REVUE DES MARCHÉS. Les investisseurs peinent à évaluer les conséquences de la propagation du nouveau coronavirus.
REVUE DES MARCHÉS. Wall Street, sur des montagnes russes depuis le début de la semaine, s’est de nouveau retrouvée sous forte pression jeudi alors que les investisseurs peinent à évaluer les conséquences de la propagation du nouveau coronavirus.
Les indices
À Toronto, le S&P/TSX a perdu 225 points, ou 1,34 %, à 16 553 points.
L’indice composé S&P 500 a baissé de 106 points, ou de 3,39 %, à 3023 points.
Le Dow Jones, l’indice vedette, a chuté de 969 points, ou de 3,58 %, à 26 121 points.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a laissé aller 279 points, ou 3,1 %, à 8738 points.
Le dollar canadien s’échangeait contre 0,7463 $ US, en recul de 0,10 %.
Le baril de pétrole a cédé 0,77 $ US, ou 1,65 %, à 46,01 $ US.
L’or a grimpé de 29,90 $ US, ou de 1,82 %, à 1672,90 $ US.
Le contexte
Après avoir encaissé leur pire semaine depuis 2008, les indices fluctuent encore au gré des gros titres sur l’épidémie et alternent chutes et rebonds depuis le début de la semaine.
Frappées de plein fouet par la propagation du virus un peu partout dans le monde, les compagnies aériennes ont été particulièrement affectées jeudi. United Airlines s’est effondrée de 13,25 %, American Airlines de 13,24 %, JetBlue de 10,81 % et Delta de 7,20 %.
L’Association internationale du transport aérien (Iata) a estimé que la propagation de l’épidémie de Covid-19 pourrait coûter jusqu’à 113 milliards de dollars au secteur cette année.
Mais toutes les entreprises sont potentiellement concernées par l’épidémie.
« Les marchés savent gérer les mauvaises nouvelles, car ils peuvent les quantifier », remarque Quincy Krosby de Prudential. « Gérer l’incertitude est beaucoup plus compliqué », ajoute-t-elle.
Or avec l’épidémie du nouveau coronavirus, l’incertitude concerne à la fois l’ampleur de sa propagation dans le monde et ses conséquences sur l’économie.
« Les entreprises ne sont pour l’instant pas trop entrées dans les détails, si ce n’est de dire que l’épidémie avait perturbé leurs chaînes d’approvisionnement et allait affecter leur activité », souligne-t-elle.
Si l’épidémie s’étend encore beaucoup, « la question sera de savoir si elles commencent à licencier du personnel », et ensuite « quel sera l’impact sur les dépenses de consommation, sachant que ces dernières représentent aux États-Unis 68 % du produit intérieur brut », ajoute Mme Krosby.
Si les Américains arrêtent de consommer, de sortir, d’aller au restaurant, « cela pourrait affecter durement les petites et moyennes entreprises », craint la spécialiste.
Signe de la ruée des investisseurs vers les actifs jugés moins risqués, le taux à 10 ans sur les bons du Trésor américain a encore dégringolé jeudi, passant pour la première fois sous le seuil des 0,9 %. Vers 16H00, il évoluait à 0,922 % contre 1,052 % la veille à la clôture.
Wall Street avait pourtant salué mercredi avec enthousiasme le retour de Joe Biden au rang de favori des primaires démocrates face à Bernie Sanders, partisan d’une grande refonte du système d’assurance maladie.
L’impression que les autorités à travers le monde semblaient monter au créneau pour lutter contre la propagation de l’épidémie et pour soutenir l’économie avait aussi participé au regain de confiance des investisseurs.
Mais jeudi, l’anxiété a repris le dessus chez les courtiers de Wall Street dès le début de la séance, et plus encore après l’état d’urgence déclaré par l’État de Californie.