« Mon mandat: accroitre les relations économiques avec le Sud-Est américain »
Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec|Mis à jour le 12 juin 2024David Bruce Weiner a travaillé pour le Service extérieur du Canada pendant 30 ans. Délégué du Québec à Atlanta depuis mai 2021, il exerce son mandat auprès des sept États du Sud-Est américain.
Le MRIF a récemment dévoilé sa Stratégie territoriale pour les États-Unis, qui présente le Sud-Est comme un territoire prioritaire de l’action du Québec. Qu’est-ce qui motive cette orientation stratégique?
Au cours des dernières décennies, la région du Sud-Est a connu une transformation spectaculaire avec l’émergence de pôles économiques et culturels majeurs, dont Atlanta, Miami, Raleigh et Nashville.
En 2020, elle comptait plus de 63 millions d’habitants, soit environ 19 % de la population américaine. Les futurs chefs de file politiques et économiques viendront d’ici. Il est important de les sensibiliser dès maintenant à l’importance de la relation canado-américaine.
Plusieurs indicateurs économiques militent également en faveur d’une présence accrue. La croissance annuelle moyenne du PIB de la Géorgie, de la Floride et de la Caroline du Sud est de plus de 3 % par an depuis 2016. Le Sud-Est est la région des États-Unis où les exportations québécoises connaissent la plus forte croissance. En 2020, elle absorbait plus de 15 % de nos exportations américaines. L’aéroport d’Atlanta est aussi le plus fréquenté au monde et le siège social de Delta Air Lines, la plus grande compagnie aérienne au monde en matière de revenus et de capitalisation boursière, s’y trouve.
Le Québec est présent à Atlanta depuis 1978. Si vous deviez nous apprendre une chose sur cette ville, quelle serait-elle?
Peu de gens savent qu’environ 70 % des transactions par cartes bancaires aux États-Unis sont traitées à Atlanta. On y retrouve NCR, Equifax et Worldpay, ce qui génère d’importantes occasions d’affaires dans les secteurs des technologies financières (fintech) et de la cybersécurité.
Aux États-Unis, les principaux investissements manufacturiers dans le secteur automobile se font désormais dans la région du Sud-Est. Comment voyez-vous la croissance de cette industrie?
On retrouve ici les sièges nord-américains ou américains de constructeurs allemands et japonais. L’électrification des transports recèle des potentiels énormes pour les entreprises souhaitant se tailler une place dans les chaînes d’approvisionnement de ces fabricants. Plusieurs composantes devront être adaptées à la motorisation électrique. On s’attend aussi à des investissements importants dans les technologies de batterie. Le Québec entend s’impliquer activement dans le développement d’une filière nord-américaine.
L’intégration de l’intelligence artificielle dans la gestion des marchandises et les technologies de transport autonome est également une tendance forte.
Quelle est votre perception du positionnement des entreprises québécoises dans le Sud-Est?
Des entreprises québécoises sont présentes dans la région, qu’on pense à Alimentation Couche-Tard, Polycor ou Medicago. Plusieurs occasions d’affaires demeurent toutefois inexploitées, car le territoire est méconnu des entrepreneurs. Les États du Sud sont certes plus conservateurs, mais la culture d’affaires y est dynamique et décontractée. L’important, c’est de bien analyser le marché avant de se lancer.