Bourse: envolée des producteurs de cannabis, Héroux Devtek a perdu 9%

Publié le 27/03/2017 à 09:48, mis à jour le 27/03/2017 à 17:02

Bourse: envolée des producteurs de cannabis, Héroux Devtek a perdu 9%

Publié le 27/03/2017 à 09:48, mis à jour le 27/03/2017 à 17:02

Les Bourses nord-américaines ont fini sans direction lundi, résistant à une vague d'inquiétudes à la suite d'un échec politique du président Trump face au Congrès en fin de semaine précédente. L’indice new-yorkais Dow Jones a signé sa huitième session de baisse consécutive, cédant seulement 1,91% en comparaison de la dernière fois où il avait réalisé cette série négative (-6,74% en 2011).

Voici l'état de la situation :

  • S&P/TSX +0,41% à 15 506 points
  • S&P 500  -0,10% à 2341 points
  • Dow Jones -0,22% à 20 550 points
  • Nasdaq +0,20% à 5840 points
  • Dollar canadien -0,01% à 0,7474 $US
  • Once d'or +0,49% à 1254 $US
  • Baril de pétrole WTI -0,38% à 47,79 $US

À la Bourse de Toronto, 9 secteurs sur dix ont terminé en hausse. Le secteur des ressources de base a emmené les gains (+1,30%), suivi par celui de l'énergie (+1,02%). À l'inverse, le secteur des technologies informatiques a cédé 0,38%.

Le retrait du projet de loi sur la réforme de l’assurance-santé n’est probablement qu’un contretemps législatif, mais il pourrait tout de même servir de prétexte à des prises de profits par les investisseurs qui craindront que l’agenda pro-croissance de Donald Trump soit menacé. (Re)lire Échec de Trumpcare: ce n'est pas la fin du monde.

«La Bourse s'en sort bien mieux que ce à quoi on pouvait s'attendre», a reconnu Sam Stovall, de CFRA. «Elle avait ouvert en forte baisse sur fond d'inquiétudes quant à une perte d'influence du président Trump à Washington. Mais elle s'est remise en cours de séance.»

En l'absence d'indicateur américain notable, la séance a été marquée par les retombées de l'échec de Donald Trump à faire adopter une réforme de la santé au Congrès, où le président détient pourtant une majorité républicaine.

«Aujourd'hui, les discussions se concentrent sur l'échec de l'abrogation d'Obamacare», a résumé Chris Low, de FTN Financial.

M. Trump souhaitait en effet remplacer le système hérité de son prédécesseur, Barack Obama, mais il s'est heurté à une opposition multiple des ailes centriste et conservatrice de son propre parti, au point de renoncer juste avant le week-end à présenter le texte au vote.

«Il y a des analyses très pessimistes, selon lesquelles tout le programme de Trump est menacé par le fait qu'il n'a pas pu réformer le système de santé... Mais je ne pense pas que la majorité des investisseurs soient de cet avis», a relativisé M. Low.

«Le président n'a jamais semblé très investi dans cette réforme et semble bien plus enthousiaste à l'idée de baisser les impôts», a-t-il expliqué, remarquant que M. Trump avait vite marqué son intention de passer immédiatement à la réforme fiscale.

Titres en action

La nouvelle était attendue depuis les élections et les producteurs s’y préparaient aussi, mais le dépôt d’ici le 10 avril du projet de loi pour légaliser la marijuana récréative au Canada fait flamber les titres en Bourse. La doyenne Canopy Growth (Tor., WEED) s'est envolée de 11%. Mais cela ressemble à de l'euphorie avant les effets secondaires.

L'action Héroux Devtek (Tor., HRX) a plongé de 9,29% après avoir annoncé que que l'US Air Force n'avait pas retenu l'entreprise de Longueuil pour un contrat logistique. Elle ne couvrira pas l’entièreté de la chaîne d’approvisionnement pour les équipements d’atterrissage pour les appareils C 130, KC 135 et E 3. L’entreprise reste toutefois sous contrat avec l’USAF pour certains services.

Les Industries Lassonde (Tor., LAS.A) ont affiché lundi un bénéfice net du quatrième trimestre en hausse de 8,4 pour cent, même si leurs revenus ont diminué de 3,9% par rapport à la même période un an plus tôt. Le producteur de jus de fruits et de légumes de Rougemont a expliqué le recul de son chiffre d'affaires par le fait que le plus récent trimestre comptait quatre jours de livraison de moins que le quatrième trimestre de l'année précédente. En faisant abstraction de cette situation, les revenus de Lassonde auraient avancé d'environ deux pour cent, a calculé l'entreprise.

