Bourse: Toronto clôture en baisse de plus de 1,5%
lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne|Publié le 10 mars 2023(Photo: Getty Images)
REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a reculé de plus de 1,5% vendredi, plombée par une faiblesse généralisée essentiellement alimentée par les secteurs de la finance et des technologies de l’information.
La Bourse de New York a terminé en baisse, indisposée par la faillite de la banque américaine SVB et la crainte d’une possible contagion, ce qui l’a emporté sur le sentiment que la banque centrale américaine (Fed) va avoir la main moins lourde que redouté.
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Les indices boursiers à la fermeture
À Toronto, le S&P/TSX a terminé en baisse de 311,80 points (-1,55%) à 19 774,92 points.
À New York, le S&P 500 a diminué de 56,73 points (-1,45%) à 3 861,59 points.
Le Nasdaq a lâché 199,47 points (-1,76%) à 11 138,89 points.
Le DOW a cédé 345,22 points (-1,07%) à 31 909,64 points.
Le huard a clôturé en hausse de 0,0001$ US (+0,0145%) à 0,7233$ US.
Le pétrole a monté de 0,96$ US (+1,27%) à 76,68$ US.
L’or a clôturé en hausse de 38,10$ US (+2,08%) à 1 872,70$ US.
Le bitcoin a reculé de 255,69$ US (-1,25%) à 20 131,85$ US.
Le contexte
La séance a été rythmée par les déboires de l’établissement californien Silicon Valley Bank (SVB), dont la cotation a été suspendue avant l’ouverture.
En fin de matinée, l’agence américaine de garantie des dépôts, la FDIC, a annoncé avoir pris le contrôle de la banque, ce qui revient à une faillite.
Soumis à des retraits importants de clients, dont beaucoup de start-ups et de fonds de capital-investissement du secteur technologique, SVB ne sera pas parvenue à lever des capitaux pour renforcer son bilan comme elle l’avait annoncé mercredi.
Dans une déclaration transmise à l’AFP, le Nasdaq, sur lequel était coté SVB, a indiqué que l’intervention du FDIC était «l’équivalent d’un dépôt de bilan, ce qui justifie une radiation de la cote» pour le titre de la banque.
Cela signifie que la valeur des titres va tomber à zéro et effacer la capitalisation boursière de l’entreprise, qui était encore valorisée plus de 16 milliards de dollars mardi soir.
Ébranlées par ce développement, plusieurs banques de taille moyenne ou régionales ont souffert vendredi, fuies par des investisseurs méfiants.
Parmi elles First Republic (FRC, -14,84% à 81,76$ US), 14e établissement américain par la taille des actifs.
Le profil de la banque inquiète particulièrement, car sa clientèle est majoritairement composée de personnes fortunées et d’entreprises, dont les dépôts dépassent les 250 000 dollars garantis par l’agence fédérale de protection des dépôts, la FDIC.
Également malmenées, Signature Bank (SBNY, -22,87% à 70,00$ US), qui a des activités en Californie, ou Western Alliance (WAL, -20,88% à 49,34$ US), basée à Phoenix (Arizona).
Le gestionnaire d’actifs Charles Schwab (SCHW, -11,69% à 58,70$ US) a été la seule grande institution financière à décrocher ostensiblement, tandis que JPMorgan Chase (JPM, +2,54% à 133,65$ US) et Wells Fargo (WFC, +0,56% à 41,36$ US) ont même terminé dans le vert.
«C’est le second jour d’inquiétude autour du secteur bancaire, avec des questions sur le fait de savoir si ceci représente un risque systémique», a commenté Angelo Kourkafas, d’Edward Jones. «La réponse est probablement non, mais la confiance [des investisseurs] est un peu ébranlée.»
Signe d’un net regain de nervosité l’indice VIX, qui mesure la volatilité du marché, est remonté vendredi à un niveau plus observé depuis quatre mois.
Pour l’analyste, ce développement et l’indicateur macroéconomique du jour «montrent que l’on commence à sentir l’effet du resserrement monétaire de la Fed sur les marchés et l’économie».
Avant l’ouverture, le ministère américain du Travail avait ainsi fait état de 311 000 créations d’emplois en février, soit plus que les 225 000 attendus, mais aussi d’un taux de chômage en hausse, à 3,4% contre 3,6% en janvier.
Par ailleurs, le salaire moyen a progressé de 0,2% sur un mois, soit moins que les 0,3% projetés par les économistes, qui était le chiffre enregistré en janvier.
Ce tableau d’une économie américaine secouée par la remontée des taux d’intérêt devrait pousser la Réserve fédérale à renoncer à une hausse d’un demi-point de son taux directeur lors de sa prochaine réunion, hypothèse évoquée, cette semaine, par son président, Jerome Powell.
«Tant que l’on ne voit pas une flambée d’inflation» dans le rapport CPI sur l’évolution des prix à la consommation en février, attendu mardi, «la Fed devrait rester sur un rythme de hausses d’un quart de point» de pourcentage par réunion, a avancé, dans une note, Edward Moya, d’Oanda.
Cette vision d’une Fed moins agressive qu’anticipé et le climat d’aversion au risque généralisé ont dopé les obligations, qui ont bondi, vendredi. Leurs taux, qui évoluent en sens opposé de leurs prix, ont, eux, plongé.
Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans est tombé à 3,68%, son plus bas niveau depuis près d’un mois, contre 3,90% la veille en clôture.
Quant au taux à 2 ans, qui avait flambé jusqu’en milieu de semaine, il a plié jusqu’à 4,57%, soit plus d’un demi-point de pourcentage en deçà de son niveau de mercredi, une variation rarissime sur ce marché.