Le titre de Barrick Gold a perdu 8,74% vendredi. Photo: Bloomberg.
La Bourse de Toronto a culbuté de plus de 100 points vendredi malgré des données sur l’emploi en novembre qui ont surpris les analystes, ce qui n’a pas empêché l’indice de grimper de 0,46% sur la semaine.
Aux É-U, le Dow Jones, le S&P/500 et le Nasdaq ont progressé respectivement de 0,76%, de 1,32% et de 2,61%.
Les données sur l’emploi surprennent
Une amélioration du marché de l’emploi a aussi été observée au Canada. Il s’est créé 79 000 emplois en novembre au pays, ce qui a fait reculer le taux de chômage de 0,1% à 8,5 %, selon Statistique Canada.
Il s’agit d’un bond nettement plus fort que ce à quoi s’attendaient les économistes qui tablaient sur la création de 15 000 emplois, selon Thomson Reuters.
L’agence fédérale indique que la plupart des provinces ont connu une croissance en novembre, les hausses les plus marquées ont été en Ontario, au Québec et en Alberta.
«Malgré tout, les marchés boursiers canadiens ont été affectés par un regain de vie du dollar américain attribuable à la bonne performance des données sur l’emploi du mois de novembre», soutient Jean-René Ouellet, analyste financier chez Valeurs mobilières Desjardins.
Les employeurs américains ont supprimé en novembre le plus petit nombre d’emplois depuis que la récession a commencé et le taux de chômage a chuté de façon inattendue, ce qui suggère que la reprise économique observée depuis quelques mois pourrait commencer à se faire sentir aussi du côté du marché du travail.
Le nombre d’emplois aux États-Unis a baissé de 11 000 en novembre, beaucoup moins que ce qu’attendaient les analystes sondés par Bloomberg, selon ce qu’indiquent les chiffres du Département du travail américain. Les analystes prévoyaient plutôt des pertes de 125 000 emplois en novembre.
En conséquence, le taux de chômage a baissé à 10% aux États-Unis, lui qui s’établissait à 10,2%.
«De plus, les données du mois d’octobre ont été révisées à la baisse. La perte de 190 000 emplois annoncée a été ramenée à 111 000 emplois. Cela montre donc une force plus importante que prévu de l’économie américaine», dit M. Ouellet.
Les bons chiffres ont donné un bon élan au dollar américain, qui s’est apprécié de près d’un centime d’euro. Cela a provoqué une dégringolade de 49,30 dollars (4,05%) du prix de l’once d’or, qui a terminé la journée à 1 169 dollars américains. La valeur du baril de pétrole brut a quant à elle reculé de 1,44 dollar (1,9%) à 75,02 dollars américains au New York Mercantile Exchange (Nymex).
La Bourse de Toronto a terminé la séance de vendredi sur un déclin de 125 points (1,08%) à 11 510 points. Le secteur des matériaux, qui regroupe les titres aurifères, s’est effondré de 4,27%. Les actions de Barrick Gold, Goldcorp et Kinross Gold ont clôturé la journée sur des baisses respectives de 8,74%, 5,94% et 4,81%.
«L’or ne peut pas atteindre des sommets historiques éternellement. Ceux qui ont investi dans le précieux métal pour spéculer ont subi des pertes importantes aujourd’hui», soutient Jean-René Ouellet.
Les obligations reculent également
«Le secteur obligataire a été affecté par les données américaines et canadiennes sur l’emploi. Au Canada, les obligations d’une durée de 5 ans sont en hausse de 14 points de base, ce qui est énorme pour une seule séance. Aux É-U, les hausses sont similaires», dit M. Ouellet.
Cela signifie selon lui que si la reprise américaine est plus vigoureuse est plus forte que prévu, comme le laissent croire les données sur l’emploi, les marchés vont se remettre à anticiper la fin des stimulus gouvernementaux et des hausses de taux d’intérêt qui surviendraient plus tôt que tard.
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Avec Jean-François Cloutier
