«Les données montrent clairement que la faillite de General Motors, annoncée lundi, était déjà prévue par les marchés boursiers. L’annonce de la nouvelle a été complètement ignorée, même si les fournisseurs de pièces ont été durement touchés», analyse Charles Huot, directeur-général actions institutionnelles chez BMO Marchés des capitaux.

Ce dernier précise que le titre de Magna International a perdu 10% de sa valeur cette semaine, ce qui est l’une des pires performances de l’indice S&P/60, bastion des grandes capitalisations à la Bourse de Toronto. «Il faut dire que Magna est aussi impliquée dans la réorganisation de la filiale de GM, Opel, en Europe. La société canadienne conçoit des pièces pour BMW et Volkswagen en Europe et ces deux entreprises sont plutôt froides à l’idée que leur partenaire devienne également un concurrent», dit-il.

Les marchés ont également bien accueilli les données américaines sur l’emploi pour le mois de mai. L’économie a perdu «seulement» 345 000 emplois en mai, alors que les analystes prévoyaient la suppression de 520 000 emplois.

Le Dow Jones a gagné, 3,09% durant la semaine, par rapport à 2,28% pour le S&P/500 et 4,23% pour le Nasdaq.

À Toronto, l’indice S&P/TSX a bien fait grâce aux secteurs de l’énergie et des métaux de base car les récentes données économiques montrent que la récession américaine perd de sa vigueur, ce qui pourrait relancer la demande sous peu. L’indice a gagné 1,92% sur la semaine.

Vendredi

Durant la séance de vendredi, les marchés américains sont demeurés relativement stables alors que la Bourse de Toronto a terminé la journée sur un gain de 92 points (0,88%) à 10 569.

Le Dow Jones a clôturé la séance en hausse de 12 points (0,15%) à 8 763, alors que le S&P/500 a reculé de 2 points (0,25%) à 940. Le Nasdaq est quant à lui demeuré stable à 1 849 points.

Le dollar canadien a connu une dure journée, perdant 1,81 cent à 89,35 cents américains.

«La semaine prochaine, on surveille attentivement une réunion des pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) qui traitera de leurs expansions. Un des sujets mis de l’avant sera de se dissocier de la devise américaine pour mettre de l’avant leurs devises locales. À long terme, une telle décisions affaiblirait le dollar américains», explique Charles Huot.

Le prix du pétrole brut pour livraison en juillet a terminé la journée sur une baisse de 37 cents (0,54%) à 68,49 dollars américains au New York Mercantile Exchange (Nymex) après avoir brièvement franchi la barre des 70 dollars en cours de séance.

«Durant la semaine, le prix du brut a progressé de 3% alors que celui du gaz naturel a reculé de 10%. Il y a donc de gros débats qui se créent, à savoir si les investisseurs doivent profiter de la faiblesse du gaz ou miser sur la progression du pétrole», raconte Charles Huot.

Ce dernier explique que les É-U ont découvert de nombreuses réserves de gaz naturel dernièrement, ce qui fait que le pays serait autosuffisant pour les 100 prochaines années. «À long terme, le gaz naturel pourrait se substituer au charbon dans les centrales électriques, ce qui permettrait au pays de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, à court terme, cela crée une pression énorme sur la ressources», dit-il.

Le prix de l’or a terminé la journée sur une baisse de 20 dollars (2,01%) à 963 dollars américains.