Wall Street n'a pas dégagé de tendance vendredi à l'issue d'une séance marquée par une série mitigée d'indicateurs américains qui n'ont pas sorti le marché de son attentisme général.

En Bourse canadienne, le titre de la vedette du poker, Amaya (Tor., AYA) prend 3% après l'annonce de changements de taille: le groupe se rebaptise The Stars et déménage à Toronto. L'actuel PDG, RAfi Ashkenazi, redouble d'efforts pour faire oublier les faibles performances financières mais aussi les tracas liés au fondateur, David Baazov, qui s'était retiré à cause de poursuites pour délits d'initié. D'ailleurs, Amaya a indiqué que les produits totaux pour le trimestre avaient augmenté d'environ 10,0 % d'un exercice à l'autre.

Voici la situation à la clôture:

S&P/TSX -0,08% à 15 537 points

S&P 500 -0,15% à 2 390 points

Dow Jones -0,11% à 20 896 points

Nasdaq +0,09% à 6 121 points

Dollar canadien -0,16% à 0,7288 $US

Once d'or +0,42% à 1229,30 points

Barile de pétrole -0,21% à 47,73$US

«Le marché est resté dans le rouge pendant l'essentiel de la séance, face à des statistiques économiques mitigées», a résumé David Levy, de Republic Wealth Advisors.

Les prix à la consommation sont repartis à la hausse en avril aux États-Unis, mais cela s'explique avant tout par une flambée du secteur de l'énergie, et, surtout, les ventes au détail, témoin de la consommation, ont accéléré au même mois à un rythme moins prononcé que prévu.

Certes, les investisseurs ont aussi pris connaissance d'une amélioration inattendue du moral des ménages ce mois-ci, selon un indice établi par l'Université du Michigan, mais Wall Street n'y a guère réagi.

Dans l'ensemble, «les investisseurs essaient d'évaluer quelle sera l'étape suivante pour la Bourse», a reconnu M. Levy, soulignant que, pour l'heure, «les tendances récentes continuent».

Autrement dit, Wall Street reste peu animée au sortir d'une semaine particulièrement calme, avec une petite prime au Nasdaq grâce à la bonne tenue du secteur technologique.

«La 'pause-rafraichissement' continue», a conclu Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management.

Il mettait, lui, plutôt l'accent sur le contexte politique même si, encore une fois, Wall Street apparaissait incertaine entre, d'un côté, les troubles politiques liés au limogeage par le président Donald Trump du directeur du FBI James Comey et, de l'autre, l'annonce d'un accord commercial avec la Chine.

Titres en action

Vous vous demandez ce que vous devez faire avec les titres de Bombardier (BBD.B), Québecor (QBR.B) et Aimia (AIM). Notre spécialiste financière Dominique Beauchamp a épinglé pour vous quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement dans notre rubrique quotidienne des À surveiller.

La saga Home Capital (Tor., HCG) réserve chaque jour plusieurs épisodes à sensation forte. Le titre a plongé de 15,45% alors que la haute direction a indiqué ce vendredi qu'elle n'était pas pressée de céder ses activités mais souhaitait concentrer ses recherches sur diverses options de financement.

Le ministre fédéral des finances Bill Morneau a précisé qu'il n'appuierait pas de sauvetage du prêteur hypothécaire, dont un défaut aurait un impact mal venu sur le marché des crédits.

Le Mouvement Desjardins a été épargné jeudi par la décote de Moody's.

Bombardier a beau avoir comblé les analystes à plusieurs égards, Steve Hansen, de Raymond James, réitère sa recommandation de conserver le titre et sa cible de 2,50$. Celui-ci préfère voir comment l’entreprise va réussir à livrer les appareils de la CSeries comme elle le promet au cours des prochains trimestres de 2017. De son coté, Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, fait passer sa cible pour le titre de 2,75$ à 3$, tout en maintenant sa recommandation d’achat. Les résultats et améliorations observées depuis 18 mois contribuer à accroître sa confiance à l’égard de la direction. M. Poirier note toutefois qu’il ne voit pas d’éléments catalyseurs à court terme.

Le gouvernement de l'Ontario dit avoir conclu une entente pour l'achat de 61 trains légers du manufacturier français Alstom dans l'éventualité où Bombardier n'arrive pas à livrer les trains pour les projets de transport en commun de Toronto, comme prévu.

Le ministre du Transport Steven Del Duca précise qu'en vertu de cette entente de 528 millions $, l'agence de transport ontarienne Metrolinx achèterait les trains légers d'Alstom pour les lignes Eglinton Crosstown et Finch West. M. Del Duca explique que cette entente reflète l'engagement du gouvernement à compléter les projets à temps.

Cette annonce relance le conflit entre le gouvernement provincial et Bombardier au sujet de la capacité de l'entreprise à livrer la marchandise dans une ville où l'engorgement routier génère de plus en plus de frustration pour des centaines de milliers de travailleurs.

