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Bourse: Wall Street finit en baisse, crispée par la Fed

lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne|Publié le 26 août 2021

Bourse: Wall Street finit en baisse, crispée par la Fed

(Photo: 123RF)

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a terminé en baisse jeudi, dans un marché tendu par des déclarations volontaristes de banquiers centraux américains et un attentat à Kaboul.

Après de nouveaux records mercredi pour le Nasdaq et le S&P 500, le 51e en 2021 pour l’indice élargi (record égalé sur une année), le marché s’attendait à une pause.

De son côté, la Bourse de Toronto est demeurée dans le rouge.

            Nouveaux records à Wall Street pour le S&P 500 et le Nasdaq
        
 
                    New York, Etats-Unis | AFP | mardi 24/08/2021 – 16:44 UTC-4 | 628 mots
La Bourse de New York a conservé partiellement son élan mardi, plus optimiste sur l’évolution du variant Delta, ce qui a mené le Nasdaq et l’indice élargi S&P 500 vers de nouveaux records.
Selon des résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones est resté stable, grappillant 0,09% à 35.366,26 points.
Le Nasdaq, à forte concentration technologique, a gagné 0,52% à 15.019,80 points à un nouveau record après celui de la veille.
Le S&P 500, en hausse de 0,15%, s’est inscrit aussi à un nouveau sommet à 4.486,23 points.     
« Les taureaux sont de retour et ont défait les ours qui avaient gagné la semaine dernière », a résumé Adam Sarhan de 50 Park Investment, utilisant le langage boursier qui assimile le bovidé (bull) à la tendance haussière du marché à l’inverse des ours (bear), synonyme d’un marché en baisse.
Selon lui, les bons résultats de sociétés mais aussi le fait qu' »il se peut qu’on ait dépassé le pic de la propagation du variant Delta » ont encouragé les investisseurs.
« De nombreux titres sont en hausse car ils espèrent que le pire est passé », soulignait l’analyste. « Les inquiétudes concernant le variant Delta semblent s’atténuer, car le nombre de cas suggère que la propagation pourrait ralentir », notaient aussi les analystes de Schwab.
Ainsi les actions « de réouverture », comme on les appelle depuis que la pandémie a forcé fermetures et ralentissement d’activité, grimpaient fortement.
C’était le cas d Airbnb (+9,97% à 161,42 dollars), des croisièristes comme Carnival (+4,42% à 23,84 dollars) ou Royal Caribbean Group (+3,15% à 82,78 dollars) ou des compagnies aériennes toutes en hausse de plus 3%.
– Poursuite de l’argent facile ? -« Il y a eu aussi beaucoup d’achats dans l’attente de la conférence organisée par la Fed à Jackson Hole (Wyoming) » vendredi, relevait encore M. Sarhan. « Le marché s’attend à ce que la Fed continue de faire circuler l’argent facile », a-t-il estimé.
Les investisseurs guettent la prise de parole de Jerome Powell, le patron de la Banque centrale américaine (Fed) lors de cette conférence annuelle.
Ses commentaires sur l’économie pourraient donner des indices sur les plans de la Fed pour réduire son soutien monétaire en diminuant ses achats d’actifs. 
Mais après avoir craint un resserrement monétaire avant la fin de l’année, comme semblait l’indiquer le compte-rendu de la dernière réunion de la Fed publié la semaine dernière, plus nombreux sont les investisseurs qui pensent maintenant que la Fed va rester encore accommodante quelque temps, se méfiant de l’impact du variant Delta sur la reprise.
« Le marché croit que la Fed ne va pas mentionner la réduction des achats d’actifs cette semaine », assurait Adam Sarhan.
Dans le même temps sur le marché obligataire, les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans grimpaient à 1,29% contre 1,25% la veille.
Du côté des actions, le secteur de l’énergie (+1,61%) a tiré la hausse, alors que les cours du pétrole poursuivaient leur remontée.
Sur le Nasdaq, la firme de cybersécurité Palo Alto Networks a bondi de 18,60% à 441,87 dollars après avoir annoncé de bons résultats et promis une bonne année. 
Dans le secteur de la distribution, Best Buy a affiché une hausse de 8,32% à 121,49 dollars. La chaîne de produits électroniques et d’électroménager a annoncé des résultats meilleurs que prévu et relevé ses prévisions pour le reste de l’année, un signe que les consommateurs américains sont de retour.
Les titres de groupes technologiques chinois, qui ont souffert ces dernières semaines du serrage de vis règlementaire de la part de Pékin, ont repris de la vigueur à la faveur des investisseurs cherchant de bonnes affaires. Alibaba a terminé en hausse de 6,61% à 171,70 dollars et le géant numérique Tencent a gagné 9,49% à 62,56 dollars.
Nasdaq
              
vmt/tu/nth
© Agence France-Presse
                

 

Les indices

Le S&P/TSX de Toronto a perdu 83,17 points, ou 0,40%, à 20 504,15 points.

