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Bourse: Wall Street clôture en baisse

lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne|Publié le 22 Décembre 2022

Bourse: Wall Street clôture en baisse

(Photo: Getty Images)

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a terminé en forte baisse jeudi, de plus en plus préoccupée par la trajectoire de l’économie américaine en 2023, avec des sociétés sur la défensive et la crainte d’une poursuite du resserrement monétaire.

Le principal indice boursier du Canada a chuté de plus de 200 points jeudi, entraîné par des pertes généralisées.

 

Pour (re)consulter les nouvelles du marché

Les indices boursiers à la fermeture

À Toronto, le S&P/TSX a lâché 221,44 points (-1,13%) à 19 349,66 points.

À New York, le S&P 500 a clôturé en baisse de 56,05 points (-1,45%) à 3 822,39 points.

Le Nasdaq a perdu 233,25 points (-2,18%) à 10 476,12 points.

Le DOW a baissé de 348,99 points (-1,05%) à 33 027,49 points.

Le huard a baissé de 0,0023$ US (-0,3121%) à 0,7327$ US.

Le pétrole a retraité de 0,04$ US (-0,05%) à 78,25$ US.

L’or a lâché 25,20$ US (-1,38%) à 1 800,20$ US.

Le bitcoin a haussé de 12,91$ US (+0,08%) à 16 803,86$ US.

 

 

Le contexte

Wall Street a mal accueilli, avant l’ouverture, la révision en hausse de l’estimation de croissance américaine pour le troisième trimestre, à 3,2% en rythme annualisé contre 2,9% jusqu’ici, alors que les économistes attendaient un statu quo.

«L’économie continue à croître et les ménages à dépenser», a réagi Rubeela Farooqi, de High Frequency Economics. Même si elle s’attend à un ralentissement en 2023, «la priorité à la lutte contre l’inflation signifie que les taux vont rester plus élevés, plus longtemps, l’an prochain».

Par ailleurs, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties inférieures aux attentes, signe que le marché de l’emploi reste vigoureux.

Ces deux indicateurs meilleurs que prévu «renforcent, dans l’esprit des investisseurs, la possibilité que la Réserve fédérale soit plus offensive» sur le plan monétaire l’an prochain et continue de remonter ses taux, selon Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.

Pour autant, les taux ont très peu évolué jeudi, confirmant la tendance récente d’un marché obligataire stabilisé, après une année 2022 mouvementée.

Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans s’affichait à 3,68%, conte 3,66% la veille.

Pour Adam Sarhan, de 50 Park Investments, les derniers jours de l’année 2022 sont l’occasion de liquider des positions et de concrétiser des pertes, ce qui tend à favoriser le repli du marché. Un mouvement qui est accentué par les faibles volumes d’échanges dûs à l’absence de nombreux opérateurs, déjà en congés.

Autre élément négatif, «les publications de résultats ont déçu», ont relevé les analystes de Schwab, dans une note.

Parmi eux figure le réseau de vente de voitures d’occasion CarMax (KMX, -3,66% à 57,20$ US), qui fait face à une décélération du secteur et a manqué la cible fixée par les analystes.

Le fabricant de semi-conducteurs Micron (MU, -3,44% à 49,43$ US) a lui aussi annoncé mercredi des résultats inférieurs aux attentes, avec un chiffre d’affaires en repli de 38% et une perte nette.

Le groupe souffre d’un ralentissement de la demande de puces électroniques, en particulier pour les téléphones intelligents, et prévoit de réduire ses effectifs de 10% environ en 2023.

Après une première salve du secteur technologique depuis l’été, les mesures d’économies se multiplient dans l’ensemble du paysage des entreprises cotées. 

Les mois à venir «vont être difficiles pour les entreprises», prévient Tom Cahill, avec une dégradation de la conjoncture sur fond d’inflation encore élevée, ce qui pourrait affecter les résultats et les marges des entreprises.

Les mauvaises nouvelles de Micron ont jeté un froid sur tout le secteur des composants électroniques, du fabricant de cartes graphiques Nvidia (NVDA, -7,04% à 153,39$ US) aux spécialistes des puces Intel (INTC, -3,21% à 25,97$ US) et Qualcomm (QCOM, -3,41% à 110,68$ US).

Au-delà, c’est toute la galaxie technologique qui a été chamboulée, en particulier Amazon (AMZN, -3,43% à 83,79$ US), Microsoft (MSFT, -2,55% à 238,19$ US) et Apple (AAPL, -2,38% à 132,23$ US). 

Au diapason, Tesla a repris sa glissade (TSLA, -8,88% à 125,35$ US). L’action du constructeur de véhicules électriques est tombée jeudi à son plus bas niveau depuis septembre 2020.

Les analystes de Deutsche Bank ont revu à la baisse jeudi leurs estimations de résultats de Tesla pour le trimestre en cours et entrevoient un environnement difficile à court terme, lié notamment au fléchissement de la demande.

Ils voient également comme élément négatif le «bruit lié à la récente acquisition de Twitter» par Elon Musk.

La chaîne de salles de cinéma AMC (AMC, -7,36% à 4,91$ US) a dégringolé après avoir dévoilé, jeudi avant Bourse, une augmentation de capital de 110 millions de dollars entièrement souscrite par la société d’investissement Antara Capital. Cette dernière a également accepté de convertir en actions 100 millions de dollars de titres de dette AMC qu’elle détenait déjà.

Les compagnies aériennes ont souffert de l’arrivée d’une tempête hivernale qui devait toucher la majeure partie du territoire américain, en particulier le centre nord, en pleine période de grands déplacements pour les fêtes.

Des centaines de vols ont déjà été annulés jeudi, en particulier en provenance ou à destination des deux aéroports de Chicago (Illinois) et de celui de Denver (Colorado), selon le site spécialisé FlightAware.

Delta (DAL, -2,23% à 32,92$ US), Southwest (LUV, -3,11% à 35,46$ US) ou encore American Airlines (AAL, -3,61% à 12,56$ US) ont tous fini loin dans le rouge.