Les analystes reviennent sur les résultats du premier trimestre supérieurs aux attentes dévoilés par Canadian Tire (CTC.A, 156,39$) jeudi. Kenric S. Thyge, de Raymond James, réitère sa recommandation surperformance pour le titre, mais fait passer sa cible de 175$ à 180$. En dépit du bénéfice nettement plus élevé que prévu (1,24$ tandis que les analystes visaient 0,94$), le titre s’est négocié à la baisse après les résultats en raison des craintes associées à la division FGL, qui comprend notamment les magasins Sports Experts, note l’analyste. Cette division devait se comparer à une autre année très favorable au premier trimestre de 2016. Cela n’empêche pas l’analyste de réitérer sa vision positive du détaillant, en raison notamment de sa solide exécution.

Le détaillant de lunettes montréalais Groupe Vision New Look (BCI, 30,12$) a dévoilé vendredi avant l’ouverture des Bourses un bénéfice ajusté de 2,4M$ ou 0,17$ par action, ce qui est conforme à la prévision de 0,17$ des analystes. Les revenus ont augmenté de 14,5% pour s’établir à 51M$. L’entreprise a continué d’accroître son réseau de magasins et en compte désormais 227, comparativement à 207 un an plus tôt.

Benoit Poirier fait passer sa recommandation pour le titre de la société d’ingénierie albertaine Stantec (STN, 31,88$) de neutre à achat en raison de sa valorisation plus attrayante. Sa cible est pour sa part relevée de 1$, à 39$. La firme d’Edmonton qui possède des bureaux à Longueuil a dévoilé des résultats décevants à son premier trimestre jeudi. Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement(BAIIA), à 95,1M$, a été nettement inférieur à celui de 102,3M$ visé par les analystes. Le bénéfice par action a aussi raté la cible. En dépit de cette déception, M. Poirier croit que le titre va retrouver son élan haussier dans les prochains mois, au fur et à mesure que la croissance interne s’améliorera. La société a aussi un bon bilan qui lui permet de réaliser d’autres acquisitions, note-t-il.

Bien qu’il qualifie les résultats du premier trimestre dévoilés par l’Industrielle Alliance (IAG, 54,24$) de solides, Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux, fait passer sa cible pour le titre de 58$ à 57$. À 1,07$ par action, le bénéfice a été inférieur à celui de 1,09$ l’action visé par les analystes, note M. Mihelic. La valorisation accordée au titre lui apparaît juste, mais il abaisse sa cible d’un brin parce qu’il a légèrement réduit ses prévisions de bénéfices. Pour le deuxième trimestre, sa prévision passe de 1,22$ à 1,18$ par action. Sa recommandation reste à neutre.

Groupe BMTC (GBT, 12,40$) a enregistré un bon premier trimestre par rapport à la même période l’an dernier. La société a vu ses ventes croître de 4,6% à 162M$. Les ventes comparables, un indicateur clé de la performance des magasins ouverts depuis un an, ont progressé de 4,1%. La société qui exploite les magasins Brault & Martineau ainsi que les chaînes Economax et Ameublements Tanguay a ainsi dégagé un bénéfice net de 57000$, comparativement à une perte de 958000$ l’an dernier. Le premier trimestre achevé en mars est historiquement le plus faible de l’entreprise, puisqu’il suit la période des fêtes.

Au sud de la frontière

Le constructeur automobile Fiat Chrysler, qui va rappeler plus de 1,2 million de pick-ups en Amérique du Nord afin de rectifier un problème pouvant affecter le fonctionnement des airbags et des ceintures, n'en souffrait pas et prenait 0,97% à 10,98 dollars. Lire Fiat Chrysler rappelle 200 000 véhicules au Canada.

Le conglomérat industriel General Electric (GE) a perdu 2,08% à 28,27 dollars après une recommandation négative de Deusche Bank.

Le secteur de la distribution restait éprouvé au lendemain de résultats décevants des grands magasins Macy's qui avaient réagi par une chute de presque 20% et ont encore cédé 3,04% à 23,61 dollars vendredi.

Parmi les résultats du jour, la chaîne J.C. Penney a baissé de 13,99% à 4,55 dollars après avoir creusé sa perte nette au dernier trimestre sous le coup, notamment, d'une baisse de son chiffre d'affaires.

Autre acteur du secteur, Nordstrom a abandonné 10,84% à 41,20 dollars malgré une nette hausse de son bénéfice net trimestriel, les investisseurs semblant se concentrer sur un recul des ventes à périmètre comparable.

Au sein des autres valeurs, le voyagiste en ligne Expedia a reculé de 0,04% à 139,81 dollars après le rachat du britannique SilverRail, spécialiste des réservations de billets de train.

L'assureur santé Anthem a cédé 0,70% à 181,44 dollars après une décision de justice autorisant son concurrent Cigna (-1,09% à 162,03 dollars) à sortir d'un projet de fusion entre les deux groupes.

Le constructeur automobile Fiat Chrysler, qui va rappeler plus de 1,2 million de pick-ups en Amérique du Nord afin de rectifier un problème pouvant affecter le fonctionnement des airbags et des ceintures, n'en a guère souffert et a stagné à 10,87 dollars sur sa cotation à new-yorkaise.

Le marché obligataire avançait nettement. En fin d'après-midi, le rendement des bons du Trésor à 10 ans baissait à 2,320% contre 2,391% jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,987% contre 3,030%.