La firme ontarienne Restaurants Brands International (Tor., RBI) a reçu suffisamment d'actions de Popeyes Louisiana Kitchen pour compléter sa prise de contrôle amicale de 1,8 milliard $ US. La société mère de Tim Hortons et de Burger King a révélé avoir reçu environ 83% des actions ordinaires de Popeyes avant l'échéance de 23h59, vendredi.

Popeyes compte actuellement plus de 2600 restaurants, dont 621 à l'étranger. RBI a annoncé son intention d'accélérer la croissance de Popeyes aux États-Unis et à l'étranger, en utilisant une stratégie mise à l'épreuve par Burger King. RBI a annoncé le 21 février qu'elle offrait 79 $ US par action de Popeyes. Le titre de la chaîne de restaurants a terminé la semaine à 78,98 $ US. Le titre de RBI a clôturé à 73,06 $ à la Bourse de Toronto vendredi, comparativement à 70,67 $ avant l'offre d'achat.

Groupe CGI(TOR., GIB.A) revêt certaines caractéristiques défensives advenant une correction de la Bourse dans son ensemble, souligne Paul Steep, de Banque Scotia. En plus d’afficher de solides caractéristiques fondamentales(la croissance interne s’accélère, ses marges d’exploitation sont parmi les plus élevées de l’industrie et sa capacité à générer d’abondantes liquidités), ainsi que sa valorisation modeste, contribuent à limiter le risque à la baisse, note l’analyste dans un rapport où il se penche sur le potentiel de croissance lié à la transformation numérique dans le secteur financier. M. Steep réitère sa recommandation surperformance et sa cible de 71$.

Les analystes reviennent sur les résultats du quatrième trimestre supérieurs aux attentes dévoilés vendredi par BRP(Tor., DOO). Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, souligne que l’élément le plus notable est le fait que la direction a présenté des perspectives meilleures que prévu pour l’exercice 2018. L’analyste dit réitérer sa position favorable à l’égard de l’entreprise de Valcourt, parce qu’elle surfe notamment sur une belle vague de ventes, en raison des solides flux de trésorerie qu’elle dégage et parce qu’il a confiance en la capacité des dirigeants de lancer de nouveaux produits attrayants. L’analyste recommande encore l’achat du titre, mais fait passer sa cible de 33$ à 35$.

Geoffrey Kwan, de RBC Marchés des capitaux, reste neutre à l’égard des titres de Power Corporation(Tor., POW) et Power Financial(Tor., PWF), mais il dit préférer la première parce qu’elle se négocie à un plus fort escompte par rapport à la valeur nette de ses actifs. Il s’attend par ailleurs à une hausse de 6% du dividende de Power Corp lorsque l’entreprise montréalaise dévoilera ses résultats du premier trimestre de 2017. Sa cible est à 33$.

Après qu’il ait grimpé en flèche, le titre de la société techno Sierra Wireless(Tor., SW) est peut-être monté trop rapidement(+90% depuis le 23 janvier). Steven Li, de Raymond James, fait donc passer sa recommandation de surperformance à conserver. Il hausse toutefois sa cible, de 23,50$US à 30$US.

Cotations new-yorkaises

Parmi les valeurs, le franco-américain Schlumberger, numéro un mondial des services parapétroliers, a pris 0,08% à 77,02 dollars après l'annonce d'une coentreprise avec un autre géant du secteur, Weatherford, qui a bondi de 7,98% à 6,36 dollars.

Les titres liés à la santé ont réagi de façon contrastée à l'échec de la réforme d'"Obamacare": les assureurs comme Aetna (-0,40% à 126,26 dollars) et UnitedHealth (-0,24% à 164,60 dollars) ont reculé, mais les exploitants d'hôpitaux ont avancé, tels Tenet Healthcare (+1,42% à 18,54 dollars) et HealthSouth (+1,45% à 42,60 dollars).

Le géant de la chimie DuPont, membre du Dow Jones, a pris 1,23% à 80,58 dollars après le feu vert de Bruxelles à sa fusion avec son concurrent Dow Chemicals, qui a gagné 1,49% à 64,02 dollars.

Le groupe agroalimentaire Cal-Maine, spécialiste des oeufs, a avancé de 0,40% à 37,50 dollars, bien qu'il ait fait part de nets reculs de ses ventes et de ses bénéfices au dernier trimestre. 

La marque de vêtements de sports G-III Apparel a chuté de 14,09% à 19,69 dollars après avoir annoncé que ses comptes trimestriels étaient tombés dans le rouge.

MoneyGram, spécialiste des transferts d'argent, a avancé de 0,54% à 16,75 dollars, après avoir dit étudier une offre d'achat par son concurrent Euronet, qui a monté de 0,32% à 83,81 dollars.

 

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