Paris sous le seuil des 3.000 points

Publié le 05/09/2011 à 13:11

Paris sous le seuil des 3.000 points

Publié le 05/09/2011 à 13:11

Par AFP

La Bourse de Paris a cassé lundi à la baisse le seuil psychologique des 3.000 points, pour la première fois depuis deux ans, à l'issue d'une nouvelle débâcle (-4,73%) provoquée par les incertitudes sur l'évolution de l'économie mondiale et la crise de la dette en zone euro.

A la clôture, l'indice vedette CAC 40 a abandonné 148,99 points pour s'inscrire à 2.999,54 points, terminant sous les 3.000 points pour la première fois depuis le 10 juillet 2009.

"C'est la débandade, la chute libre. La confiance est aux tréfonds et personne ne fait quoi que ce soit pour rassurer", commentait Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.

L'indice parisien a cédé en cours d'après-midi plus de 5%, avant de se redresser légèrement mais dans un climat de nervosité extrême. Il n'a toutefois pas réussi à se maintenir au-dessus du seuil des 3.000 points et a de nouveau chuté en fin de séance.

Dès son ouverture, le marché parisien était mal orienté accusant toujours le coup du mauvais chiffre sur l'emploi américain --qui l'avait déjà fait chuter vendredi-- et qui a renforcé les craintes d'une récession de la première économie mondiale.

A cela se sont ajoutés les doutes grandissants sur la situation en Europe et notamment sur celles de la Grèce et de l'Italie. La Grèce ne parvient pas à réduire son déficit ni à améliorer sa croissance comme prévu, mettant en danger son deuxième plan de sauvetage concocté par l'Union européenne.

Bruno Cavalier, économiste chez Oddo Securities, estime d'ailleurs que ce "deuxième plan d’aide à la Grèce est mort-né. La Grèce a déjà dérapé par rapport aux nouveaux objectifs de déficit".

Quant à l'Italie, elle souffre d'une crise de confiance et les doutes s'accumulent sur sa capacité à juguler son déficit. Le marché s'attend par ailleurs à une prochaine dégradation de la note de ce pays par les trois grandes agences de notation, selon une analyse de la Société Générale.

"Les investisseurs n'ont aucune raison d'investir" actuellement dans les marchés actions, a fait remarquer M. de Villepion.

"Nous sommes dans une dynamique de marché proche de celle de l'automne 2008", quand régnait la psychose déclenchée par la crise des "subprime", a indiqué Patrick Jacq, stratégiste obligataire à la BNP Paribas. "Tout le monde va dans le même sens et se réfugie vers les obligations à long terme allemandes", a-t-il souligné.

Le fameux Bund allemand à 10 ans recueille toutes les faveurs des investisseurs et son rendement, qui évolue en sens inverse du prix, a fléchi sous la barre des 2%, du jamais vu.

Les banques ont été une nouvelle fois les grandes perdantes de la séance, soumises à un faisceau de mauvaises nouvelles.

Premières victimes de la crise de la dette, elles ont en outre été affectées par une plainte déposée aux Etats-Unis pour des fraudes sur des crédits immobiliers à risque ("subprime") et par les propos de la directrice générale du FMI Christine Lagarde qui a estimé que les établissements bancaires avaient besoin d'être recapitalisés.

La Société Générale a dégringolé de 8,64% à 20,25 euros, signant la plus forte baisse du CAC 40. BNP Paribas a perdu 6,34% à 31,30 euros, Crédit Agricole 5,51%, à 5,84 euros et Natixis 5,68%, à 2,55 euros.

Les valeurs dépendantes de la conjoncture ont été très chahutées à l'image des automobiles comme Peugeot (-7,08% à 18,45 euros), Renault (-6,44% à 24,77 euros).

Aucune valeur du CAC 40 ne s'est inscrite dans le vert. Et parmi celles du SBF 120 seule Rhodia a terminé tout juste à l'équilibre (+0,06%).

Autre preuve de la crise de confiance sur le marché action: les opérations programmées sont reportées. Foncière des Régions (FDR) a ainsi dû renoncer in-extremis à un rapprochement avec une autre foncière à cause des "conditions de marché actuelles".

À la une

Les proches aidants, l’angle mort de l’équilibre travail-famille

Mis à jour il y a 49 minutes | Catherine Charron

RHÉVEIL-MATIN. Les employeurs semblent mal comprendre leur réalité.

Bourse: la Banque Royale fait trembler le marché des actions privilégiées

BALADO. La Banque Royale envoie un signal clair qu'elle pourrait racheter toutes ses actions privilégiées.

Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l'ouverture vendredi 19 avril

Mis à jour il y a 9 minutes | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les marchés mondiaux battaient en retrait vendredi matin.