Titres en action: Eni, Resolute, TotalEnergies, Airbus, Toshiba
Nicolas St-Germain|Publié le 14 février 2022Voici une sélection d'annonces qui ont fait (ou vont faire) bouger les cours de ces entreprises.
Voici une sélection d’annonces qui ont fait (ou vont faire) bouger les cours de ces entreprises:
(Repassez nous lire de temps à autre
pour ne pas manquer de mise à jour)
ENI
Le groupe pétrolier et gazier italien Eni (ENI.BIT, 12,63 €) a annoncé vendredi son intention d’accélérer les étapes intermédiaires de sa transition verte visant à atteindre son objectif de neutralité carbone d’ici 2050.
La guerre en Ukraine « a créé de nouvelles menaces pour la sécurité énergétique que nous devons affronter sans renoncer à nos ambitions pour une transition énergétique équitable », a déclaré le patron d’Eni, Claudio Descalzi.
Dans son nouveau plan stratégique 2022-2025, présenté par Claudio Descalzi, Eni s’est fixé comme objectifs intermédiaires de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 35% d’ici 2030 par rapport à 2018 et de 80% jusqu’à 2040.
Dans son plan précédent, Eni visait -25% en 2030 et -65% en 2040.
Le groupe a confirmé vouloir atteindre la neutralité en termes d’émissions de gaz à effet de serre dans le secteur « upstream » (la production et l’exploration) d’ici 2030. La réduction d’émissions devrait atteindre 65% dans ce segment d’ici 2025.
Autre défi à relever depuis l’invasion de l’Ukraine par les troupes de Moscou: réduire la dépendance au gaz russe.
« Notre réponse immédiate à la crise actuelle a été d’utiliser nos alliances établies avec les pays producteurs pour trouver des sources d’énergie de substitution pour les besoins européens », a expliqué Claudio Descalzi.
Le PDG d’Eni s’est ainsi rendu notamment en Algérie fin février avec le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio pour s’entretenir avec les autorités d’une augmentation des fournitures de gaz.
Eni « est en mesure de mettre sur le marché plus de 14 000 milliards de pieds cubes de ressources gazières supplémentaires à court et moyen terme », a annoncé Claudio Descalzi.
Le groupe italien investira 7,7 milliards d’euros en 2022 et en moyenne environ 7 milliards d’euros par an d’ici 2025.
Au total 30% des investissements seront consacrés aux nouvelles énergies d’ici 2025, et ce taux montera à 60% en 2030, selon les objectifs fixés par le plan.
Eni a enregistré en 2021 un bénéfice net de 5,82 milliards d’euros, selon des comptes définitifs publiés jeudi, après avoir essuyé une perte abyssale de 8,63 milliards d’euros en 2020, année chahutée par la pandémie de Covid-19.
Ce bénéfice, dans un premier temps estimé à 6,12 milliards d’euros, a été revu à la baisse pour tenir compte du nouveau plan stratégique et d’une réévaluation des résultats d’Eni liés à sa participation dans la société italienne d’ingénierie pétrolière Saipem.
Produits forestiers Résolu (RFP, 15,21 $) a annoncé lundi avoir conclu deux acquisitions, faisant valoir que celles-ci amélioreraient la compétitivité de son secteur de produits du bois. Un des deux accords conclus par la société montréalaise vise l’achat de la participation de 50% qu’elle ne détient pas dans deux coentreprises avec Louisiana-Pacific pour une somme de 50 millions $. Ces deux projets produisent des poutrelles en I dans la région du Lac-Saint-Jean. Résolu exploite les installations tandis que Louisiana-Pacific en vend les produits. Cette dernière a accepté de rester le distributeur exclusif des produits du bois d’ingénierie provenant des deux installations, qui emploient 175 personnes. Résolu a aussi annoncé l’acquisition d’une centrale de cogénération de Boralex (BLX.TO, 32.69$) à Senneterre, pour une somme non précisée. L’acquisition de l’installation de 34,5 mégawatts, adjacente à une scierie de Résolu, maximisera l’utilisation de la biomasse de ses activités régionales, générera de l’énergie verte et créera une plateforme pour la croissance future dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue. Les acquisitions, qui sont assujetties à l’approbation des autorités réglementaires, devraient être conclues dans la première moitié de 2022 et seront financées au moyen de l’encaisse disponible de Résolu. « En acquérant la participation restante de 50 % dans le partenariat d’entreprises fabriquant des poutrelles en I, nous consolidons notre présence dans le segment attrayant et en pleine croissance des produits du bois d’ingénierie grâce à des actifs que nous connaissons bien et à une main-d’œuvre talentueuse et dévouée de plus de 175 personnes », a affirmé dans un communiqué le président et chef de la direction de Résolu, Rémi Lalonde.
