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Bourse: Wall Street encore lestée par le conflit sino-américain

LesAffaires.com et AFP|Publié le 03 septembre 2019

REVUE DES MARCHÉS. Des droits de douane supplémentaires frappent des milliards de dollars de produits chinois.

REVUE DES MARCHÉS. Wall Street a terminé en nette baisse mardi, affaiblie par de nouveaux tumultes sur le front commercial entre la Chine et les États-Unis et un indicateur montrant une contraction de l’activité manufacturière aux États-Unis.

Indices

À Toronto, le S&P/TSX a baissé de 0,26 % ou de 42 points, à 16 399 points.

Le S&P 500 de Wall Street flanchait de 0,69 % ou de 20 points, à 2 906 points.

Le Dow Jones perdait 1,08 %, ou 285 points, à 26 118 points. 

Le Nasdaq chutait de 0,80 %, ou de 63 points, à 7 899 points.

Le dollar canadien reculait de 0,08 %, à 0,7494 $ US.

Le pétrole a cédé 2 %, à 1,10 $ US, à 54 $ US.

L’or a pris 1,84 %, ou 28,10 $ US, à 1557,50 $ US. 

Contexte

Avant le week-end prolongé d’un jour férié lundi, « les investisseurs espéraient que les nouveaux tarifs douaniers (entrés en vigueur dimanche, NDLR) seraient repoussés afin de permettre aux négociations de se poursuivre », a commenté Sam Stovall, de CFRA. 

Mais des droits de douane additionnels de 15 % portant sur une partie des 300 milliards de dollars de biens importés de Chine jusqu’alors épargnés par les précédentes mesures ont bien été mis en œuvre. 

Et peu avant l’ouverture de la séance de Wall Street mardi, « Donald Trump a menacé encore plus fortement la Chine », a souligné M. Stovall. 

Le locataire de la Maison Blanche a en effet mis en garde mardi le géant asiatique contre la tentation de jouer la montre dans les négociations commerciales, avertissant Pékin d’une guerre commerciale encore plus dure s’il était réélu.

La Chine a, de son côté, rétorqué aux nouvelles taxes américaines en augmentant également certains tarifs douaniers et en annonçant lundi le dépôt d’une plainte à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Le bras de fer dans lequel sont engagées depuis plus d’un an les deux premières puissances économiques mondiales ne semble donc pas perdre en intensité, alimentant les craintes des investisseurs sur la croissance économique. 

Dernière illustration en date : l’activité du secteur manufacturier aux États-Unis s’est contractée en août, pour la première fois depuis trois ans, selon l’indice de l’association professionnelle ISM. 

La publication de cette statistique en début de séance a poussé les indices de Wall Street, déjà dans le rouge, à creuser leurs pertes. 

Toutefois, a nuancé M. Stovall, « l’activité manufacturière ne représente que 10 % de l’activité aux États-Unis. L’activité dans les services n’est pas encore en contraction ». 

Walmart agit sur les armes

Aux tensions commerciales s’ajoutaient mardi plusieurs autres sources d’inquiétudes poussant les investisseurs à la prudence, dont l’incertitude persistante autour du Brexit, la crise politique à Hong Kong ou le passage du puissant ouragan Dorian près des côtes du sud-est des États-Unis. 

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine reculait, évoluant vers 16H40 à 1,464 % contre 1,496 % à la clôture vendredi.

Particulièrement sensibles aux soubresauts des relations entre Washington et Pékin, les multinationales Caterpillar et Apple ont cédé respectivement 1,66 % et 1,46 %. 

Boeing a perdu de son côté 2,66 %. Le constructeur n’a pas été en mesure de répondre aux questions de régulateurs aériens de plusieurs pays sur les modifications apportées au système de contrôle de vol du 737 MAX lors d’une réunion tenue en août, ont indiqué mardi à l’AFP des sources proches du dossier.

Face aux incertitudes sur la date de retour en vol du 737 MAX, cloué au sol depuis mi-mars à la suite de deux accidents ayant fait 346 morts, la compagnie American Airlines (+0,76 %) a annoncé dimanche qu’elle prolongeait l’annulation des vols prévus sur les 737 MAX jusqu’au 3 décembre. Elle a ainsi emboîté le pas à United Airlines (-1,38 %) qui avait fait part vendredi de la prolongation de l’annulation de tous ses vols programmés sur des Boeing 737 MAX jusqu’au 19 décembre.

La chaîne de supermarchés Walmart s’est appréciée de 0,33 % après avoir plaidé pour rendre les ventes d’armes à feu plus restrictives et joint le geste à la parole en mettant fin à la vente des munitions alimentant les armes semi-automatiques, généralement utilisées dans les tueries de masse aux États-Unis.