La valorisation du repreneuriat: une priorité pour Montréal
Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ)|Mis à jour le 12 juin 2024Près des deux tiers des entreprises à vendre au Québec n’ont pas de relève et risquent de disparaître, selon les données du Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ). En tant que métropole économique, la Ville de Montréal n’est pas à l’abri, mais elle entend bien renverser la vapeur en misant sur le repreneuriat, surtout auprès de la jeunesse.
« L’entrepreneuriat comporte de nombreux défis, et la crise a exacerbé cette réalité, constate Géraldine Martin, directrice de l’entrepreneuriat à la Ville de Montréal. Nous avons des bijoux d’entreprises qui risquent de fermer. C’est une richesse qui pourrait être perdue ou mal réinvestie. »
Elle rapporte que les PME de moins de 99 employés représentent 97 % des entreprises de l’agglomération montréalaise.
La solution pour la Ville de Montréal : encourager le repreneuriat, soit la reprise ou le rachat d’une entreprise par une ou plusieurs personnes.
Valoriser le repreneuriat
Mais le repreneuriat doit d’abord être valorisé, selon Pierre Graff, président-directeur général du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ). S’il est encore considéré comme le parent pauvre de l’entrepreneuriat, il ne doit pas non plus représenter un plan B.
« Le repreneuriat n’est pas un barrage à l’innovation, insiste Pierre Graff. C’est plutôt la clé pour aller plus loin, plus vite en affaires. »
Un autre défi est celui de faciliter les maillages entre les personnes cédantes et celles qui souhaitent prendre le relais. Le réseau de soutien aux entreprises de la Ville de Montréal, PME MTL, accompagne près de 6 000 entreprises par année, en plus d’offrir des conseils, du financement et de la formation. Son équipe, qui est très au fait des difficultés que pose le repreneuriat, est sur le terrain et peut identifier les repreneurs et les repreneuses potentiels. Le hic : les personnes cédantes, elles, ne sont pas forcément dans les bureaux de PME MTL.
Miser sur la relève
La Ville de Montréal entend remédier à la situation. Elle a inclus un volet spécifique au repreneuriat dans son appel à projets Agir pour l’entrepreneuriat, en mars 2021. C’est l’initiative Mouvement Repreneuriat du RJCCQ qui a été retenue.
« La Ville de Montréal a certainement été l’une des premières à se rendre compte de l’enjeu économique que pose le transfert d’entreprises et a compris que ça prenait des ressources pour être en mesure de fédérer toutes les parties, puis de bâtir quelque chose », avance Pierre Graff, très optimiste.
Les jeunes sont d’ailleurs dans la mire de la Ville de Montréal. Pour cause : selon les données les plus récentes du Portrait du dynamisme entrepreneurial de Montréal, 38 % des personnes âgées de 18 à 34 ans ont l’intention de se lancer en affaires, rapporte Géraldine Martin.
« En nous associant à des regroupements et des associations qui sont sur le terrain, nous pouvons plus facilement rejoindre les jeunes, les accompagner et les rediriger vers les bonnes ressources », souligne la directrice de l’entrepreneuriat à la Ville de Montréal.
Pour trouver cette relève, Mouvement Repreneuriat a d’abord lancé une campagne de sensibilisation, qui a commencé en novembre et qui a culminé le 24 février à Montréal lors des Rendez-vous Mouvement Repreneuriat, un événement réunissant les organismes du milieu du transfert d’entreprise du Québec.
Des activités de formation seront par la suite offertes pendant les mois de mars et d’avril. Elles viseront à outiller les futurs repreneurs et repreneuses. Puis une tournée provinciale, qui se terminera en octobre 2022 à Montréal, aura pour but de créer des maillages entre les personnes cédantes et les jeunes gens d’affaires.
« Grâce au Mouvement Repreneuriat, nous pourrons aller plus loin en matière de sensibilisation et de maillage », prévoit Géraldine Martin.
Depuis plus de 30 ans, le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ) soutient un réseau d’une quarantaine de jeunes chambres de commerce et d’ailes jeunesse à travers le Québec, représentant plus de 10 000 jeunes professionnels, cadres, travailleurs autonomes et entrepreneurs âgés de 18 à 40 ans. En plus d’avoir une grande étendue géographique, il compte parmi ses rangs 12 organisations issues de communautés culturelles.