Les marchés nord-américains ont monté lundi, profitant du mouvement mondial d'appétit pour le risque après l'arrivée en tête du pro-européen Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle française.
À la Bourse de Toronto, trois des dix secteurs ont terminé dans le rouge, ceux des valeurs de la consommation (-0,25), de l'énergie (-0,67%) et la production de matériaux (-1,34%). Le producteur aurifère montréalais Semafo (Tor., SMF) adégringolé de 15,74%, retombant à 3,32$ après avoir revu à la baises les perspectives pour 2017.
Voici l'état de la situationà la clôture:
S&P/TSX +0,63% à 15712 points
S&P 500 +1,08% à 2374 points
Dow Jones +1,05% à 20763 points
Nasdaq +1,24% à 5983 points
Dollar canadien -0,03% à 0,7404$US
Once d'or -0,92% à 1277$US
Barile de pétrole WTI -0,89% à 49,18$US
«La Bourse accueille très positivement l'actualité française», a résumé David Levy, de Republic Wealth Advisors. «Les résultats du premier tour de l'élection calment certaines inquiétudes qui étaient présentes sur les marchés.»
À l'issue d'une campagne présidentielle jugée très incertaine, le centriste pro-européen Emmanuel Macron (En Marche!) s'est qualifié dimanche pour le second tour, prévu le 7 mai, face à la candidate d'extrême droite Marine Le Pen (Front national), laissant derrière le candidat de droite François Fillon (Les Républicains) et celui de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise).
Du point de vue des marchés, «on dirait que les Français ont fait plaisir au monde entier"» a estimé Sam Stovall, de CFRA.
Si Mme Le Pen, qui souhaite à terme sortir de l'euro, reste considérée comme l'une des candidates les plus dangereuses pour la stabilité européenne, certains investisseurs craignaient que le second tour l'oppose à M. Mélenchon, plutôt défiant face à ses partenaires européens. Les observateurs jugent aussi que M. Macron est mieux placé face à Mme Le Pen que ne l'aurait été M. Fillon.
«La hausse générale des marchés a réveillé de l'appétit au risque», a rapporté M. Levy, soulignant que le marché obligataire, traditionnelle valeur refuge, accusait le coup comme en témoignait une hausse des rendements américains.
Pour autant, les analystes soulignaient que l'élection française n'était qu'une problématique parmi d'autres pour les investisseurs américains, la hausse de Wall Street étant d'ailleurs limitée au regard des bonds des Bourses européennes.
«La grande question, c'est de savoir si cette embellie va durer», a conclu M. Stovall. «Est-ce que c'est le premier pas pour que les marchés mondiaux sortent de leur fourchette d'échanges ? Ou est-ce que les investisseurs vont prendre leurs bénéfices, dans l'idée que rien de concret n'a vraiment changé ?»
Nos journalistes Martin Jolicoeur et François Normand, spécialisé en géopolitique en discutent face caméra ici: Macron n'est pas assuré de gagner.
Titres en action
Notre spécialiste boursier François Pouliot a épinglé pour vous quelques recommandations d'analystes qui pourraient influencer les cours de Cominar (Tor., CUF.UN), Visa (NYSE, V) et IGM (Tor., IGM) dans notre rendez-vous quotidien des À surveiller.
L'action de Home Capital (Tor., HCG) retombe ce lundi, de 5%.
Le principal transporteur ferroviaire du pays, le Canadien National(CNR, 100,95$), dévoile ses résultats du premier trimestre. En moyenne, les analystes attendent un bénéfice de 1,15$ par action, comparativement à 1$ au même trimestre un an plus tôt. Le titre du CN s'est hissé de 3% la semaine dernière, transporté par les bons résultats dévoilés par sa grande rivale Canadien Pacifique. Lisez notre rubrique Les gagnants et perdants de la semaine à ce sujet.
Sabahat Khan, de RBC Marchés des capitaux, publie ses prévisions de résultats du premier trimestre pour Gildan(GIL, 37,38$), attendus le 3 mai. L’analyste anticipe un bénéfice de 0,34$US par action, contre 0,28$US l’action au même trimestre un an plus tôt. Il relève au passage sa cible, la faisant passer de 29$US à 30$US. Sa recommandation reste à surperformance.
Aravinda Galappatthige, de Canaccord Genuity, présente ses prévisions de résultats du premier trimestre pour BCE(BCE, 61,35$), attendus le 26 avril. L’analyste vise un bénéfice de 0,84$ par action, un cent de moins que le bénéfice dégagé à la même période l’an dernier. Les résultats devraient être solides du côté du sans fil, mais plus difficiles du côté de la téléphonie fixe. L’analyste reconduit sa recommandation de conserver le titre et sa cible de 60$.
Sabahat Khan, de RBC Marchés des capitaux, publie ses prévisions de résultats du premier trimestre pour la chaîne de restaurants santé Freshii(FRII, 12,30$), fraîchement arrivée en Bourse. L'analyste prévoit que la société va dévoiler le 4 mai un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement(BAIIA) de 1,7M$ et une croissance des ventes comparables de 3,5%. Les ventes totales de la chaîne devraient croître de 65% à 31,1M$. M. Khan réitère sa recommandation surperformance et sa cible de 17$.
Parmi les valeurs américaines, le fabricant de jouets Hasbro a gagné 5,90% à 101,70 dollars après avoir fait part d'une nette avancée de ses ventes et bénéfices au dernier trimestre.
Le groupe de services pétroliers Halliburton a cédé 0,66% à 46,75 dollars bien qu'il ait annoncé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes.
Le groupe de produits de grande consommation Kimberly-Clark, qui s'est montré optimiste pour 2017 en dépit de résultats contrastés au premier trimestre, a avancé de 0,34% à 130,40 dollars.
La chaîne de supermarchés bio Whole Foods Market a pris 2,10% à 36,46 dollars, sur fond de rumeurs de presse quant à une possible acquisition par les magasins Albertsons, détenus par le fonds non coté Cerberus.
Le géant de la peinture PPG s'est adjugé 1,95% à 108,01 dollars après avoir soumis une troisième offre au néerlandais AkzoNobel, quelques jours après que ce dernier a dévoilé une stratégie destinée à assurer son indépendance.
Dans le secteur du matériel médical, C.R. Bard s'est envolé de 19,50% à 302,41 dollars après l'annonce de son rachat pour 24 milliards de dollars par Becton Dickinson (BD), qui a perdu 4,44% à 177,07 dollars.
La hausse des rendements obligataires profitait au secteur bancaire: Citigroup a monté de 2,98% à 59,44 dollars, JPMorgan de 3,53% à 87,50 dollars et Goldman Sachs de 2,93% à 223,22 dollars.
