REVUE DES MARCHÉS. Wall Street a encore subi de plein fouet vendredi l'angoisse des investisseurs face au coronavirus.
REVUE DES MARCHÉS. Wall Street a encore subi de plein fouet vendredi l’angoisse des investisseurs face à la propagation de l’épidémie du nouveau coronavirus, qui a désormais touché plus de 100 000 personnes.
Les indices
À Toronto, le S&P/TSX a perdu 378 points, ou 2,29 %, à 16 178 points.
Le S&P 500 à Wall Street a reculé de 51 points, ou de 1,71 %, à 2972 points.
Le Dow Jones, l’indice vedette du parquet, a chuté de 256 points, ou de 0,98 %, à 25 864 points.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a cédé 263 points, ou 3,01 %, à 8474 points.
Le dollar canadien s’échangeait contre 0,7450 $ US, reculant de 0,16 %.
Le pétrole a laissé aller 4,33 $ US, ou 9,43 %, à 41,57 $ US.
L’or a pris 6,20 $ US, ou 0,37 %, à 1674,20 $ US.
Le contexte
« Il y a clairement un sentiment de panique qui se diffuse », estime Nate Thooft, stratège chez Manulife Investment management. « Personne n’est capable de prédire à quel point l’épidémie sera sévère ni quelles seront les répercussions sur l’économie », souligne-t-il.
Les investisseurs « se demandent avec de plus en plus d’anxiété comment tout cela va se traduire dans les indicateurs et surtout dans les résultats des entreprises », ajoute le spécialiste.
Reflet de cette angoisse, le taux sur la dette à 10 ans des États-Unis a chuté jusqu’à 0,657 % en cours de séance vendredi avant de se reprendre un peu. Les obligations américaines sont particulièrement demandées, car elles représentent une valeur refuge pendant les périodes mouvementées et restent attractives par rapport aux obligations d’autres pays comme l’Allemagne.
Les investisseurs ont aussi été ébranlés par la chute des cours de l’or noir, le baril de pétrole new-yorkais s’effondrant notamment de plus de 10 % alors que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole n’est pas parvenue à convaincre la Russie de diminuer leur production.
Le secteur de l’énergie à Wall Street en a brutalement subi les conséquences, le sous-indice le représentant au sein du S&P 500 perdant 5,61 %.
La chute des indices devrait toutefois finir par s’enrayer, car « ils ont déjà beaucoup dégringolé et que les institutions mettent sur la table de plus en plus de mesures » pour limiter les dégâts, estime Nate Thooft.
Après la baisse des taux décidée en urgence par la banque centrale américaine (Fed) mardi, le président américain a ainsi entériné vendredi un plan d’urgence de 8,3 milliards de dollars pour financer la lutte contre l’épidémie.
Mais vendredi, ni les bons chiffres sur la santé de l’économie américaine ni les exhortations du président américain n’ont permis de rasséréner complètement les courtiers de Wall Street.
L’économie américaine a pourtant une nouvelle fois fait la preuve de sa solidité en février avec la création de 273 000 nouveaux emplois, contredisant les attentes des économistes qui tablaient sur un ralentissement. Le taux de chômage est tombé à 3,5 %, le niveau le plus bas en 50 ans.
Le déficit commercial américain a de son côté baissé de 6,7 % en janvier sous l’effet d’une nette diminution des importations de biens en provenance du Canada et de Chine.
Donald Trump s’est pour sa part dit convaincu que « les marchés (allaient) rebondir ». Et il a appelé la Fed à diminuer encore ses taux.
« Les conditions monétaires seront particulièrement attractives pour alimenter un rebond énergique dès qu’on aura suffisamment de preuves que le pire est passé », souligne M. Thooft.
À l’approche du week-end, les indices ont en tout cas limité leurs pertes dans la dernière heure de la séance.
Après leur pire semaine depuis 2008, et à l’issue de plusieurs séances en dents de scie, le Dow Jones a au final enregistré une progression hebdomadaire de 1,8 %, le Nasdaq de 0,1 % et le S&P 500 de 0,6 %.