La deuxième vie de la Boulangerie St-Méthode

Publié le 17/10/2011 à 11:35, mis à jour le 21/10/2011 à 13:32

La deuxième vie de la Boulangerie St-Méthode

Publié le 17/10/2011 à 11:35, mis à jour le 21/10/2011 à 13:32

On ne donnait pas cher de la Boulangerie St-Méthode. Après avoir frôlé la faillite en 2005, l'entreprise familiale d'Adstock, en Beauce, donne une leçon à ses concurrents. Une histoire à rebondissements.

Il y a des déclarations assassines qui, au lieu de décourager leur cible, la gonflent à bloc. Quand les frères Faucher, de la Boulangerie St-Méthode, installée dans la petite municipalité d'Adstock, près de Thetford Mines, se sont fait dire qu'il n'y avait pas de place pour eux dans l'industrie du pain, ils n'ont eu qu'une seule envie : prouver aux sceptiques qu'ils avaient tort.

C'était au tournant du millénaire, alors que les petites boulangeries se faisaient absorber par les grosses. Cependant, les frères Faucher ont voulu résister et suivre les traces de Gadoua, qui a su croître et rayonner dans toute la province avant de se faire avaler par Weston en 2004.

Au pari de la croissance, la boulangerie de Chaudière-Appalaches a failli tout perdre il y a six ans, mais elle s'est depuis relevée avec aplomb. Aujourd'hui troisième dans un marché québécois dominé par Weston et Canada Bread (Pom, Bon Matin), qui détiennent 90 % du marché, St-Méthode gruge des parts à ces géants grâce à ses pains santé. Au cours des dernières années, elles ont doublé, passant de 4 % à 8 %. L'ascension continue : le chiffre d'affaires frôle les 40 millions de dollars, et les ventes au premier trimestre de 2011 ont bondi de 28 %.

"Nous sommes la seule entreprise dont les ventes augmentent de manière significative", affirme fièrement le directeur général, Benoît Faucher, assis dans son étroit bureau beige et sans décoration, adjacent à la boulangerie.

Sa fierté, c'est de diriger la seule boulangerie québécoise qui possède un réseau de distribution provincial, ce qui lui permet de fournir toutes les grandes chaînes d'alimentation.

"Ce qui m'impressionne, dit le conseiller-expert en boulangerie Mario Fortin, de Forma-lab, c'est qu'ils soient capables de faire ça à partir de nulle part. Adstock, c'est loin des autoroutes ! Ça leur coûte cher en transport, si on les compare à une entreprise de Montréal où se trouve le principal marché. Et l'hiver, ce n'est pas un cadeau ! Mais ils sont partout dans la province avec du pain frais chaque jour."

Pour y parvenir, les boulangers d'Adstock ont créé une division transport et contrôlent une flotte de 25 camions, en plus de faire appel à des sous-traitants. Une orientation à laquelle le fabricant de beurre Joseph Faucher et son épouse Mariette Robert n'auraient sans doute jamais pensé quand ils ont mis la boulangerie familiale sur pied, à temps perdu, en 1947.

"Ceux qui n'ont pas pris d'expansion ont fermé ou ont vu leur chiffre d'affaires baisser, note leur fils Benoît, l'avant-dernier des six frères Faucher. Ils se sont cantonnés à un petit marché et sont désormais de très petites entreprises. Or, pour moi, devenir toujours plus petit, c'est l'équivalent d'une mort lente."

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