La pandémie aura laissé d’importantes traces sur le mieux-être des employés. Le retour graduel au bureau est donc l’occasion idéale pour les organisations de mettre en œuvre des stratégies et s’équiper d’outils visant à favoriser une meilleure santé mentale de leurs travailleurs.
« Les entreprises doivent mettre l’accent sur la prévention et l’intervention précoce en matière de santé mentale. Dans le contexte actuel de pénurie de main d’œuvre, et alors que les travailleurs ont affronté différentes épreuves depuis plus de deux ans, il est d’autant plus important pour les organisations de s’assurer que leurs employés sont en santé et productif au travail », fait valoir Olivier Pagé, directeur des opérations, Gestion de l’invalidité, Croix Bleue Medavie.
Pandémie oblige, les problèmes de santé mentale comme le stress et l’épuisement professionnel se sont accrus et sont en effet devenus un enjeu majeur chez les employés et au sein des organisations. À preuve : l’Indice de santé mentale des Canadiens s’avérait négatif pour un 23e mois consécutif en début d’année et demeure plus de 10 points sous le score de référence antérieur à 2020, selon la firme Synervie. En décembre dernier, plus du tiers (35 %) des membres de la population active au pays était en situation d’épuisement, constatait pour sa part une étude menée par Recherche en santé mentale Canada.
Voilà pourquoi les entreprises doivent implanter une culture organisationnelle et des stratégies qui soutiennent davantage la santé mentale. « Les gestionnaires sont en première ligne pour reconnaître les signes avant-coureurs de détresse. Ils doivent être suffisamment formés et informés pour être en mesure d’encourager les conversations franches avec les employés et de savoir les guider vers les outils et les ressources nécessaires qui sont mis à leur disposition. Ça peut faire une grande différence afin d’empêcher une situation de s’aggraver et ainsi prévenir les problèmes d’absentéisme et les longues périodes d’invalidité », souligne Olivier Pagé.
Il existe d’ailleurs un éventail de solutions pour prévenir et intervenir en santé mentale dans les milieux de travail. Du programme d’aide aux employés et leur famille, jusqu’à la couverture de soins pratiqués par des professionnels en santé mentale, chaque employeur peut arriver à bâtir son coffre d’outils.
Les employeurs ont aussi de plus en plus accès à des technologies numériques. À titre d’exemple, le service de thérapie cognitivo-comportementale sur Internet (TCCI) offert par Croix Bleue Medavie permet d’obtenir un traitement cliniquement éprouvé pour les symptômes légers ou modérés associés à la dépression et à l’anxiété, au moyen d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un appareil mobile, et ce partout et en tout temps. Ce service fournit également du soutien et des conseils d’un thérapeute et d’un plan de traitement personnalisé qui comprend du matériel éducatif et des vidéos.
Les entreprises qui souhaitent appuyer les employés souffrant de problèmes de santé mentale doivent aussi mettre en place des cultures et des politiques d’intolérance contre la discrimination et la stigmatisation à leur égard.
« Il y a une plus grande acceptabilité sociale aujourd’hui, grâce notamment à des initiatives comme Bell Cause pour la cause, et les entreprises doivent s’assurer que les gens qui ont des problèmes de santé mentale ne souffrent pas non plus de culpabilité ou de jugements négatifs », indique Olivier Pagé.
Les organisations doivent aussi s’assurer d’identifier les facteurs de risque, comme par exemple l’environnement ou la charge de travail, qui peuvent engendrer des problèmes de santé mentale chez les employés ou rendre plus difficile leur retour au travail.
Le bien-être des employés, à n’en pas douter, doit devenir une priorité pour les dirigeants. D’autant que certaines études démontrent que le stress et l’épuisement professionnel sont les principales raisons qui poussent les employés à envisager de quitter leur emploi. Le coût financier pour une entreprise peut aussi être très élevé : les problèmes de santé mentale coûteraient à l’économie mondiale 1000 milliards de dollars par an en perte de productivité, estime l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
En adoptant de meilleures pratiques, les dirigeants peuvent donc transformer le lieu de travail en un environnement plus sain et sécuritaire… mentalement.