Les marchés : la Bad Bank redonne le moral

Publié le 28/01/2009 à 00:00

Les marchés : la Bad Bank redonne le moral

Publié le 28/01/2009 à 00:00

Par Olivier Schmouker

À 16h, le S&P/TSX gagnait 149 points, à 8 908 points. L'indice torontois a bénéficié d'une progression de 3,5% des institutions financières.

Idem à Wall Street, où les banques ont dynamisé les marchés. Le S&P500 a progressé de 27 points, à 872 points : les financières ont vu leur valeur bondir de près de 13% dans la journée! Le Dow Jones a pris 198 points, à 8 373 points, grâce à la hausse de 9% des financières et de 3,5% des entreprises technologiques. Et le Nasdaq a gagné 53 points, à 1 558 points, grâce à l'avancée de 5% des financières.

Ainsi, le titre de Wells Fargo bondissait ce matin de 20%, et ce même si elle a reconnu avoir enregistré de lourdes pertes à la suite de son acquisition de Wachovia. Bank of America progressait de 14%, Citigroup de 17%, Goldman Sachs de 7%, Morgan Stanley de 9% et JP Morgan de 8%.

Cette euphorie s'est également ressentie en Europe. Un exemple : le CAC40 de la Bourse de Paris, qui a clôturé avec une progression supérieure à 4% et ainsi repassé au-dessus de la barre des 3 000 points.

Grâce à une rumeur

Ces hausses proviennent d'une rumeur : le gouvernement américain pourrait prochainement annoncer la création d'une banque contrôlée par l'État, que l'on nomme déjà la Bad Bank.

Cela débarrasserait les institutions financières du boulet que représentent leurs actifs dits «toxiques» : certains analystes estiment que le gouvernement américain pourrait ainsi prendre à sa charge 1 000 milliards de dollars américains de mauvais actifs, selon MarketWatch.

«Si cette Bad Bank voit le jour, les autres banques pourront alors se remettre à jouer leur rôle d'intermédiaire dans l'économie. Le système financier de prêts, qui est actuellement quasi-gelé, pourra refonctionner à plein», commente Louis Chasles, gestionnaire de portefeuilles, de la Banque TD.

Des inquiétudes demeurent

Faut-il s'attendre à une semaine entière de bonnes nouvelles boursières? M. Chasles ne le pense pas : «Attendons de voir à quoi ressemblera cette Bad Bank. Par exemple, on peut se demander si elle sera en mesure d'être gérée en toute indépendance, sans pression politique. Ou encore, ne risque-t-elle pas de déclencher une sorte de nationalisation de la dette américaine, et par suite des opérations financières?»

De plus, les mauvaises nouvelles ne sont pas terminées à court terme. Un exemple : les prochaines annonces de résultats trimestriels des grandes entreprises américaines. «Pour l'instant, 154 des 500 entreprises du S&P500 ont dévoilé leurs résultats. Or, 30% d'entre des résultats étaient de mauvaises nouvelles, dont le quart étaient plus mauvaises que ce qui était attendu, ce qui est un sommet jamais vu selon Merrill Lynch», explique M. Chasles.

«Toutefois, à la TD, nous sommes optimistes à moyen terme. La reprise pourrait se faire sentir dès la fin de 2009, si bien que les marchés afficheraient de meilleurs résultats en 2009 que l'an dernier. C'est bien simple : il y a de la lumière au bout du tunnel, et ce n'est pas un train !», dit-il.

Le huard s'apprécie

Par ailleurs, le dollar canadien a gagné 1 cent dans la journée face à la devise américaine : il valait 82,30 cents américains à 16h.

Quant au pétrole, le baril de brut valait 41,93 dollars américains au Nymex, en progression de 1,4%.

De son côté, l'once d'or valait 890 dollars américains à Londres, en baisse de 1,3%.

Visionnez la revue des marchés de Louis Chasles de chez TD Waterhouse :

 


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