Énergies renouvelables au Brésil: plus de 80 milliards $ d’investissements attendus d’ici 10 ans
Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec|Mis à jour le 12 juin 2024Propulsé par la nécessité d’agir face à l’urgence climatique, le secteur des énergies renouvelables est l’un des plus dynamiques de l’économie mondiale.
Dans cette course vers la carboneutralité, le bilan énergétique du Brésil se démarque avantageusement : l’accès à l’électricité est presque assuré dans tout le pays et les énergies renouvelables répondent à près de 45 % de la demande d’énergie primaire, ce qui fait de l’économie brésilienne l’une des plus sobres en carbone.
En 2021, les nouveaux investissements en énergies renouvelables se sont élevés à plus de 11,5 milliards $. La stratégie d’attraction d’investissements étrangers du Brésil en fait d’ailleurs un secteur prioritaire. Celle-ci est soutenue par plusieurs modernisations législatives qui accélèrent la libéralisation du marché de l’électricité et contribuent à offrir un environnement d’affaires plus stable. En juillet dernier, le gouvernement fédéral brésilien a lancé un processus visant à accroitre la privatisation d’Eletrobras, la plus importante entreprise du secteur électrique d’Amérique latine. La participation de l’État devrait ainsi passer de 60 % à 45 % et accroitre la capacité d’investissement de l’entreprise.
La diversification du portefeuille énergétique brésilien est fortement encouragée par l’État, qui réalise que la prédominance de l’hydroélectricité met le pays à risque. Le Brésil a effectivement frôlé la crise énergétique à l’été 2021 alors que ses réservoirs ont été drainés par une sécheresse historique. Quelque 95 % des enchères destinées à développer le secteur électrique sont maintenant affectées aux parcs éoliens et solaires.
Le Brésil possède déjà la plus grande capacité éolienne d’Amérique du Sud avec plus de 19 gigawatts (GW) installés. Selon l’Association brésilienne de l’énergie éolienne, ABEEólica, son potentiel de production s’élèverait toutefois à 500 GW. La production solaire est celle dont la croissance est la plus rapide. Les investissements dans cette filière devraient s’élever à 20 milliards $ américains d’ici 2030.
Un terrain prometteur pour les entreprises québécoises
Les dynamiques qui caractérisent le marché électrique brésilien montrent beaucoup de similarités avec celles du Québec puisque le Brésil est également le deuxième plus grand producteur d’hydroélectricité au monde. Tout comme au Québec, son système repose sur un vaste réseau de transport qui relie les centrales hydroélectriques aux centres urbains. En plus des infrastructures inhérentes aux nouveaux projets, la modernisation du réseau devrait s’accélérer au cours des prochaines années.
« Le potentiel est énorme et implique toute la chaine d’approvisionnement », explique le directeur du Bureau du Québec à São Paulo (BQSP), Jason Naud.
« La complexité réglementaire du Brésil ne devrait pas décourager les investisseurs et les exportateurs », poursuit-il. En collaboration avec Investissement Québec International, l’équipe du BQSP soutient les entreprises québécoises en leur fournissant des informations stratégiques, dont celles ayant trait aux meilleures pratiques d’implantation et aux options de financement, ainsi qu’en favorisant les mises en relation avec les grands donneurs d’ordres et les acheteurs potentiels. Récemment, le BQSP a appuyé l’implantation au Brésil de l’entreprise québécoise OPAL-RT, spécialisée notamment en systèmes de simulation pour les réseaux électriques.