Les marchés ont ouvert en baisse mercredi. Photo: Bloomberg.
Les marchés nord-américains ont terminé en baisse mercredi, en raison d’inquiétudes sur la solvabilité de pays comme la Grèce et le Portugal. Des inquiétudes se font également jour sur l’effet qu’aura la réforme de la santé d’Obama sur les finances publiques et sur des entreprises du secteur de la santé.
Au Canada, la présentation du gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, selon laquelle l’inflation est plus forte que prévu laisse présager une hausse prochaine des taux d’intérêt, ce qui déplaît aux investisseurs sur les marchés boursiers.
À Toronto, l’indice du S&P/TSX a reculé de 82 points, ou 0,7%, à 11 963 points. Aux États-Unis, le Dow Jones a perdu 53 points, ou 0,5%, à 10 836 points, le S&P 500, 6 points, ou 0,6%, à 1168 points, et le Nasdaq, 16 points, ou 0,7%, à 2399 points.
Le baril de pétrole a perdu 1,45$ US, à 80,46$ US, alors que l’once d’or a chuté de 17,20$ US, à 1086,50$ US.
Les inquiétudes concernant les dettes grecque et portugaise proviennent essentiellement d’une rétrogradation de la cote de crédit du Portugal par l’agence Fitch Ratings, qui la fait passer de AA à AA-.
Par ailleurs, on a appris aujourd’hui que les ventes de logements neufs aux Etats-Unis ont chuté en février de 13% en rythme annuel et de 2,2% en rythme mensuel, à 308 000 unités, selon le département du Commerce. Il s’agit de la quatrième baisse consécutive.
C’est bien simple, les ventes de logements neufs ont atteint le mois dernier leur plus bas niveau depuis… 1963! Aucun expert ne pensait atteindre un tel creux aussi vite, le consensus pour février tournant autour du chiffre de 315 000 unités.
Le prix médian des ventes enregistrées en février chez nos voisins du Sud a été de 220 500 dollars américains, tandis que le prix moyen a été de 282 600 dollars américains.
À la fin de février, le stock de logements neufs invendus était de 236 000 unités, ce qui correspond à quelque 9,2 mois d’offre au rythme actuel des ventes.
Des hausses de taux bientôt ?
En entrevue à lesaffaires.com, Marc Rouleau, gestionnaire de portefeuille chez Investissements Standard Life, a souligné que la présentation de Mark Carney n’avait rien pour rassurer les investisseurs sur l’idée que la Banque du Canada ne hausserait pas les taux d’intérêt avant la mi-2010.
«Les marchés sont rendus nerveux par le fait qu’il a rappelé qu’il pourrait hausser les taux d’intérêt avant juillet si l’inflation devient trop forte», a-t-il expliqué.
Dans un discours prononcé devant la Ottawa Economics Association, M. Carney a mis en évidence le contexte entourant son engagement à laisser le taux directeur de la banque à 0,25 pour cent au moins jusqu'au mois de juillet.
Selon le gouverneur, l'inflation de base, soit la mesure de l'inflation étudiée par la banque centrale pour juger des pressions sous-jacentes sur les prix, s'est révélée «un peu plus élevée» que prévu.
Statistique Canada a fait état la semaine dernière d'une inflation de base - qui exclut les prix des éléments les plus volatils, comme ceux de l'énergie - avait franchi la cible établie par la Banque du Canada, soit 2 pour cent, pour atteindre 2,1 pour cent en février. C'était vraisemblablement le dernier élément de preuve dont M. Carney avait besoin avant de pouvoir commencer à s'inquiéter publiquement de l'inflation.
Avec Olivier Schmouker et PC.
