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Bourse: Wall Street termine en hausse

lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne|Publié le 23 mars 2023

Bourse: Wall Street termine en hausse

(Photo: Getty Images)

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York, qui avait démarré fort en première partie de séance, a terminé jeudi en légère hausse au lendemain d’un nouveau modeste relèvement des taux d’intérêt par la Fed, peut-être l’avant-dernier de la série.

Toronto clôture en légère baisse.

 

 

 Pour (re)consulter les nouvelles du marché

Les indices boursiers à la fermeture

À Toronto, le S&P/TSX a lâché 72,86 points (-0,37%) à 19 459,92 points.

À New York, le S&P 500 a progressé de 11,75 points (+0,30%) à 3 948,72 points.

Le Nasdaq a avancé de 117,44 points (+1,01%) à 11 787,40 points.

Le DOW a terminé en hausse de 75,14 points (+0,23%) à 32 105,25 points.

Le huard a clôturé en hausse de 0,000 8$ US (+0,114 5%) à 0,729 2$ US.

Le pétrole a lâché 1,42$ US (-2,00%) à 69,48$ US.

L’or a avancé de 46,80$ US (+2,40%) à 1 996,40$ US.

Le bitcoin a avancé de 907,00$ US (+3,32%) à 28 260,45$ US.

 

 

Le contexte

Pour Art Hogan, de B. Riley Wealth Management, la séance a été marquée par une forte aversion pour le risque, « car on ne sait pas ce qui pourrait se passer durant le week-end » sur le front des banques.
Première victime de ce climat, la banque régionale américaine First Republic, considérée comme le prochain maillon faible de la crise bancaire, qui a plongé de 33,00%, après avoir rebondi de près de 10% la veille.
L’annonce, jeudi, de l’injection de 30 milliards de dollars de dépôts par un groupe de onze grandes banques américaines dans les caisses de cet établissement californien n’aura assuré à son cours de Bourse qu’un soutien de courte durée.
En une semaine, First Republic a effacé 80% de sa capitalisation boursière.
S’il a été le plus maltraité vendredi, FRC, son symbole boursier, a été accompagné dans la tourmente par d’autres banques régionales, notamment une autre californienne, PacWest (-18,95%), ainsi que Western Alliance (-15,47%), dont le siège est à Phoenix (Arizona), ou l’établissement texan Comerica (-8,44%).
Si leur dérapage a été moins spectaculaire, les géants du secteur ont aussi subi un net repli. Membres éminents du Dow Jones, Goldman Sachs (-3,67%) et JPMorgan Chase (-3,78) ont contribué à plomber l’indice phare de Wall Street.
« La volatilité qu’on a vue cette semaine a été remarquable », a commenté Christopher Low, de FHN Financial. « Et quand vous avez une telle volatilité, cela pousse les algorithmes à vendre. Ce n’est donc pas surprenant qu’on voit les gens retirer quelques jetons de la table avant le week-end. »
Pour ne rien arranger, vendredi était une journée dite des « quatre sorcières », qui correspond à l’arrivée à échéance de plusieurs milliers de milliards de dollars de produits dérivés basés sur des indices boursiers ou des actions individuelles.
Cette échéance renforce souvent la volatilité de Wall Street lors de la séance considérée.
Autre indicateur de l’anxiété des opérateurs et de leur appétit pour les actifs jugés sûrs, les prix des bons du Trésor américains sont montés en flèche, ce qui a fait baisser leurs taux, les deux évoluant en sens opposé.
Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans tombait à 3,43%, contre 3,57% la veille.
Pour autant, contre toute attente, le bitcoin caracolait (+7,34%), bien qu’il soit théoriquement considéré comme un actif à risque. Il a tiré dans son sillage les valeurs liées au secteur des cryptomonnaies, telles le spécialiste du « minage » Riot Platforms (+14,89%) ou la plateforme d’échanges Coinbase (+10,62%).
Le Nasdaq s’en est mieux tiré que le Dow Jones, grâce à quelques mégacapitalisations, comme Alphabet (+1,38%) et Microsoft (+1,17%), toujours soutenues par les annonces des deux groupes sur l’intégration de l’intelligence artificielle à leurs produits.
Le constructeur chinois de véhicules électriques Xpeng a bondi (+6,12%), malgré la publication d’une perte trimestrielle plus importante que prévu et d’un chiffre d’affaires inférieur aux attentes. Le groupe s’est néanmoins dit confiant dans le redémarrage de sa croissance.
Son concurrent Tesla a reculé (-2,17%), de même que d’autres constructeurs de véhicules électriques comme Rivian (-3,34%) ou Lucid (-1,17%).
FedEx a paradé (+7,97%), après avoir relevé ses prévisions pour l’ensemble de l’année, malgré une déception sur son chiffre d’affaires du troisième trimestre de son exercice décalé (de juin à mai). Le groupe s’attend à avoir réduit ses effectifs de 25 000 postes sur un an d’ici à fin mai.
                
