La clé pour éviter les problèmes liés à l’insolvabilité? La vigilance!
Robinson Sheppard Shapiro|Mis à jour le 12 juin 2024« Que vous soyez créancier ou débiteur, vous devez connaître une règle : ce qui se présente d’abord comme un petit pépin de solvabilité peut vite échapper à votre contrôle et dégénérer » énonce Jean-Yves Fortin, Ad. E., associé du groupe de Droit des affaires chez Robinson Sheppard Shapiro et expert de la restructuration d’entreprises.
Au cours de sa carrière, Me Fortin a noté un dénominateur commun à la plupart des situations d’insolvabilité auxquelles il a été confronté : le défaut de vigilance. Trop souvent, les gestionnaires d’entreprises de toutes tailles ne voient pas la réalité que traduisent les chiffres : soit que cette réalité leur soit cachée par un mauvais système de gestion, soit qu’ils ne cherchent pas assez à la connaître, ou soit qu’ils balaient les pépins sous le tapis en se disant que ce ne sont que des accrocs passagers et sans gravité.
Prendre connaissance de la situation
Quand le flux de trésorerie diminue et laisse voir un déficit, il faut réagir immédiatement. Première démarche : voir de quelle partie à la relation d’affaire provient le problème. Pour une entreprise qui fournit des services ou des biens, créancière des paiements, le problème est-il interne? Fait-elle face à une hausse subite de ses coûts d’exploitation ou à un approvisionnement déficient? Son financement est-il trop onéreux? Y a-t-il des traces de malversations internes?
Le problème dépend-il au contraire des débiteurs, ses clients? Acquittent-ils leurs factures tardivement ou partiellement? Leur secteur d’activité est-il aux prises avec un problème inhabituel?
Il faut donc constater le problème et surtout, éviter de le minimiser.
Savoir réagir
Me Annie Claude Beauchemin, associée au sein du groupe de Litige commercial ajoute une recommandation bien ponctuelle : dès que le flux de trésorerie traduit un problème, il faut consulter immédiatement un conseiller spécialisé. La prévention étant toujours préférable à la réparation, il est plus avantageux de payer quelques heures de consultation dès qu’un problème se manifeste plutôt que de débourser des dizaines de milliers de dollars dans une tentative de sauvetage sans aucune garantie de succès.
En position fragile, encore trop de dirigeants d’entreprise tentent de faire face à la situation par eux-mêmes, et ce, avec les moyens du bord. Dans des situations du genre, Me Beauchemin est d’avis qu’en aucun cas on ne devrait signer une convention de tolérance ou toute autre forme d’entente permettant de retarder certains paiements moyennant une augmentation des frais sans en avoir parlé préalablement avec un conseiller expert, expressément mandaté.
Quand un dirigeant d’entreprise s’adresse à un conseiller expert dès les premiers signes d’insolvabilité, il met les chances de son côté. Selon Me Fortin, dans la grande majorité des cas, une intervention rapide par un conseiller expert permet de traverser la situation sans menacer la survie de l’entreprise. Le client mal conseillé qui attend d’avoir épuisé toutes les autres avenues avant de consulter un spécialiste de la restructuration fera face à des problèmes possiblement insolubles. « Voir venir un problème de trésorerie est une chose; mais une fois le problème décelé, le régler est du ressort d’un spécialiste de la faillite et de la restructuration. »
Robinson Sheppard Shapiro offre des services juridiques et des conseils stratégiques en droit des affaires, en litige civil, en droit des assurances, en droit du travail et de l’emploi, en droit des transports, en successions, testaments et fiducies ainsi qu’en droit de la famille. Le cabinet propose une approche personnalisée rencontrant les diverses réalités d’affaires.