Greenpeace a accusé lundi le groupe français TotalEnergies (TTE.PA, 51,04 €) de dissimuler «les effets réels sur le climat» de sa production d’agrocarburants à base d’huile de palme importée d’Asie dans sa raffinerie de La Mède. En avril, le tribunal administratif de Marseille avait demandé à TotalEnergies de revoir son étude d’impact concernant cette installation jugeant que le document présentait «une insuffisance» concernant «les effets sur le climat, compte tenu de l’utilisation de quantités très substantielles d’huile de palme et de ses dérivés». TotalEnergies a donc déposé une nouvelle étude d’impact en janvier, qui sera suivie d’une enquête publique. Dans une contre-expertise, Greenpeace France «dénonce la dissimulation par TotalEnergies des effets réels de sa production d’agrocarburants sur le climat et la poursuite, en parallèle, de l’importation massive d’huile de palme issue de la déforestation». Selon Greenpeace, l’huile de palme importée par TotalEnergies «ne provient pas d’une vingtaine de moulins», comme l’affirme l’entreprise, mais «d’une chaîne d’approvisionnement (…) qui induit le mélange d’ingrédients certifiés et non certifiés», et inclut «la production d’au moins 268 moulins.
Le loueur américain Aviation Capital Group (ACG) a passé une commande ferme de 20 avions A220 et la compagnie koweïtienne Jazeera de 28 A320 et A321, confirmant des protocoles d’accord signés fin 2021, a annoncé lundi Airbus (AIR.PA, 115,80 €) au premier jour du salon aéronautique de Singapour. Une commande ferme induit de premiers versements tandis qu’un protocole d’accord marque l’entente générale des deux parties sur le principe de la vente dont les détails doivent encore être précisés. La commande d’ACG pour 20 A220, appareils d’une capacité de 100 à 150 sièges, vient compléter la commande ferme du loueur pour 40 avions de la famille A320 annoncée le 30 décembre. Le dernier prix catalogue d’un A220 — jamais appliqué en raison des rabais consentis — s’élève à 81 ou 91,5 millions de dollars américains selon les modèles.
Le conglomérat japonais Toshiba (6502,T, 4 489 $JPY) a annoncé lundi la tenue d’une assemblée générale extraordinaire le 24 mars où ses actionnaires seront appelés à s’exprimer sur son projet de scission en deux entités indépendantes, tel que récemment modifié par le groupe. Ce vote sera toutefois “non contraignant”, a précisé Toshiba dans un communiqué, car il s’agira simplement dans un premier temps de “confirmer les avis” de ses actionnaires concernant sa réorganisation stratégique. Un vote contraignant sur la scission se tiendra “en 2023, une fois que les détails de la réorganisation stratégique seront finalisés”. Le PDG de Toshiba Satoshi Tsunakawa a déclaré qu’il espérait un taux d’approbation d’au moins 50% lors de la consultation du 24 mars, reconnaissant que les positions des actionnaires sur la scission étaient “partagées”. C’est un euphémisme: plusieurs grands actionnaires du groupe, qui compte bon nombre de fonds activistes étrangers, ont critiqué ce plan depuis son annonce en novembre dernier. Certains d’entre eux auraient préféré que Toshiba cherche plutôt à se faire racheter, totalement ou partiellement, afin de créer de la valeur plus rapidement.