L'euro tentait de résister mardi, oscillant autour de 1,32 dollar, après avoir atteint son plus bas niveau depuis neuf mois face au billet vert et depuis dix ans face au yen, dans un marché dominé par la crise de la dette en Europe et la crainte d'un défaut de paiement de la Grèce.

Vers 13H15 GMT (15H15 à Paris), l'euro valait 1,3196 dollar contre 1,3178 dollar lundi vers 21H00 GMT. Vers 07H50 GMT, il est tombé jusqu'à 1,3146 dollar, sa valeur la plus basse depuis le 13 janvier.

Face à la monnaie japonaise, l'euro remontait à 101,28 yens contre 100,96 yens lundi soir, après avoir glissé dans les échanges asiatiques jusqu'à

100,76 yens -- un niveau plus vu depuis juin 2001.

Le dollar regagnait un peu de terrain face à la devise japonaise à 76,74 yens contre 76,59 yens lundi vers 21H00 GMT.

Réunis lundi à Luxembourg, les ministres des Finances de la zone euro au sein de l'Eurogroupe ont repoussé au "courant du mois d'octobre" une décision sur le déblocage d'une tranche de prêts internationaux de 8 milliards d'euros dont Athènes a absolument besoin pour éviter la faillite.

Cette annonce exacerbait les craintes d'un défaut de paiement de la Grèce et renforçaient la pression sur les banques européennes - la chute des valeurs bancaires alimentant mardi une violente dégringolade des Bourses européennes.

"Le plan originel d'aide à la Grèce est placé en mode pause (...) et un soutien accru pourrait s'avérer problématique. L'Europe discute de solutions pour résoudre la crise grecque mais ne décide rien", observait Kathleen Brooks, analyste de Forex.com.

Seule avancée concrète: le deuxième plan d'aide à la Grèce promis le 21 juillet a vu tomber un obstacle à sa mise en place, après l'adoption d'un compromis sur les garanties demandées à Athènes par la Finlande.

Mais "la seule certitude, c'est qu'il n'y a pas encore de plan clair pour sauver la Grèce (du défaut de paiement) et surtout pour empêcher la contagion de s'étendre aux autres Etats européens fragiles", a insisté Mme Brooks.

Les responsables européens peinent ainsi à s'entendre sur un renforcement du Fonds de secours aux pays en difficulté (FESF) "alors que son montant actuel est largement insuffisant pour soutenir des Etats comme l'Espagne et l'Italie si nécessaire", soulignaient les analystes de Commerzbank.

En effet, "les craintes sont moins à propos de la Grèce elle-même que sur sa possible contagion en Europe, qui aboutirait à un désastre bancaire et financier", confirmait Jane Foley, analyse de Rabobank.

Le sort de la banque franco-belge Dexia, qui a ouvert lundi soir la voie à son démantèlement, avivait encore davantage la nervosité des marchés.

Dans ce contexte, les investisseurs privilégiaient à nouveau le dollar, considéré comme une monnaie refuge.

Le marché suivait ce mardi la réunion des ministres des Finances de l'ensemble de l'Union européenne. Aucune annonce majeure n'est attendue lors de cette rencontre destinée essentiellement à préparer le sommet entre les ministres des Finances des pays du G20 prévue du 13 au 16 octobre.

Vers 13H15 GMT, le franc suisse accélérait ses pertes face à l'euro à 1,2166 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,9223 franc suisse pour un dollar, son plus bas niveau depuis début avril.

La livre britannique reculait face à l'euro à 85,80 pence pour un euro, comme face au dollar à 1,5375 dollar.

L'once d'or a fini à 1.672 dollars au fixing du matin, contre 1.655,50 dollars lundi soir.

La monnaie chinoise a terminé à 6.3640 yuans pour un dollar, contre 6,3600 yuans lundi.

Cours de mardi Cours de lundi.