Déjà malmenés en début de journée, les indices boursiers ont plongé quand Tim Geithner a prévenu que la stratégie de l’administration américaine «sera coûteuse, impliquera des risques et prendra du temps».

Déçus par ce discours, les investisseurs ont fui les marchés et le Dow Jones a piqué du nez pour clôturer à 7889 soit une baisse de 381 points, ou 4,62%. Le S&P500 a aussi reculé de 5,07% à 825 points et le Nasdaq a perdu 4,19% à 1524 points.

Ce sont les financières qui sont les plus rudement touchées, notamment Bank of America et Citigroup.

«Les investisseurs s’attendaient à trop du plan de Tim Geithner», pense Carlos Leitao, économiste en chef à la Banque Laurentienne, «la déception provient surtout du manque de détails sur la mise en œuvre du plan, notamment des prix auxquels les actifs toxiques vont être achetés».

La question d’évaluation des actifs demeure le principal obstacle à ce plan. En l’absence d’un marché actif pour ces titres, les repères sont faussés. «Imposer des prix trop bas équivaut à pénaliser les banques et à les exclure du plan de sauvetage. Concéder à des prix trop élevés entrainerait des cadeaux trop larges aux banques. L’équilibre est difficile à trouver mais en publiant un premier barème, le plan Geithner fait un pas dans la bonne direction», ajoute Carlos Leitao.

Toronto a emboîté le pas à New York et le TSX perdait 2,54% à 8817 points.

En Europe, c’est également le doute qui prévaut et le FTSE de Londres termine en baise de 2,19% à 4213 points, le CAC40 de Paris perd 3,64% à 3020 points et le Dax allemand recule de 3,46% à 4505 points.

En Asie, l’écart entre la Chine et le Japon se creuse encore. Les marchés chinois reprennent de l’allure avec une hausse de 1,0% pour le Xinhua de Shanghai qui atteint 6473 points et une hausse de 0,81% pour le Hang Seng de Hong kong qui atteint 13 881 points. Pendant ce temps, le Japon s’enfonce et le Nikkei chute de 0,29% à 7946 points.

La journée a été fatidique pour le pétrole qui a chuté de 5% à 38,02 dollars américains le baril. Les investisseurs anticipent une faiblesse prolongée de la demande alors que le secrétaire au Trésor avertit sur le temps nécessaire pour sortir l’économie américaine de la crise actuelle. Les marchés sont aussi dans l’attente des données sur les inventaires américains mercredi matin.

Cette conjugaison d’évènements a aussi été défavorable dollar canadien qui perd deux centièmes de cents pour revenir à 80,20 cents américains.

À contrario, l’or a rebondi gagnant 20 dollars pour atteindre 914 dollars américains l’once.


Visionnez la revue des marchés de Carlos Leitao de chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne :