A la bourse de New York, le Dow Jones était aussi en baisse. Photo : Bloomberg
Les marchés américains ont connu jeudi leur pire baisse en huit mois, alors que les investisseurs s’inquiètent de plus en plus de la solidité de la reprise en raison de la faiblesse persistante du marché de l’emploi.
À la Bourse de New York, le Dow Jones a perdu 268,4 points à 10 002 points. Le Nasdaq a cédé 65,5 points à 2125 points et le S&P 500 a reculé de 34,2 points, à 1063 points.
Du côté américain, les nouvelles inscriptions au chômage ont augmenté de façon inattendue à un sommet de sept semaines. Elles ont progressé de 2,1%, à 480 000, alors que les économistes sondés par Bloomberg attendaient plutôt un recul à 455 000.
Au Canada, l'indice du S&P/TSX a perdu 261,7 points à 11 129 points. Toronto a été tiré vers le bas pour une deuxième journée alors que les secteurs de l’énergie et des matériaux reculaient après une appréciation marquée du dollar américain.
Le dollar canadien a cédé 0,84 cent US pour coter 93,29 cents US.
Le prix du baril de pétrole brut à New York a baissé de 3,94 $ US pour se situer à 73,04 $ US.
Le prix de l'once d'or a diminué de 46,80 $ US pour représenter 1065,20 $ US.
La tendance était également baissière sur les places boursières de Londres, Paris, Francfort, Hong Kong et Tokyo.
Aversion au risque
Pour Carlos Leitao, économiste en chef à la Banque Laurentienne, on assiste en ce moment à un regain de peur chez les investisseurs. «On se questionne de plus en plus sur la solidité de la reprise. Pour que la reprise soit réelle, il faut qu’il y ait création d’emplois», a-t-il expliqué.
Or, les chiffres sur l’emploi de la semaine dernière aux États-Unis indiquent des nouvelles moins bonnes que ce qui était prévu, d’autant plus inquiétantes qu’elles devraient s’accompagner demain d’une révision à la hausse du nombre d’emplois perdus depuis le début de la récession, a souligné M. Leitao.
Dans ce contexte, les ressources naturelles, le pétrole et le dollar canadien sont les principaux perdants sur les marchés, alors que les investisseurs choisissent de placer leurs billes dans des actifs très sûrs, comme les bons du Trésor américains.
Sans se dire tout à fait surpris par la tournure des événements, M. Leitao s’est dit étonné de la vitesse à laquelle ils se produisaient. « Les marchés ont repris sur leur tendance baissière de la semaine dernière. Je m’attendais à une correction importante en 2010, mais plutôt dans la deuxième moitié de l’année», a-t-il mentionné.
M. Leitao a cependant indiqué qu’il restait confiant de voir les marchés nord-américains terminer en territoire positif en 2010, malgré ce début d’année cahoteux. «Les profits trimestriels des entreprises sont au rendez-vous et on devrait voir la situation s'améliorer du côté de l'emploi à mesure que l'année avance», a-t-il pronostiqué.
