement et de déclin cognitif.
Rente payable par le Régime de rentes du Québec (RRQ)
Un employeur qui offre une structure de placement collective favorisant l’accumulation d’épargne a probablement déjà une bonne partie de la solution pour mieux accompagner les employés à la retraite.
Un petit pas pour l’organisation, un bond de géant pour ses retraités!
Certes, les employeurs peuvent trouver avantageux de diminuer leur risque financier en passant d’un régime de retraite traditionnel à un régime d’accumulation d’épargne. Néanmoins, leur décision peut facilement se conjuguer avec un accompagnement responsable offert au moment de la retraite.
En prolongeant la structure collective d’épargne, déjà mise en place dans les organisations, avec une structure collective de décaissement, nous permettons, dès maintenant, à des millions de travailleurs de mieux vivre à la retraite.
*Un régime de retraite à prestations déterminées prévoit une rente de retraite dont le montant est fixé à l’avance, et ce, peu importe la performance des placements dans la caisse de retraite. Ce montant correspond généralement à un pourcentage du salaire multiplié par les années de service reconnues par le régime.
**Dans un régime à cotisations déterminées, c’est le montant de la cotisation qui est fixé à l’avance, contrairement au montant de la rente de retraite. Le montant accumulé dépendra de la stratégie de placement et du rendement des fonds accumulés dans le bas de laine de l’employé.
Fondée en 1992, Normandin Beaudry joue un rôle de premier plan dans le secteur des services-conseils en actuariat et rémunération globale au Canada. Depuis ses bureaux de Montréal, de Toronto et de Québec, une équipe de plus de 350 personnes sert une clientèle pancanadienne dans les diverses expertises au service de la rémunération globale : retraite, épargne, gestion d’actifs, administration des régimes de retraite, assurance collective, rémunération, santé, performance et communication.