Commerce électronique : 4 choses à savoir sur l’architecture headless
Molsoft|Mis à jour le 12 juin 2024L’architecture sans tête (mieux connue sous l’appellation « headless ») offre de multiples possibilités aux différents acteurs qui oeuvrent dans l’industrie du commerce électronique. Mais alors que cette technologie représente un avantage concurrentiel pour plusieurs grandes marques, les dirigeants d’entreprise doivent bien évaluer leurs besoins avant de se lancer tête baissée dans ce projet de grande envergure. Alex Fortin, cofondateur de l’agence Molsoft, fait le point sur le sujet.
1- Une technologie qui ne s’adresse pas à toutes les organisations
« L’architecture headless est un sujet très populaire présentement : plusieurs clients nous approchent pour obtenir notre avis sur ce type de solution », dit d’emblée Alex Fortin. Mais en réalité, très peu de PME en ont vraiment besoin. « L’architecture sans tête s’adresse principalement aux entreprises qui ont des besoins complexes, qui ne peuvent être comblés dans l’environnement Shopify. C’est rare », renchérit-il.
Grosso modo, vous pouvez comparer l’architecture sans tête à un jeu de Lego. Comme c’est le cas pour chacun des blocs de couleur, chaque facette de l’expérience client en matière de commerce électronique s’imbrique facilement l’une dans l’autre sans aucune restriction. « Il n’existe aucun schéma de construction officiel et c’est l’imagination des développeurs qui permet de déployer les fonctionnalités souhaitées », dit-il.
2- Une séparation entre les développements « front end » et « back end »
Un projet d’architecture headless sépare le développement de la boutique virtuelle (front end) de la plateforme de gestion Shopify Plus (back end). De façon générale, le terme « front end » désigne les éléments d’un site que le consommateur voit à l’écran et avec lesquels il peut interagir depuis un simple navigateur. Quant au « back end », le visiteur ne l’utilise pas : il s’agit de la partie immergée d’un iceberg, l’application ou la base de données, à titre d’exemple.
Les opérations peuvent toujours être gérées par l’entremise de la plateforme Shopify Plus, mais le site sur lequel les visiteurs naviguent n’est plus un thème traditionnel Shopify relié à l’outils d’éditeur de thème. Par conséquent, tout ce qui constitue l’interface client et l’expérience graphique est dissocié des fondations de la boutique en ligne.
L’intégration d’applications tierces permet également de bonifier le système convoité. Un peu à la façon du bloc Lego, donc, vous pouvez sélectionner vos propres modules de construction auprès de différents partenaires, au lieu d’utiliser la solution clé en main proposé par un seul et même fournisseur.
3- Des avantages indéniables en matière de commerce électronique
Le déploiement de tous ces efforts entraîne évidemment des avantages bien tangibles pour l’entreprise. Celle-ci bénéficie alors d’une flexibilité inégalée en matière d’expérience client. Tout est fait sur mesure et tout est conçu pour livrer des performances exceptionnelles ! On y constate notamment des gains impressionnants au chapitre de la vitesse de chargement et en matière de Search Engine Optimization (SEO).
Par exemple, le site de Molsoft, bâti sur l’une de ces technologies, obtient une note de 98 % quant à la vitesse calculée par Google Lighthouse. « Et ce, malgré l’ajout d’une animation vidéo sur la page d’accueil », précise Alex Fortin.
L’autre avantage de l’infrastructure sans tête réside dans l’agilité et la liberté qu’elle procure dans tous les aspects du développement du commerce électronique. Chaque équipe peut donc travailler indépendamment sur son morceau de projet.
4- Une réflexion en amont s’impose
Le temps de livraison d’un tel projet est évidemment beaucoup plus long. « Une migration typique s’effectue généralement en 12 à 16 semaines. Pour une infrastructure headless, il faut plutôt prévoir six mois environ », confirme Alex Fortin.
Et il n’y a pas que l’investissement en temps qui s’étire : le capital requis doit aussi être au rendez-vous ! Le budget nécessaire débute vers les 80 000 dollars, et peut même grimper jusqu’à 500 000 dollars, plus les coûts de maintenance annuels. Si vous escomptiez un retour sur investissement à court terme, revoyez vos calculs…
Il faut dire qu’une solution typique compte généralement une ou deux technologies principales, auxquelles se greffent quelques services à la carte, comme Klaviyo pour la mise sur pied de campagnes de marketing ciblées. « Une infrastructure headless comptera plutôt de quatre à six technologies principales et une panoplie d’intégrations sur mesure », nuance l’expert.
Vous devez donc compter sur un groupe de professionnels expérimentés pour mener à bien un projet de migration basé sur cette technologie. « Les ressources de votre entreprise pourraient être mises à rude épreuve durant cette période. Discutez avec un spécialiste en la matière pour prendre une décision éclairée et pour déployer une stratégie de commerce électronique qui correspond à vos aspirations », conclut Alex Fortin, cofondateur de Molsoft.