Les Bourses nord-américaines ont légèrement baissé mardi, partagées entre l'incertitude géopolitique et l'optimisme de nombreux investisseurs.

À Toronto, 4 des secteurs ont réussi à s'installer en territoire positif, celui des matériaux (+1,69%) emmenant les gains. En termes de variation en pourcentage, l'action de Bombardier (Tor., BBD.B) a enregistré la plus forte performance au sein de l'indice national (+6,76%).

Des sources proches ont fait état dans la presse de discussions avec le géant allemand Siemens à propos d'une mise en commun de leurs activités de construction de trains. Ce rapprochement, afin de mieux rivaliser avec leurs rivaux chinois, est valorisé à plus de 14 milliards $. Lisez notre texte à ce sujet

À l'inverse, le titre Canopy Growth (Tor., WEED) a reflué de 5% au lendemain d'un bond soutenu par les perspectives de légalisation du cannabis récréatif.

Voici l'état de la situation:

• S&P/TSX -0,02% à 15727 points
• S&P 500 -0,14%  à 2353 points
• Dow Jones -0,03%  à 20 651 points
• Nasdaq -0,24% à 5866 points
• Dollar canadien -0,03% à 0,7500 $US
• Once d'or +1,71% à 1275 $US
• Baril de pétrole WTI -0,43%  à 52,85$US

«La Bourse a d'abord nettement baissé sur fond de tensions géopolitiques... Mais il y a toujours beaucoup de liquidités qui n'attendent que d'être mobilisées !», a résumé Jack Ablin, de BMO Private Bank.

De fait, Wall Street, qui reculait franchement à la mi-séance, a peu à peu limité les dégâts lors des dernières heures d'échanges.

L'«assez mauvaise humeur» manifestée par la Bourse, selon les termes de Chris Low, de FTN Financial, n'avait pas elle-même de raisons évidentes.

Les tensions géopolitiques sur la Corée du Nord et la Syrie restaient dans de nombreux esprits mais elles avaient commencé avant même le week-end et Wall Street n'en avait pas tant pâti lors des des dernières séances.

De son côté, M. Low avançait que les investisseurs pouvaient être méfiants face aux intentions de la Réserve fédérale (Fed) et à une dizaine de jours d'une élection présidentielle incertaine en France.

Mais il se disait surtout surpris de voir la Bourse autant bouger lors d'une séance vide d'indicateurs économiques, d'autant que la semaine s'annonce tranquille avec un jour férié pour le Vendredi saint.

C'est surtout l'instabilité, d'ailleurs susceptible d'être encouragée par des échanges limités, qui a constitué la tendance majeure de la Bourse: l'indice Vix de la volatilité a atteint son plus haut niveau depuis début novembre, date de l'élection du président Donald Trump.

Titres en action

Assez rare que pour être noté: la première techno canadienne à entrer en Bourse en près de deux ans se nomme Real Matters. Il s'agit d'une plateforme ontarienne de données immobilières pour les services hypothécaires et d'assurance. Cette sorte de «Uber de l'immobilier» cherchera à lever 195 millions $ lors du premier appel public à l'épargne.

Notre spécialiste boursier François Pouliot a épinglé pour vous quelques recommandations d'analystes qui pourraient influencer les cours de Groupe MTY (Tor., MTY), Osisko (Tor., OR) et Saputo (Tor., SAP) dans notre rendez-vous quotidien des À surveiller.

Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, abaisse sa cible pour le titre de TFI International(TFII, 30,95$), tandis que deux transporteurs par camion américains ont émis des commentaires négatifs hier au sujet du contexte qui prévaut dans l’industrie en ce moment aux États-Unis. M. Poirier fait ainsi passer sa cible pour l’ancienne TransForce de 35$ à 34$, tout en réitérant sa recommandation neutre. Knight Transportation et Swift Transportation ont annoncé lundi leur intention de fusionner leurs activités. Au même moment, ils ont indiqué que le marché américain du transport de lots complets était marqué par de faibles volumes et une surcapacité de l’offre, ce qui met de la pression sur les taux. L’analyste a ainsi réduit ainsi ses prévisions de bénéfice pour 2017 et 2018 pour TFI afin de refléter le contexte d’affaires.

Groupe MTY(Tor., MTY) a dévoilé ses résultats du 1er trimestre hier en fin de journée. George Doumet, de Banque Scotia, souligne qu’ils ont dans l’ensemble répondu aux attentes, mais note que les ventes des restaurants comparables, ceux ouverts depuis au moins un an, ont été plus faibles que prévu tant au Canada qu’aux États-Unis. Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement(BAIIA) a été de 20,5M$, supérieur à celui de 17,7M$ attendu par M. Doumet, mais inférieur à celui de 20,7M$ visé par l’ensemble des analystes. L’analyste abaisse sa cible pour le titre, la fait passer de 52$ à 48$. Sa recommandation est à neutre.

Stephen Harris, de Valeurs mobilières GMP, fait passer le cours cible du spécialiste de la mobilité Savaria(SIS, 14,03$) de 15$ à 17$. L’action de la société lavalloise a grimpé de 33% au cours du dernier mois, note l’analyste. Plusieurs facteurs expliquent la hausse, mais le principal, dit-il est la volonté de Marcel Bourassa de réaliser une acquisition d’envergure en 2017, probablement aux États-Unis. Ce que le marché commence à anticiper. L’analyste réitère sa recommandation d’achat pour le titre.

Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, présente ses prévisions de résultats du quatrième trimestre de Saputo(SAP, 46,02$), attendus le 1er juin. Elle anticipe un solide trimestre, en raison de la remontée des prix du fromage et du petit lait, ainsi que de la quête éternelle d’efficacité opérationnelle de l’entreprise. L’analyste vise un bénéfice de 0,48$ par action, ce qui est un cent inférieur à la prévision moyenne des analystes et 17% plus élevé qu’à pareille date l’an dernier. L’analyste réitère sa recommandation surperformance et sa cible de 50$.

La polémique a encore enflé autour de la compagnie United Airlines, le groupe attendant près de 48 heures pour s'excuser après l'expulsion musclée d'un passager qui refusait de sortir d'un vol surbooké aux États-Unis: le titre a perdu 1,13% à 70,71 dollars.

Parmi les autres valeurs, Qualcomm a baissé de 2,07% à 55,35 dollars, après avoir porté plainte contre Apple (-1,08% à 141,63 dollars) pour pratiques anticoncurrentielles, le groupe à la pomme ayant lui-même engagé des poursuites en janvier contre le fabricant de semi-conducteurs.

L'exploitant de transports Hub Group a perdu 14,18% à 40,55 dollars après avoir dit tabler sur des résultats bien moins bons qu'attendu par les marchés, accusant un environnement "extrêmement agressif" au niveau de certains tarifs.

Le conglomérat Loews a reculé de 0,53% à 47,21 dollars après avoir fait part de l'achat pour 1,2 milliard de dollars du fabricant d'emballages Consolidated Container au fonds Bain Capital, non coté.