À New York, le S&P 500 a baissé de 26,19 points, ou de 0,58%, à 4 470,00 points.

Le Nasdaq a chuté de 77,00 points ou de 0,50% à 15 287,25 points.

Le Dow Jones a perdu 192,38 points, ou 0,54%, à 35 213,12 points.

Le huard a descendu de 0,58% à 0,6705 dollars américains ($US).

Le pétrole a baissé de 0,58 $US, ou 0,85%, à 67,78 $US.

L’or a augmenté de 3,30 $US, ou 0,18% à 1794,30 $US.

 

Le contexte

Dans ce contexte de records en série, «le marché allait réagir nerveusement à la moindre information», a estimé Art Hogan, responsable de la stratégie chez National Securities.

Les opérateurs se sont d’abord crispés à l’écoute de deux membres de la banque centrale américaine (Fed), qui ont indiqué leur préférence pour un retrait à brève échéance des mesures exceptionnelles de soutien à l’économie américaine.

Le président de l’antenne de Dallas de la Réserve fédérale américaine (Fed), Robert Kaplan, et son homologue de Kansas City, Esther George, s’exprimaient à la veille d’un discours du président de la Fed, Jerome Powell, dans le cadre du symposium des banques centrales à Jackson Hole.

Ces propos vont dans le sens d’un resserrement monétaire, souvent défavorable aux marchés actions.

L’atmosphère s’est ensuite encore davantage alourdie avec l’annonce d’une attaque à l’aéroport de Kaboul qui a tué au moins 12 soldats américains et en a blessé 15 autres, selon le Pentagone. Selon le régime taliban, la double explosion aurait fait jusqu’à 20 morts et 52 blessés, mais d’autres sources évoquent un bilan bien plus lourd.

L’ensemble a incité nombre d’opérateurs à vendre et concrétiser des gains après une série de records, a expliqué Art Hogan.

Le marché attend désormais le discours de Jerome Powell, vendredi, qui pourrait donner de nouvelles indications sur la trajectoire monétaire des États-Unis.

Parmi les valeurs de la cote, plusieurs enseignes de la grande distribution ont connu une journée difficile, comme Macy’s (M, -4,45 % à 22,54 dollars), PVH Corp (Tommy Hilfiger ou Calvin Klein), qui a perdu 4,23 % à 105,78 dollars américains ($US), ou la chaîne de grands magasins Nordstrom (JWN, -8,45 % à 28,51 $US), toujours sanctionnée après des résultats inférieurs à ses concurrents.

Le réseau de boutiques de vêtements Abercrombie & Fitch (ANF, -10,35 % à 35,68 $US) était au diapason, après avoir fait état de ventes trimestrielles inférieures aux prévisions du marché.

Côté hausses, le spécialiste des services informatiques dédiés à la relation client Salesforce bondissait (CRM, +2,66 % à 267,79 dollars) après la publication, mercredi après Bourse, de résultats trimestriels meilleurs qu’attendus.

Le groupe cosmétique Coty faisait encore mieux (COTY, +14,70 % à 9,44 dollars), après avoir publié un chiffre d’affaires trimestriel supérieur aux prévisions, mais un bénéfice par action en deçà des attentes. Le spécialiste des parfums sous licence (Lacoste, Gucci ou Calvin Klein) a notamment séduit les investisseurs par ses performances aux États-Unis et en Chine.

Le fabricant de véhicules électriques Lordstown Motors a lui bénéficié (RIDE, +17,79 % à 6,49 $US) de l’annonce de la nomination d’un nouveau directeur général, Daniel Ninivaggi, qui a déjà occupé plusieurs postes dans le secteur de l’automobile et des transports.

Cette arrivée est vue comme un élément rassurant pour une entreprise qui a connu une série de revers depuis son introduction en Bourse en octobre 2020 et fait l’objet de plusieurs enquêtes.

Le taux des emprunts d’État américains à 10 ans se stabilisait, à 1,34 %.