« Ils ne me traitent pas bien en tant que républicain », a tweeté M. Trump mardi.
Twitter (TWTR) a affiché d’excellents résultats trimestriels et s’envolait en Bourse mardi, mais s’est retrouvé attaqué, avec virulence, par Donald Trump, le président américain réglant ses comptes avec le réseau social… sur Twitter.
Son titre gagnait 15,71%, à 39,77$ à la fermeture.
L’attaque du locataire de la Maison-Blanche n’a pas empêché les investisseurs de se précipiter sur le titre, qui bondissait de presque 9 % avant l’ouverture officielle de la Bourse.
« Ils ne me traitent pas bien en tant que républicain », a tweeté M. Trump mardi, quelques minutes après la publication des comptes trimestriels du réseau social, en réponse à une journaliste de la chaîne Fox Business qui affirmait que « la meilleure chose qui soit jamais arrivée à Twitter est Donald Trump ».
« Très discriminants, difficile pour les gens de s’inscrire. Suppriment constamment des comptes. Lourdes plaintes de beaucoup de personnes », a ajouté le président dans deux tweets matinaux, estimant que le réseau jouait « un jeu politique ».
Donald Trump n’a jamais caché sa défiance vis-à-vis des groupes technologiques, qui ont pour beaucoup historiquement plutôt affiché des sympathies démocrates.
Toutefois, il est maître dans l’art d’utiliser Twitter pour contourner la presse qu’il accuse de le maltraiter, y publier chaque jour ses humeurs et son point de vue sur une multitude de sujets pour galvaniser sa base, dont un grand nombre se trouvent parmi ses 59,9 millions d’abonnés.
Les accusations du locataire de la Maison-Blanche n’éclipsent pas la belle performance de Twitter, qui a affiché lors des trois premiers mois de l’année un nombre d’usagers quotidiens monétisables (mDAU) de 134 millions, contre 120 millions l’an dernier à la même époque, soit une hausse de 11,6 %.
Cet acronyme barbare recouvre les usagers qui viennent quotidiennement sur Twitter et qui utilisent la plateforme et des applications où ils peuvent être exposés à la publicité.
Cette nouvelle mesure représente « une proposition de qualité pour les publicitaires », estime Jasmine Enberg de la société de recherche eMarketer. Elle leur permet d’atteindre « une base d’utilisateurs engagés » bien que celle-ci soit moins grande lorsqu’on la compare aux autres plateformes.
Réduction des abus
Récente dans les résultats de Twitter, cette unité de mesure va remplacer définitivement au trimestre prochain le baromètre utilisé habituellement par le réseau social, à savoir le nombre d’usagers moyens mensuels.
Pour sa dernière apparition dans les résultats trimestriels de Twitter, celui-ci a été de 330 millions, en légère baisse par rapport à l’an dernier à la même époque, mais en progression de près de 3 % par rapport au trimestre précédent.
La progression du nombre d’utilisateurs quotidiens monétisables survient alors que le groupe affirme lutter plus activement contre les abus sur le réseau.
« Nous avons adopté une approche plus proactive dans la réduction des abus », a affirmé le PDG du groupe Jack Dorsey, estimant lors d’une conférence téléphonique qu’il s’agissait de la « priorité » de l’entreprise.
« Nous réduisons le fardeau imposé aux victimes et tentons de prendre, lorsqu’il est possible de le faire, des mesures avant que ces abus ne soient rapportés », a affirmé M. Dorsey.
Le groupe affirme qu’il supprime désormais davantage de tweets qui comportent des informations personnelles d’usagers grâce à des modèles d’intelligence artificielle.
Twitter a également fait état d’un chiffre d’affaires de 787 millions de dollars, supérieur aux estimations moyennes des analystes qui étaient de 775 millions de dollars, et d’une forte hausse de ses bénéfices. Ceux-ci se sont affichés à 191 millions de dollars contre 61 millions l’an dernier à la même époque.