                

Mercredi, la Banque centrale américaine (Fed) a relevé les taux d’intérêt d’un quart de point de pourcentage seulement et, surtout, a signalé qu’elle n’envisageait plus qu’une seule autre hausse de cet ordre à court terme, ce qui a rasséréné les marchés jeudi.

«La Fed a dit qu’elle allait faire une pause à la suite d’une autre hausse. C’est un signal positif et c’est pourquoi le marché a affiché une relative bonne performance aujourd’hui», a indiqué Hugh Johnson de Hugh Johnson Economics.

Selon lui, les marchés, qui avaient conclu dans le rouge la veille, avaient «mal interprété» les commentaires du président de la Fed Jerome Powell au cours desquels il a semblé «indiquer que plusieurs hausses pourraient suivre».

«Mais à y regarder de plus près, les marchés réalisent que la Fed compte faire une pause après une seule autre hausse pour évaluer l’impact à la fois des relèvements de taux, mais aussi de la diminution de l’octroi de prêts», ce qui devrait ralentir l’économie comme l’inflation, a expliqué l’analyste à l’AFP. 

La diminution des prêts à la consommation accordés aux États-Unis a commencé cette année, selon M. Johnson, bien avant l’apparition des turbulences dans les banques régionales.

Après la Réserve fédérale, la Banque nationale suisse a annoncé une hausse de taux de 50 points de base à 1,50%, comme prévu, et a affirmé que la crise bancaire du pays était terminée. La Banque d’Angleterre (BoE) a aussi remonté jeudi son taux directeur pour la 11e fois consécutive (+0,25 point à 4,25%).

Jeudi, un indicateur d’emplois a en outre redonné de la bonne humeur au marché avec des dépôts de demandes hebdomadaires d’allocations chômage qui restent bien en dessous des 200 000, à 191 000, contrairement aux attentes.

Du côté du marché immobilier, les ventes de maisons neuves ont légèrement progressé en février à 640 000 en rythme annuel. Elles restent toutefois en chute de 19% sur un an.

À la cote, le marché a été tiré exclusivement par la communication (+1,83%) et les technologies de l’information (+1,65%). Tous les autres secteurs sont restés dans le rouge.

Meta (Facebook et Instagram) a semblé profiter (META, +2,24% à 204,28$ US) du mauvais quart d’heure passé par le patron de TikTok lors d’une audience au Congrès américain. La plateforme, filiale du groupe chinois Bytedance, est menacée d’interdiction aux États-Unis.

Les autres actions de réseaux sociaux comme Snap (SNAP, +3,08% à 11,39$ US) ou Pinterest (PINS, +0,51% à 27,61$ US) ont aussi profité de la situation.

Netflix (NFLX), qui entre en compétition avec TikTok pour s’accaparer le temps de divertissement des consommateurs, a bondi de 9% à 320,37$ US.

Le groupe de Jack Dorsey, Block (SQ) (autrefois Square) a chuté de 14,82% à 61,88$ US, attaqué par le fonds d’investissement Hindenburg Research. Dans un document publié jeudi, Hindenburg soutient que Block a «trompé les investisseurs en publiant des données surévaluées» concernant le nombre de ses utilisateurs.

Cofondée par l’ancien patron de Twitter Jack Dorsey, Block, qui possède notamment l’application Cash App, est dédiée aux transactions financières.

La plateforme d’échanges de cryptomonnaies Coinbase (COIN) a fondu de 14,05% à 66,30$ US alors qu’elle est menacée de poursuites par le gendarme de la Bourse, la SEC, pour violation de la loi sur les valeurs mobilières.

Le marché a salué le plan d’économies du cabinet de conseil Accenture (ACN) qui a annoncé la suppression d’environ 19 000 postes, soit 2,5% de ses effectifs, étalée sur les 18 prochains mois. Le titre a grimpé de 7,26% à 271,66$ US. 

Sur le marché obligataire, les rendements sur les bons du Trésor à dix ans se sont détendus à 3,39% contre 3,43% mercredi.