Télécoms : comment y investir


Édition du 06 Juin 2015

Télécoms : comment y investir


Édition du 06 Juin 2015

Par Dominique Beauchamp
Pour certains analystes, leur riche évaluation freine le potentiel

L'engouement pour les dividendes fait en sorte que les titres de télécommunications ont rarement été aussi chèrement évalués, peu importe le ratio utilisé, indique Robert Bek, de Marchés mondiaux CIBC.

L'analyste craint que l'évaluation de ces titres ne soit déconnectée de leur performance fondamentale et que l'industrie ait connu ses meilleurs jours en Bourse.

«Leur appréciation des dernières années provient essentiellement d'une hausse de leur multiple d'évaluation, puisque les prévisions de bénéfices plafonnent ou baissent, même», dit-il.

Les fournisseurs de télécommunications s'échangent à un multiple de 7,7 fois le bénéfice d'exploitation prévu par rapport à une moyenne de 6,5 fois depuis cinq ans. Le multiple comparable de 7,4 fois pour les câblodistributeurs est aussi supérieur au multiple moyen de 6,6 fois depuis cinq ans. C'est l'étalon de mesure pour comparer ces titres entre eux.

Leur évaluation élevée les rend plus vulnérables qu'avant à toute hausse des taux d'intérêt ou encore à une concurrence plus sentie de la part d'un quatrième fournisseur national. Déjà, le secteur est stable depuis le début de 2015 par rapport au gain de 2,6 % du S&P/TSX pendant la même période.

M. MacDonald estime aussi que les investisseurs ne sont pas préparés au ralentissement inévitable du taux de croissance des dividendes, croissance à laquelle ils ont été habitués au cours des dernières années.

Pour d'autres, ils ont encore de bons rendements à donner

Si la direction des taux et le va-et-vient des grands investisseurs dictent le comportement des titres de télécommunications en Bourse, ces fluctuations à court terme importent peu pour l'investisseur qui cherche des revenus réguliers à long terme, croit Marie-Ève Savard, de Gestion d'actifs Manuvie.

La gestionnaire de portefeuille continue donc de jauger la performance de ces sociétés en fonction de leur croissance d'abonnés et de leur taux de désabonnement.

Les titres de télécommunications reviennent aussi dans les grâces de Vince Valentini, de Valeurs mobilières TD, qui recommande une répartition égale à celle du marché dans ce secteur, pour la première fois depuis juillet 2013.

Le nouvel encadrement du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) n'est pas aussi contraignant que prévu, dit-il.

Les fournisseurs de sans-fil établis s'activent déjà depuis deux trimestres à retenir leurs clients, avant l'échéance des contrats de trois ans désormais bannis.

Les coûts de rétention des clients augmentent, pour Rogers Communications en particulier, mais ces dépenses accrues se retrouvent déjà dans les prévisions de bénéfices d'exploitation des fournisseurs, avance M. Valentini.

À court terme, l'analyste de TD n'entrevoit pas de hausse marquée des taux d'intérêt ni de retour en masse des investisseurs vers les ressources, qui comprimeraient l'évaluation des titres de télécommunications.

Après tout, il y a un bon coussin de 2,6 % entre leurs dividendes moyens et le rendement de 1,6 % des obligations de 10 ans.

M. Valentini juge aussi peu probable que Wind Mobile lance une véritable guerre de prix qui déstabiliserait les fournisseurs de sans-fil établis d'ici 12 à 18 mois, même si la société se recapitalise ou s'allie à Québecor.

Le danger viendrait éventuellement si un géant étranger, comme AT&T, Verizon ou Iliad, mettait la main sur Wind Mobile pour en faire un quatrième fournisseur plus agressif. Néanmoins, un tel scénario lui semble bien peu probable, du moins d'ici deux à trois ans.

M. MacDonald est moins optimiste que son collègue en ce qui concerne les perspectives de croissance future des fournisseurs établis. Il s'attend à ce que Wind Mobile et Québecor mènent une plus chaude lutte qu'avant pour les clients de services sans fil.

Grâce à la baisse prochaine des frais d'itinérance que les grands fournisseurs exigent aux plus petits et au bon prix payé pour leurs fréquences sans fil, Wind et Québecor seront en mesure d'offrir des forfaits sans fil très concurrentiels pour cibler les grands consommateurs de données et de vidéos.

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