Bourse: plongeon après les sanctions contre la Chine

Publié le 22/03/2018 à 09:03, mis à jour le 22/03/2018 à 16:43

Bourse: plongeon après les sanctions contre la Chine

Publié le 22/03/2018 à 09:03, mis à jour le 22/03/2018 à 16:43

Les marchés boursiers nord-américains ont clôturé en baisse jeudi, le président américain Donald Trump ayant ravivé les craintes d'une montée du protectionnisme en signalant qu'il imposerait des tarifs sur certains biens chinois.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a plongé de 275,35 points pour clôturer à 15 399,93 points dans le cadre d'un déclin qui s'est généralisé à la quasi-totalité des secteurs.

À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a chuté de 724,42 points à 23 957,89 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a perdu 68,24 points à 2643,69 points. L'indice composé du Nasdaq a retraité de 178,61 points à 7166,68 points.

De son côté, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 77,47 cents US, en hausse de 0,30 cent US par rapport à son cours moyen de la veille. 

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a reculé de 87 cents US à 64,30 $ US le baril, tandis que celui du lingot d'or a pris 5,90 $ US à 1327,40 $ US l'once. Le prix du cuivre a cédé 4 cents US à 3,02 $ US la livre

Contexte

Menaces de guerre commerciale, polémique Facebook, secteur technologique en berne... La chute de Wall Street s'accélérait jeudi alors que Donald Trump a annoncé de nouvelles sanctions commerciales contre la Chine qui a déjà menacé de riposter.

Ces trois indices se dirigeaient vers une baisse hebdomadaire de plus de 2%, et vers une deuxième semaine de recul de suite.

"La chute des indices est la combinaison du plongeon de Facebook qui pèse sur le secteur technologique traditionnellement locomotive de la hausse des cours, et de la perspective d'une guerre commerciale avec la Chine", a commenté Maris Ogg, présidente de Tower Bridge Advisors.

Jeudi, ces indices atténuaient un peu leurs pertes en deuxième partie de séance mais restaient très affectés par l'annonce de M. Trump un peu plus tôt de mesures punitives contre Pékin pouvant atteindre "60 milliards de dollars".

Cette nouvelle offensive protectionniste survient deux semaines seulement après que M. Trump a promulgué des taxes de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium.

Les inquiétudes sur une guerre commerciale avec l'un des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis ne font que croître au fil des jours", a observé William Lynch de Hinsdale Associates.

Le ministère chinois du Commerce a en effet affirmé qu'il ne resterait "pas les bras croisés" et adopterait les "mesures nécessaires" pour se défendre.

- Représailles -

D'éventuelles représailles de Pékin pourraient cibler aussi bien l'avionneur Boeing que les massives exportations américaines de soja, avec pour possible objectif de pénaliser des régions soutenant électoralement Donald Trump.

La Chine et les Etats-Unis sont des partenaires étroitement liés sur le plan économique et financier bien que le déficit commercial sur les biens soit très défavorable aux Etats-Unis, ce que dénonce vivement le président américain.

Les Etats-Unis ont exporté pour 130,4 milliards de dollars de marchandises vers la Chine et importé 505,6 milliards de biens chinois en 2017, selon les statistiques du département du Commerce, soit un déficit de 375,2 milliards de dollars.

Les grandes multinationales américaines souffraient logiquement après ces annonces de M. Trump, Boeing perdait 2,61%, General Motors 2,14% et Caterpillar 3,06%.

De son côté, Facebook poursuivait sa descente aux enfers entamée lundi à la suite d'une polémique le week-end dernier autour de l'utilisation indue de données personnelles de millions de ses utilisateurs par une firme britannique.

Jeudi, Israël a ouvert une enquête et l'Union européenne a réclamé une "protection totale" des données personnelles. 

Le titre perdait 1,41% malgré les excuses, tardives, de son patron Mark Zuckerberg, portant sa chute depuis lundi à près de 10%, soit environ 50 milliards de dollars de capitalisation boursière.

"L'administration américaine ne va pas s'asseoir et ne rien faire. On parle depuis des années de régulation de ces géants de l'internet. Cela semble se concrétiser désormais", a commenté Mme Ogg.

- Démission -

Ce climat de scepticisme entraînait l'ensemble des valeurs technologiques vers le bas, à l'instar d'Amazon (-1,33%), Alphabet (maison mère de Google) -2,26%, Twitter (-3,76%). 

L'indice regroupant les valeurs technologiques au sein du S&P 500 perdait quant à lui 1,5%. Il a perdu près de 4% depuis lundi.

Les annonces de la banque centrale américaine (Fed) mercredi à l'issue d'une réunion de deux jours pesaient également un peu sur les marchés selon plusieurs analystes, l'institution ayant relevé sa perspective de hausse de taux d'intérêt supplémentaires pour 2019. 

De l'avis des observateurs du marché, Wall Street était en revanche peu affectée par la démission de l'avocat dirigeant l'équipe qui conseille M. Trump dans l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur une éventuelle collusion entre son équipe de campagne et Moscou, John Dowd.

Titres en action

Le spécialiste de la stérilisation médicale TSO3(TOS, 1,21$CA) a publié ses résultats, hier. Les revenus du quatrième trimestre ont été de 5,8 millions $US, avec un BAIIA de 0,9 M$US et un bénéfice par action de -0,02$US, ce qui cadre avec les prévisions des analystes. Un «non-événement», résume Frédéric Tremblay, de Desjardins Marché des capitaux, qui réitère sa recommandation «neutre» pour ce titre, devant un niveau de ventes incertain, même si une décision favorable de la FDA attendue dans les prochaines semaines aux États-Unis pourrait s'avérer «un catalyste à court terme pour l'action».

En prévision de la publication des résultats du quatrième trimestre de 2018 de Dollarama(DOL, 152,97$) dans une semaine, Vishal Shreedhar de la Banque Nationale fait part de ses prévisions. Le bénéfice par action attendu est fixé à 1,42$ par la BN (consensus: 1,41$), comparativement à 1,24$ pour le même trimestre l'an dernier. La croissance des ventes devrait être de 9%, malgré un marché plus concurrentiel. L'analyste torontois s'attend à une prise de participation accrue de Dollarama dans l'américaine Dollar City, ce qui devrait avoir un effet bénéfique sur son titre. Le cours-cible est établi à 161$.

Au lendemain de la publication de résultats légèrement supérieurs aux attentesBRP(DOO, 49,88$) continue de séduire les analystes. Gerrick L. Johnson de BMO Marché des capitaux est en accord avec les projections de la direction du fabricant québécois pour 2019, qui tablent sur un bénéfice par action entre 2,70$ et 2,82$ (consensus: 2,78$). L'analyste prédit une hausse de 20 à 25% du bénéfice, justement, «à un moment où ce marché est considéré par plus d'un investisseur comme ayant atteint la maturité».

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