La deuxième phase de la reprise du secteur énergétique


Édition du 20 Août 2016

La deuxième phase de la reprise du secteur énergétique


Édition du 20 Août 2016

Malgré la correction boursière en cours, les titres du secteur de l'énergie devraient dégager des rendements positifs au cours du second semestre, selon Jennifer Stevenson, cogestionnaire avec Robert Cohen de la Catégorie de ressources Stratégique Dynamique.

«Au premier semestre, les titres de certaines sociétés énergétiques ont connu une hausse de 100 %, voire 200 %, simplement parce que ces sociétés sont passées de la quasi-faillite à la viabilité. Dans ce contexte, il est improbable que les titres progressent aussi rapidement au deuxième qu'au premier semestre. Il faut désormais se concentrer sur les sociétés les plus solides, peu importe leur taille, qui ont de bonnes réserves, qui peuvent croître au fur et à mesure que le prix du pétrole se raffermira, et qui ont un bilan leur permettant de faire des acquisitions», explique-t-elle.

Elle ne croit pas que le prix du pétrole et celui des titres de l'énergie reviendront au niveau de l'hiver dernier. Le prix du pétrole West Texas Intermediate (WTI) a atteint un creux à 26,21 $ US le 11 février. Il a presque doublé pour parvenir à 51,23 $ US le 8 juin. Depuis, le cours du WTI a chuté de 13 % pour clôturer à 44,49 $ US le 12 août. Les stocks en hausse et le ralentissement de l'économie mondiale sont cités pour expliquer cette baisse.

Les prévisionnistes de Morgan Stanley pensent que le prix pourrait atteindre 35 $ US le baril, tandis que ceux de Goldman Sachs croient qu'il variera de 45 à 50 $ US jusqu'au milieu de 2017.

«Il peut y avoir des fluctuations à la hausse à court terme dans ces stocks, mais nous approchons d'un équilibre entre la production et la consommation quotidienne de pétrole, parce que l'offre continue de diminuer et que la demande ne cesse d'augmenter. Ainsi, la production de 96 millions de barils de pétrole par jour (Mb/j) en juin 2016 est inférieure de 750 000 barils à celle de juin 2015. Pendant ce temps, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) rapporte que la demande augmente à un rythme annualisé de 1,4 Mb/j et qu'elle sera de 96,1 Mb/j pour 2016», souligne Jennifer Stevenson.

Chute des investissements pétroliers

Selon les analystes de la firme-conseil Wood Mackenzie, les investissements pétroliers mondiaux chuteront de plus de 370 G$ US en 2016 et en 2017, dont 150 G$ US pour les 48 États américains. Wood Mackenzie prévoit une diminution de la production mondiale cumulative de 7 milliards de barils jusqu'en 2020.

«La légère augmentation des puits de forage aux États-Unis au cours des sept dernières semaines n'ajoutera pas à la production avant six à huit mois. Entre-temps, la production américaine continuera de diminuer, de même que celle de la mer du Nord, de l'Afrique et de la Chine, car les entreprises veulent s'assurer que le prix du pétrole sera plus élevé de manière durable avant d'investir à nouveau dans la production», estime Jennifer Stevenson.

Elle croit que cette première phase où la production quotidienne a été abaissée au niveau de la consommation quotidienne tire à sa fin. Nous entrerions dans la deuxième phase où les stocks excédentaires accumulés au cours des deux dernières années commenceraient à baisser, dans les 6 à 10 prochains mois. Cela devrait permettre au prix du pétrole de se raffermir, voire d'augmenter, selon elle.

«Mais cette diminution se fera de façon irrégulière, en ce sens qu'il y a aura des périodes où les stocks augmenteront. Et cela aura un effet direct sur la performance en Bourse des titres du secteur de l'énergie, parce que les investisseurs ont une fixation sur ces données : chaque fois que des données qui montrent une augmentation des stocks sont publiées, tant le cours du pétrole que ceux des titres énergétiques accusent le coup», admet-elle.

La Catégorie de ressources Stratégique Dynamique se voit accorder une cote 5 étoiles par Morningstar Canada, en fonction de son rendement ajusté pour le «risque» dans sa catégorie. Ainsi, 10 000 $ investis dans le fonds, lors de son lancement le 24 novembre 2011, valaient 12 142 $ le 8 août, par rapport à 7 949 $ pour l'ensemble des fonds d'actions de ressources, selon les données de Morningstar Canada.

Les titres énergétiques comptent pour 57,6 % du fonds, ceux des métaux de base pour 14,8 %, dont le titre d'exploration d'uranium NexGen Energy (NXE, 2,43$) représente à lui seul près de la moitié. La pondération en titres aurifères et de métaux précieux est de 18 %.

À la une

Y'as-tu d'la bière icitte?

EXPERT INVITÉ. La bière est une thématique d’investissement extrêmement forte de plusieurs milliards de dollars.

Gain en capital ou être né pour un petit pain

«L’augmentation de la tranche imposable sur le gain en capital imposée par Ottawa et Québec est une mauvaise idée.»

Gain en capital: ne paniquez pas!

Édition du 10 Avril 2024 | Charles Poulin

IL ÉTAIT UNE FOIS... VOS FINANCES. Faut-il agir rapidement pour éviter une facture d'impôt plus salée?