Bourse: le Dow Jones subit sa plus forte chute depuis juin 2016

Publié le 02/02/2018 à 10:19

Bourse: le Dow Jones subit sa plus forte chute depuis juin 2016

Publié le 02/02/2018 à 10:19

Le Dow Jones a subi un revers majeur vendredi, affichant en pourcentage sa pire séance depuis juin 2016, lesté par la chute d'ExxonMobil et Chevron et par l'envolée des taux d'intérêt.

Voici un aperçu de la situation à la clôture:

S&P/TSX:  15 606     - 254 points -1,61%

S&P 500:  2 762          -60 points - 2,12%

Dow Jones:  25 520  -665 points - 2,54%

Nasdaq:  7 240            -144 points -1,96%

Titres en action

L’action de Stella-Jones(SJ, 47,56) est stable après avoir dégringolé de 8% jeudi. Le principal actionnaire de la société, Giani Chiarva, a annoncé qu’il allait vendre jusqu’à 5,75 millions d’actions ordinaires de l’entreprise à un cours de 48,50$, dans le cadre d’une prise ferme. Le montant de la transaction s’élève à 278,88M$. La diversification est le motif de l’opération de M. Chiarva. Cory O’Krainetz, analyste pour Odlum Brown, dit comprendre la raison évoquée, après l’extraordinaire ascension du titre de la société au cours de la dernière décennie. Il voit un élément positif à cette vente: elle va améliorer la liquidité du titre. De l’avis de M. O’Krainetz, Stella Jones demeure une des entreprises les mieux gérées au Canada et ses perspectives restent attrayantes.

Keith Howlett, de Desjardins Marchés des capitaux, maintient sa recommandation d'achat et sa cible de 49$ pour le titre de Saputo(SAP, 41,25$) après la publication de résultats du troisième trimestre inférieurs à ses attentes. L'analyste dit demeurer confiant que le géant montréalais des produits laitiers va croître par acquisitions. Le titre cède 0,22%. Lisez notre rubrique à surveiller pour plus de détails.

Une autre techno canadienne se fait acheter. Avigilon(AVO, 22,82$) a reçu une offre au comptant de 27$ par action de Motorola Solutions. Cette offre représente une prime de 18% sur le cours de clôture de la veille et donne une valeur de 1G$ au fournisseur de solutions de sécurité de Vancouver. T Michael Walkley, de Canaccord Genuity, fait passer sa cible pour le titre de 25$ à 27$, mais abaisse sa recommandation d’achat à conserver. Le titre monte de 17% à 26,91$.

Jeff Fan, de Banque Scotia, présente ses prévisions de résultats du quatrième trimestre de BCE(BCE, 57,06$), attendus le 8 février. L’analyste anticipe des revenus de 5,99G$ et un bénéfice de 0,75$ par action. L’analyste prévoit notamment de solides résultats de la division de téléphonie mobile, avec l’ajout net de 117000 abonnés, comparativement à 112000 au même trimestre il y a un an. La hausse des taux d’intérêt et l’intensification de la concurrence l’incitent à abaisser la valorisation qu’il accorde au titre. Il maintient sa recommandation neutre pour le titre, mais fait passer sa cible de 59$ à 61$. L'action recule de 0,63%.

Le contexte

Sur la semaine, le Dow Jones a perdu 4,12%, comparativement à des reculs de 3,85% pour le S&P 500 et de 3,53% pour le Nasdaq.

«Un vieil adage dit que ce qui est bon pour l'économie ne l'est pas forcément pour Wall Street», a indiqué Peter Cardillo de First Standard financial.

Selon le rapport mensuel sur le marché du travail diffusé vendredi, la progression des salaires sur douze mois a atteint, à +2,9%, son rythme le plus rapide depuis près de neuf ans, signe d'un resserrement du marché de l'emploi et peut-être d'une future accélération des prix.

«C'est une bonne nouvelle pour les travailleurs mais cela laisse entendre que l'inflation sur les salaires prend racine, et cela peut être une mauvaise nouvelle pour les marchés», a remarqué Ken Berman de Gorilla Trades.

«Cela donne à la banque centrale américaine (Fed) un feu vert pour augmenter ses taux, ce qui a historiquement rendu les marchés nerveux», a-t-il poursuivi.

«Les chances de voir davantage de hausses de taux que les trois anticipées par la Fed en décembre sont plus grandes», a ajouté Mickey Levy de Berenberg.

Sensible aux perspectives d'inflation, le taux de rendement des bons du Trésor américain à 10 ans s'est envolé jusqu'à 2,853% en séance contre 2,790 jeudi soir.

Depuis le début de l'année, ce taux a augmenté de 18%, bien au-delà des anticipations des économistes.

Celui à trente ans a atteint 3,098% contre 3,024% la veille.

Apple dégringole

Membres du Dow Jones, les deux majors pétrolières ExxonMobil (-5,10% à 84,53 dollars) et Chevron (-5,57% à 118,58 dollars), ont par ailleurs accéléré le recul de l'indice vedette de Wall Street après la publication de leurs résultats.

Ces deux sociétés ont envoyé au tapis l'indice regroupant les valeurs de l'énergie au sein du S&P 500 (-4,13%).

Signe de la nervosité ambiante, l'indice VIX qui mesure la volatilité sur le S&P 500 s'est quant à lui affiché à son plus haut niveau depuis l'élection de Donald Trump.

Parmi les valeurs du jour, Apple a fortement reculé (-4,42% à 160,37 dollars) après avoir fait état de ventes d'iPhone en baisse pendant les fêtes par rapport à l'année précédente, et Alphabet (maison-mère de Google) a été victime d'une amputation de ses profits en raison de la forte augmentation de ses coûts (-5,28% à 1119,20 dollars).

Amazon a avancé (+2,95% à 1431,00 dollars) après avoir plus que doublé son bénéfice au quatrième trimestre grâce notamment au succès de son assistant vocal Alexa.

Merck a reculé (-2,17% à 58,56 dollars). Le laboratoire pharmaceutique a dévoilé une perte nette moindre qu'attendu au quatrième trimestre, en dépit de charges d'un montant total de 5,1 milliards de dollars, et fait état de prévisions optimistes pour 2018.

Le fabricant des jouets Mattel faisait partie des rares grands vainqueurs du jour (+7,90% à 16,53 dollars) après une forte chute dans les échanges électroniques ayant suivi la clôture de séance jeudi suite à la publication de ses résultats. Le groupe a indiqué qu'il n'était pas parvenu à arrêter l'hémorragie lors des fêtes de fin d'année malgré un rebond des ventes de son emblématique poupée Barbie.

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