Une start-up qui ne plaisante pas avec le jeu


Édition du 21 Mai 2016

Une start-up qui ne plaisante pas avec le jeu


Édition du 21 Mai 2016

Après en avoir développé le concept, Affordance Studio a amorcé, depuis quelques semaines, la production du jeu éducatif qui complétera la future exposition permanente du Centre des sciences de Montréal, dont le thème est gardé jalousement secret. La PME montréalaise d'une douzaine d'employés doit sortir en septembre prochain ce jeu qui utilise plusieurs médias et qui est tissé autour d'une intrigue post-apocalyptique sur fond d'épidémie.

Un volet sera accessible partout dans le monde par Internet, tandis qu'un autre ne fonctionnera qu'à l'intérieur de l'établissement en interaction avec l'exposition, qui devrait être inaugurée au début de 2017. L'INRS-Institut Armand-Frappier et Parcs Canada collaborent au projet pour les informations scientifiques greffées au récit. «Nous sommes les experts qui mettons au point la technologie. Mais le contenu du jeu vient des partenaires», explique Pascal Nataf, président d'Affordance Studio.

Son entreprise a décroché ce contrat de 250 000 $, financé par le Musée virtuel du Canada, à la suite d'un appel d'offres lancé par le Centre des sciences à la fin de l'été 2015. Il s'agit d'une entrée d'argent considérable pour la PME, qui a déjà atteint un chiffre d'affaires de 500 000 $ à sa deuxième année d'existence, en 2015.

Misant sur l'engouement pour les jeux sérieux, Affordance Studio a démarré de manière fulgurante à l'aide d'un modèle d'entreprise plutôt rare dans le domaine, basé à la fois sur la livraison de services et la création de produits. «C'est un modèle assez difficile à monter et à équilibrer, mais il a beaucoup d'énergie et il réussit à financer ses titres», commente Marc Beaudet, mentor de Pascal Nataf et président du studio Turbulent. Il se dit impressionné par la vitesse avec laquelle l'envol d'Affordance Studio a été piloté.

Faire d'une pierre deux coups

Dès le départ, la PME et ses quatre cofondateurs ont participé à tous les concours de jeunes entrepreneurs auxquels ils étaient admissibles, décrochant ainsi 125 000 $ en bourses et 50 000 $ en prêts. Ils se sont installés au Technohub, à Saint-Laurent, qui propose des baux à court terme de trois mois renouvelables pour les start-up. Après avoir réussi à équilibrer son budget dès la première année, Affordance Studio a encaissé un bénéfice de 75 000 $ l'année dernière.

«On a toujours une approche mixte, dans laquelle on propose des services. Mais derrière tout ce qu'on développe, il y a une technologie qu'on peut valoriser par la suite», précise Pascal Nataf. Ainsi, lorsqu'elle signe un contrat pour un service, la PME s'assure que le code qu'elle développera lui appartiendra. Par exemple, pour faciliter la production du jeu pour le Centre des sciences, l'entreprise a créé un module de bandes dessinées interactives dont elle pourra se servir dans ses prochains projets.

M. Nataf dit avoir suivi les conseils de Marc Beaudet au sujet du coût d'opportunité. Devant chaque mandat potentiel, la PME calcule dans une grille en quoi ce contrat peut lui apporter de l'argent, du plaisir et une technologie à développer. Affordance Studio a été guidée par ce principe lors de sa participation à l'événement Hyperliens, où elle avait proposé une application de jeu-questionnaire à Québecor Média. Cette dernière cherchait une idée pour animer les panneaux numériques de ses abribus. Québecor Média a retenu le concept, mais le projet s'est retrouvé mis en veilleuse. «À ce moment, on savait très bien qu'il y avait un jeu qu'on pouvait réutiliser», affirme M. Nataf.

En effet, une licence d'utilisation de la plateforme, qui a coûté 100 000 $ à développer, a été vendue des dizaines de milliers de dollars au DigiHub de Shawinigan pour le Centre d'excellence en efficacité énergétique (C3E). Ce dernier souhaite s'en servir pour un jeu-questionnaire visant à sensibiliser l'utilisateur aux enjeux de l'empreinte écologique. Horizons Canada a aussi acheté une licence au début du mois de mars pour un usage interne.

Affordance Studio vient en outre de mettre la touche finale à son jeu Ready to Negociate, conçu pour apprendre une langue seconde à l'aide d'une simulation de négociation. Une licence a été vendue pour des dizaines de milliers de dollars à l'organisme Learn, qui le distribuera dans près de 300 écoles anglophones du Québec. Le marché des commissions scolaires francophones reste plus difficile à percer. Affordance Studio travaille en ce moment avec Alice and Smith et Ululab, deux autres boîtes spécialisées dans les jeux vidéo éducatifs, en vue de créer un fonds pour rendre son produit plus accessible aux élèves du Québec.

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