L'artiste devenue entrepreneure

Offert par Les Affaires


Édition du 24 Octobre 2015

L'artiste devenue entrepreneure

Offert par Les Affaires


Édition du 24 Octobre 2015

Par Pierre Théroux

Caroline Néron, présidente de Caroline Néron. [Photo : Jérôme Lavallée]

SOMMAIRE DU DOSSIER

Fonceuse, ambitieuse, confiante... Voilà autant d'attributs qui ont permis à Caroline Néron d'obtenir autant de succès. Sans oublier ce brin de naïveté, avoue-t-elle. «Je me suis lancée dans le vide, sans contrainte de plan d'affaires. Si je m'étais fiée aux chiffres plutôt qu'à mon instinct, j'aurais été plus craintive et je n'aurais pas pris tous ces risques», dit Caroline Néron, qui se souvient de ces moments où son entourage et des conseillers financiers prédisaient son échec.

À l'automne 2008, l'actrice et chanteuse mettait sa carrière en veilleuse pour se consacrer à son entreprise de création de bijoux. En 2013, elle se hissait au 11e rang au Canada et en première place au Québec dans le classement PROFIT 500 des entreprises à croissance rapide. Elle devenait ainsi «la première femme à se retrouver à la tête de ce classement au Québec», dit-elle fièrement, avec le regard déterminé de celle qui entend poursuivre sur sa lancée.

«Il n'y a pas de limites», dit Caroline Néron, en citant l'exemple de Jessica Simpson, cette autre chanteuse et actrice qui a développé la marque éponyme de vêtements, d'accessoires et de produits de beauté aux États-Unis, dont les revenus annuels dépassent le milliard de dollars.

«À terme, je pourrais aussi me lancer dans la création de chaussures, de foulards et de maquillage.» En 2014, elle a d'ailleurs élargi sa gamme de produits en lançant une nouvelle ligne de sacs à main, de même que des accessoires de mode (linges à bijoux, pinces à cravates) et des parfums pour femmes et hommes, auxquels viennent de s'ajouter des lunettes de soleil. Craint-elle de trop s'éparpiller ? «Non, pas du tout ! Je connais très bien le marché, étant moi-même une acheteuse compulsive», répond avec assurance celle qui dirige une équipe de 160 personnes «s'en allant vers 250».

À l'assaut du marché nord-américain

Après 10 ans d'existence, l'entreprise de Caroline Néron compte près de 20 boutiques situées dans des centres commerciaux et une soixantaine de points de vente au Québec, où elle ne compte pas ouvrir plus de magasins. Depuis l'année dernière, ses bijoux sont offerts aux Galeries Lafayette à Paris, où elle a installé un bureau avec salle d'exposition à l'automne 2012 afin de s'attaquer au marché européen. Une entente signée avec les boutiques Cadenzza, un concept exploité par le Groupe Swarovski, lui permet d'ailleurs d'avoir une présence dans quelque 80 points de vente en Europe et en Asie.

Forte de cette réussite, Caroline Néron fera une percée ailleurs au Canada, alors qu'elle ouvrira en mars sa première boutique dans l'immense centre commercial du West Edmonton Mall. Elle se lance aussi à l'assaut du marché américain. Au début de l'été, ses créations faisaient leur entrée chez Kleinfeld, une célèbre boutique new-yorkaise de 3 000 m² qui offre la plus vaste collection de robes de mariée du monde.

«La marque est forte et on est assez mature pour percer le marché américain», juge Mme Néron, qui ne compte plus les voyages aux États-Unis au cours des derniers mois, où elle a amorcé des discussions avec des hôtels et autres détaillants.

Sa stratégie de commercialisation et marketing prend aussi la forme du simple porte-à-porte, lorsqu'elle-même magasine. «Je mets mes bijoux. Quand j'entre dans une boutique et qu'on me complimente sur mes colliers ou mes boucles d'oreilles, j'en profite pour dire que c'est justement moi la designer et que j'en vends.»

Des boutiques en franchise

Le développement passera également par l'ajout de franchises. La chaîne en compte actuellement quatre au Québec et l'entrepreneure cherche activement des maîtres-franchiseurs qui lui permettraient d'accélérer son développement en Europe, en Asie et aux États-Unis.

«Je ne veux pas ouvrir une boutique à la fois.» D'autant que le défi du financement se pose aussi. «Je pourrais "ouvrir la machine" et ouvrir à la grandeur des États-Unis. Mais aucun banquier ne va me croire si je lui dis que mes revenus pourraient encore croître de 3 000 % d'ici cinq ans.»

Caroline Néron ne manque pas d'ambition. Elle caresse le rêve d'atteindre les 100 millions de revenus lorsqu'elle fêtera ses 45 ans. «C'est un objectif sans doute irréaliste, mais pas dans ma tête, affirme la femme d'affaires de 42 ans. Ça ne me fait pas peur, ça ne me rend pas nerveuse. Tant que je dors bien la nuit, que je ne fais pas d'insomnie, tout est possible !»

CAROLINE NÉRON
› Rang dans les 300 : 162
› Nombre d'employés : 160
› Croissance du nombre d'employés : 46,8 %

SOMMAIRE DU DOSSIER

1. Les 300 c'est...
2. Agrandir pour attirer plus de clients
3. Implanter de nouveaux systèmes informatiques
4. Rendre sa production encore plus efficace
5. Des stratégies payantes
6. Mille milliards... d'actif !
7. L'artiste devenue entrepreneure
8. Vaillancourt continue d'ouvrir ses horizons
9. Se relever et se diversifier
10. Faire sa place parmi les grands
11. Mini révolution dans le monde de la consultation
12. L'ADN d'un top recruteur
13. Des Y parlent à coeur ouvert
14. Durer à l'international

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